Grave Digger
Rheingold (2003)
genre : power
9/10
Nuclear Blast/M10


Après près de 20 ans de carrière, les vétérans du power allemand reviennent avec Rheingold, symphonie power inspirée du The Ring of The Nibelung de Richard Wagner, à peine deux ans après The Grave Digger, et s'aventurent ici dans des terres qu'ils n'avaient pas ou peu foulées. Loin des mélodies celtes de Tunes of War ou arabisantes de quelques morceaux de Knights of The Cross, des riffs bruts et directs de The Reaper, ce Rheingold tente humblement de se lancer dans une musique plus complexe, encore plus mature, et résolument digne de leur statut. Malheureusement, il est vrai qu'après tant d'années et tant d'albums, le renouvellement est difficile, surtout quand on évolue dans un style qu'on a pratiquement créé, et même si ce Rheingold est une sacrée bonne réussite, on peut sentir de temps en temps que le fossoyeur s'essoufle peu à peu, dans certains refrains qui en rappellent d'autres d'anciens albums, et dans la trame générale de cet album qui n'a pas énormèment de variations de tempo. On peut même parfois regretter ça et la l'absence d'un énergique mid-tempo à la "Wedding Day", d'un épique et sombre "The Bruce" ou "The keeper of The Holy Grail", d'un décalé "Fanatic Assassins" ou même d'un "The Ballad of Mary" ou "The Curse of Jacques", bref de ces morceaux qui accrochent immédiatement et qu'on n'oublie pas. Restent ces riffs énergiques et sombres, cette voix hors du commun et ces passages symphoniques et mélodiques qui rappellent que Grave Digger explorera toujours de nouveaux horizons mais restera Grave Digger. Ce Rheingold est une nouvelle porte ouverte dans le paysage musical de Grave Digger, et, malgré les quelques défauts qu'on peut lui reprocher, une pièce de maître...

Anne-Celine