Helloween
Rabbit Don't Come Easy (2003)
genre : quasi-fondateurs du heavy speed actuel au sommet de leur art
10/10
Nuclear Blast/M10


L'impression que The Dark Ride avait laissée était celle d'un groupe qui avait presque changé d'optique, s'orientant vers des sphères sombres et dépressives et délaissant définitivement le côté déjanté et "festif" des premiers temps ("Rise and Fall" du keeper II ou "Perfect Gentleman" de Master of the rings). Suite à cet album qui fait désormais figure de bête noire au classement de Michael Weikath et à un changement presque de moitié de line-up, Rabbit Don't Come Easy est une sorte de synthèse de tout ce que le groupe a pu traverser et créer pendant plus de quinze ans, l'aboutissement d'années de recherches et d'hésitations. C'est un Helloween frais, jeune et plus créatif que jamais qu'on retrouve dans ce Rabbit..., à la fois enlevé (Open your life) et lourd (Liar), traditionnel (Just a Little Sign) et expérimental (Back Against The Wall), lent (Don't Stop Being Crazy) et rapide (Just A Little Sign, The Tune), étonnament imprévisible alors qu'encore sur The Dark Ride certains morceaux affichaient un grand manque d'originalité. Il y aurait beaucoup à dire sur cet album, notamment sur le jeu sans défaut de Mikkey Dee, la voix d'Andi Deris qui ne cesse de s'améliorer et qui, à l'image de son groupe s'aventure dans des recoins nouveaux, la touche de fraîcheur de Sascha Gerstner dans les compos, et bien d'autres qualités, tant il brille par son immense richesse et sa complexité compréhensible seulement après un certain nombre d'écoutes. Devant une telle charge d'énergie de maturité et de fraîcheur, de dextérité, de virtuosité, d'expérience, on ne peut que s'incliner et rendre à Helloween la place de maître qu'il était sur le point de perdre...

Anne-Celine