ACDC
Ac/dc
Black Ice (2008)
genre : Hard Rock
8/10
Sony


l nous a fallu attendre 8 ans pour que AC/DC donne un successeur à Stiff Upper Lip. Jamais le délai n’avait été aussi long entre deux albums de nos Australo-Ecossais préférés. La rumeur voulait que ce qu’AC/DC avait de prime abord proposé pour inaugurer son nouveau deal avec Sony avait été rejeté, la qualité étant jugé insuffisante. Les revoici donc renvoyés à leurs chères études. Il faut dire que certains, dont votre serviteur, avaient trouvé Stiff Upper Lip profondément ennuyeux, la cause à ce mid tempo permanent pendant lequel il ne se passait rien, dépourvu de cette tension sous-jacente qui rend la musique d’AC/DC si excitante. Bref, AC/DC ronronnait comme un gros chat dans son panier, les griffes gentiment rentrées.

Black Ice, comme pour se faire pardonner de cette attente, est composé de 15 chansons : jamais un album d’AC/DC n’en avait compté autant. « Rock n’ Roll Train », premier single issu de l’album, est le titre le plus évident avec une structure très classique couplet/refrain/ couplet/ refrain/solo /couplet/refrain. Comme la plupart du temps chez AC/DC, serait-on tenté de dire ! C’est vrai mais ce Black Ice réserve son lot de surprises. Tout d’abord, la structure précitée n’est plus forcément de mise et nombre de titres comportent leur lot de breaks, et de variations diverses qui empêchent l’album de sombrer dans la monotonie. Si si, AC/DC peut surprendre après plus de 30 ans de carrière. Pour ce qui est des nouveautés, la basse a plus d’importance que par le passé, on pourrait même dire que le duo basse/batterie est la colonne vertébrale de ce Black Ice. Le meilleur exemple étant « War Machine », avec son rythme menaçant où la basse tient les premiers rôles tout au long de la chanson. Angus Young n’est pas en reste et y plante des interventions assassines comme des banderilles. Autre grosse surprise avec Angus Young s’essayant avec bonheur au bottleneck sur « Stormy May Day », excellent titre blues comme un clin d’œil au « Stormy Monday » de T. Bone Walker, popularisé par Albert King. Autre originalité, « She Likes Rock n’ Roll » possède un groove (encore grâce à la basse) proche du Funk qui donne envie de remuer du cul et un refrain taillé pour faire chanter les stades. A remarquer également « Anything Goes » qui sonne assez pop un peu à la manière d’un « Who Made Who » ou « You Shook Me » et qui devrait cartonner live. Même des titres très classiques comme l’entraînant « Rocking All The Way », le bluesy « Money Made » ou « Smash & Grab » sont efficaces, déjà grâce aux refrains vraiment réussis et à la conviction de l’interprétation d’AC/DC dont l’enthousiasme est presque palpable.

Les compositions ont visiblement été plus travaillées que sur les 2 précédents albums comme en attestent les nombreuses ornementations sonores qui jalonnent l’album et une foule de subtilités qui se découvrent écoute après écoute. Le grand homme de cet album est sans nul doute Brian Johnson qui délivre une performance remarquable, a tel point qu’on a l’impression d’avoir affaire au Brian des débuts. La production est quant à elle fantastique, probablement la meilleure de l’ère Johnson, assurée par Brendan O'Brien (Pearl Jam, King’s X, Neil Young, RATM, Springsteen etc.), qui a réussit à renouveler le son d’AC/DC sans le dénaturer et surtout a su les pousser à donner le meilleur d’eux-mêmes.

Au final, Black Ice est probablement l’album le moins immédiat à appréhender des dernières productions d’AC/DC mais aussi le plus excitant. En tout cas, cet album n’a pas fini de tourner sur les platines.

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Breizhjoker