Mais si, vous en connaissez sûrement des fans de prog’, proches de la définition du geek à lunettes, toujours enfermés dans leur chambre à jouer à Warcraft, des Tanguy encore chez leurs parents à 35 ans, ne connaissant de la vraie vie que ce qu’ils voient sur Internet. Des gars capables d’écouter 200 fois de suite un bootleg de Dream Theater pour compter les fausses notes de Petrucci. Un peu cliché, non ? Mais voilà, peu de formations à l’heure actuelle sont capables de sortir le prog’ metal de son ghetto élitiste. Dream Theater bien sûr, mais Ayreon aussi, depuis de nombreuses années, réussissent à rendre digeste une musique qui nécessite généralement de nombreuses écoutes. 

Mais sous le nom Ayreon se cache surtout Arjen Lucassen, musicien surdoué, qui ne conçoit plus, semble-t-il, de faire de la musique sans en faire un projet ambitieux. Comme à son habitude, une flopée de musiciens plus talentueux les uns que les autres l’accompagnent. Jugez plutôt : Tom Englund, Steeve Lee, Daniel Gildenlow, Hansi Kürsch, Floor Jansen, Anneke Van Giersbergen, Jonas Renske, Jorn Lande, Magali Luy, Bob Catley, Ty Tabor, Simone Simons… Tout ce beau monde se réunissant dans des duos qu’on n’osait à peine imaginer par le passé (la paire Jonas Renske/Anneke Van Giersbergen est à donner la chaire de poule).

Double album dense, 01011001 navigue dans un prog’ metal fortement teinté 70’s, donc plus rock que metal, même si les riffs se taillent souvent la part du lion. Et surtout, les petites nappes de clavier un peu kitsch ont quasiment disparu du paysage. Mais ce disque est surtout une niche à mélodies cristallines, envoûtantes, comme seul Lucassen sait les composer. Un prog’ metal digeste et tout simplement beau. Un voyage long, mais lumineux.

Site : www.ayreon.com/

Geoffrey