Mötley Crüe
Mötley Crüe
Saints Of Los Angeles (2008)
genre : Hard Rock
8/10
Eleven Seven Music / SONY BMG


S’il y a bien un album qui était attendu par les amateurs de hard rock, en dehors de l'arlésienne Chinese Democracy, c'est bien celui de Mötley Crüe. La réunion des Californiens ne s'est pas faite sans mal et a été à la limite de capoter à plusieurs reprises. La tournée Carnival Of Sin fut un triomphe et pour que cette réunion n'ait pas une allure d'éternelle tournée d'adieux, il fallait un nouvel album. Encore une fois, jusqu'au dernier moment, ce n'était pas acquis : en cause la personnalité versatile de certains et les conflits larvés entre certains membres du Crüe. Le dernier album enregistré par le line-up original était le controversé Generation Swine en 1997. Au delà des qualités intrinsèques de l'opus, de nombreux fans ont été déçus par la tournure indus du groupe. Le résultat fut un échec commercial et le départ de Tommy Lee.

Ce Saints Of Los Angeles était attendu avec impatience et inquiétude car nos lascars sont capables de tout, y compris de désorienter leur public en prenant une orientation inattendue. Il est à noter que si, comme d'habitude, Nikki Sixx a été le principal compositeur, ont légalement largement participé les producteurs et co-producteurs.

L'intro résonne comme « In The Begining » qui ouvre le monumental Shout At The Devil. Et comme sur Shout At The Devil, le premier titre « face down the dirt » envoie sévère et son refrain in your face est une tuerie qui ouvre l'album de la plus belle manière. Il n'y a pas de doute, c'est au Mötley Crüe des 80's qu'on a affaire. Vince Neil est en grande forme et donne un superbe relief aux chansons, Mick Mars est inspiré sur ses soli et la section rythmique bétonne l'ensemble très efficacement. Quel bonheur d'entendre à nouveau la frappe de mule de Tommy Lee. Le propos de Mötley Crüe est globalement insouciant et nous propose plus de faire la fête que de nous poser des questions existentielles : en témoignent l'excellent « Down At The Whisky » qui nous renvoie à l'époque où ils descendaient Hollywood Boulevard chaussés de talons-aiguilles se mêlant aux putes et se confondant avec elles par leurs tenues pour enchaîner les gigs au célèbre Whiskey A Gogo. L'album devait d'ailleurs s'intituler "The Dirt", du nom de leur autobiographie, ce qui aurait été bienvenu car les chansons traitent de la débauche ( « This ain't a love song, this is a fuck song »), de la drogue (« The animal in me »), de l'insouciance (« The saints of L.A. ») et de tous les excès qu'a connus le gang. Pour autant, l'album n'est pas passéiste. La production est d'excellente facture, et si elle plaira aux nostalgiques des 80's, comporte des sonorités modernes comme sur « MF of the year » qui situe bien SOLA dans son époque. Pour le reste ; pas de ballades, le Crüe est de retour pour tout casser et le fait savoir. Probablement le groupe le plus authentiquement déjanté des 80's, MC est celui qui l'est le plus resté.

Au final, ces 12 titres composent un excellent album, celui que beaucoup attendaient depuis Dr Feelgood. Les fans ont vu leur patience récompensée par un album de haut niveau en espérant qu'il y en ait d'autres. The Crüe is Back !

Site : http://www.myspace.com/motleycrue

Breizhjoker