Spylacopa
Spylacopa
Spylacopa - Ep (2008)
genre : Experimental Post Hardcore
8/10
Rising Pulse Records / Trendkill Records


Au commencement, Spylacopa ne devait être qu’un projet solo, celui du guitariste John LaMacchia, du groupe New-Yorkais Candiria. Et puis finalement, le temps et les rencontres firent qu’il s’entoura d’autres artistes. Emballé par le projet, Greg Puciato de Dillinger Escape Plan proposa ses services, et puis ce fut au tour de Jeff Caxide (Isis) et de Julie Christmas (Made Out Of Babies, Battle Of Mice) de venir apporter leurs contributions, aussi bien dans l’interprétation que dans le travail d’écriture. Un casting de « super groupe » donc (pour ceux qui ne s’arrêtent pas qu’à Robert Flynn, Kirk Hammet et autres « metal stars » qui squattent les couvertures de mag’), qui attire la curiosité et qui contrairement à son nom (les fans de « des chiffres et des lettres » auront trouvé qu’il s’agit d’un anagramme évident de « apocalpyse » sans le « e »), donne naissance à une musique profondément inspirée et touchante, à travers laquelle se mêlent mélodie, agressivité et petites expérimentations électroniques.

Alors que ce soit le percutant « Haunting A Ghost », avec sa rythmique hachée de bidouillages électro ou bien le frénétique « Staring At The Sound » avec son solo final plus pondéré (qui nous fait penser à Devin Townsend), on ne peut être que convaincu par l’efficacité de ces titres, certes pas novateurs dans leur structure couplet/refrain, mais sacrément biens ficelés. L’instrumental « Together We Become Forever », mené par un piano accompagné de nappes ambiantes, nous plonge dans un état de quiétude dont on n’aimerait jamais sortir. Le final « I Should Have Known You Would » prend son inspiration dans un Pink Floyd post-période Roger Waters, avec un Greg Puciato qui s’exprime de plus en plus en chant clair. On ne regrettera qu’une seule apparition de la frontwoman de Made Out Of Babies (en duo avec Puciato sur « Bloodletting »), qui encore une fois prouve qu’elle est l’une des meilleures voix féminines de cette décennie ; ainsi que la petitesse du format cinq titres, qui on espère n’est que le prélude à un album plus conséquent.

Les projets principaux des quatre membres étant difficiles à concilier au sein d’un même emploi du temps, on imagine que le fait de pouvoir les voir tous réunis pour quelques concerts, risque d’être de l’ordre de l’exceptionnel. Mais on est plus qu’enthousiaste face à ce premier effort très intéressant, mise en forme autour d’une collaboration efficiente, qui a su synthétiser l’univers de chacun de ses membres tout en s’inspirant d’influences de qualité.

Site : http://www.myspace.com/spylacopa

Gaet’