Agorapocalypse. Le ton est donné au travers du titre de ce nouvel album d’ Agoraphobic Nosebleed, à l’artwork encore bien pensé et réalisé par Florian Bertmer. Direct, dégueulant de violence, sur un ton mêlant sexe gonzo, humour et tout ce qui est politiquement incorrect, le grindcore de ces Américains défonce le cerveau comme un shoot d’héro un peu trop chargé.

Rejoints depuis 2007 par Kat du groupe de doom Salome, Jay Randall et Richard Johnson débitent toujours des versets imbibés de fine et délicate poésie, derrière des titres qui en disent long (« Dick To Mouth Resuscitation », « First National Stem Cell And Clone », « Druggernaut Jug Fuck »…). Scott Hull, quant à lui, démontre encore une fois son talent de programmateur de boîte à rythmes, et s’aventure même dans un solo de batterie d’un réalisme assez surprenant (« Question Of Integrity »). Musicalement, les treize titres (enfin quatorze, avec un caché en plage 00) de ce nouvel opus se veulent moins brouillons, plus travaillés, déballant des riffs hardcore et punkcore à la lourdeur écrasante et la férocité surpuissantes. Des solos thrash aigus viennent enrichir ces rythmiques à la brutalité indéniable. Habitués à des titres ultracourts, comme sur Bestial Machinery et Altered States Of America, Agoraphobic Nosebleed s’aventure ici dans des morceaux plus longs (mais pas plus de trois minutes, faut pas exagérer non plus !), à la structure plus conventionnelle, ce qui rend l’album moins brouillon, plus écoutable et digérable que ses prédécesseurs.

Avec Agorapocalypse, les grindeux d’ Agoraphobic Nosebleed confirment encore une fois qu’ils sont incontestablement l’une des formations maîtres du genre grindcore de ce début de siècle. Leur musique réveille la violence gonzo gratuite qui sommeille en nous. Et c’est pour ça qu’on « agore » Agoraphobic Nosebleed !!!

Site : http://www.agoraphobicnosebleed.com

Site : http://www.myspace.com/agoraphobicnb

Gaet’