Amartia
Amartia
Delicately (2009)
genre : Metal Prog
8,5/10
Gofannon Records / Socadisc


Différence. Originalité. Volià bien deux termes qu’on ne retrouve malheureusement pas assez dans un univers métallique aux recettes trop souvent convenues. A l’instar de ces dizaines d’albums aux mêmes accents qui sortent chaque mois. Portés aux nues pendant un temps ou rapidement oubliés. Et parfois au milieu de tout cela, un peu de lumière, comme c’est le cas avec Delicately. Car différente et originale, la musique d’Amartia l’est assurément. Si Maïeutics et surtout Marionnettes en 2006 avaient posé les premières pierres d’un rock progressif mâtiné de metal plutôt convaincant, Delicately consolide l’édifice de brillante manière.

La direction musicale n’a pas vraiment bougé d’un iota par rapport à l’album précédent (ceux qui ont apprécié seront donc en terrain connu d’autant que la production est toujours assurée par Vincent Vercaigne et Bruno Levesque de Silence) mais on sent le groupe beaucoup plus aguerri au niveau du travail de composition. Distillé par une guitare et des claviers en véritable symbiose, l’aspect mélodique est toujours aussi présent mais les morceaux, plus courts, ont un côté nettement plus accessible et direct que sur Marionnettes.

Par ailleurs, l’abandon du chant en plusieurs langues (allemand, anglais et français) au profit du seul anglais donne à Delicately une unité que n’avait pas son prédécesseur. Un chant brillamment mis en valeur par Britta Herzog qui fait preuve d’une grande justesse dans ses interventions et plus particulièrement sur des titres comme "Not A Detail" ou "Don’t Be Sorry", une superbe ballade où piano et violon se taillent la part du lion avant de laisser éclater la guitare aérienne de Vincent Vercaigne dans les dernières minutes. Loin d’être démonstratif, le guitariste nous gratifie de fines interventions tout au long de l’album et s’en donne à cœur joie sur trois instrumentaux, deux dans un registre metal progressif ("Hightech Human" et "Spring Evolution") et une magnifique pièce acoustique, "A Quiet Place". Dommage tout de même que cette dernière soit si mal placée dans l’ordre des titres car elle aurait été parfaite pour conclure "délicatement" cet album à la place du morceau "Rain’s End" au tempo totalement différent et qui s’en trouve, à mon avis, dévalorisée.

En définitive, ce nouvel album d’Amartia est une jolie réussite qui devrait ouvrir de nouveaux horizons à la formation nordiste. Si vous avez apprécié Marionnettes, vous n’aurez aucun mal à y adhérer. Si vous ne connaissiez pas auparavant, laissez-vous tenter !

Site : http://www.amartia.com/

Site : http://www.myspace.com/amartia

Looner