Asphyx
Asphyx
Death...the Brutal Way (2009)
genre : Death Metal
9/10
Century Media / EMI


Franchement, avec toutes ces reformations de vieux briscards de la scène extrême des années 90’s, on est devenu méfiants. Tous ces groupes dont tout le monde se foutait royalement à l'époque et qui se reforment en espérant enfin une reconnaissance (parfois méritée). Et la scène death néerlandaise est à la fête dernièrement : Gorefest, Pestilence et maintenant Asphyx. Asphyx, groupe de doom/death très confidentiel qui, tout d'un coup, devient « culte ». Martin Van Drunen (chanteur du groupe) était d'ailleurs le premier surpris par ce statut et l'engouement suscité par la tournée de reformation d'Asphyx. Il y a fort à parier qu'une bonne moitié des nouveaux fans sont faux. Juste là pour la hype. C'est assez étrange, mais apprécier Apshyx en 2009 semble être cool... Aimer les groupes obscurs, aux pochettes hideuses, c'est bien.

Trêve de spéculations, et place à la musique parce qu'évidemment, après le maxi et la tournée, Asphyx a enregistré Death...The Brutal Way, premier album avec Van Drunen au chant depuis Last One On Earth (1992 - culte celui-là aussi apparemment). Et le constat est sans appel : tout cet engouement suscité par de fausses raisons, on s'en fout, puisque Death...The Brutal Way est monstrueux ! Juste énorme, dominateur, écrasant. L'album n'est pas lent, mais il capitalise sur l'élément le plus important dans le death-metal et tous ses dérivés : la dynamique. Ça n'arrête pas, on est trimballés comme une vulgaire boule de flipper au gré des tempos : lents, rapides, groovy, ultra-lents... Et c'est justement quand Asphyx utilise les riffs ultra-lents qui ont fait sa réputation que le groupe récolte les fruits de cette dynamique exemplaire. Imaginez votre tête écrabouillée lentement sous ses bottes. Lentement, jusqu'à ce que votre crâne ressemble à une poudre de craie. Et ces passages lents n'auraient jamais eu le même impact sans les accélérations mortelles des riffs de Paul Baayens, les mélodies (façon funeral doom), le son surpuissant (mix de Dan Swäno, qui depuis qu’il a rouvert l'Unisound, n'arrête pas !) et la voix historique de Van Drunen. Les exemples de cette réussite parfaite ne manquent pas sur Death... : « They Died As They Marched », « Cape Horn », « Bloodswamp »...

Pour en revenir à la philo et le pourquoi du comment de ces vieux groupes qui deviennent subitement cultes, on peut dire merci à tous ces suiveurs de modes qui poussent ces groupes à se reformer. Car vu la qualité de leurs albums récents, on peut effectivement dire qu'ils jouissent enfin du succès (au moins d'estime) qu'ils auraient dû avoir depuis bien longtemps.

Site : http://www.myspace.com/officialasphyx

Yath