Devin Townsend
Devin Townsend
Ki (2009)
genre : Progressif Ambient
8/10
Hevy Devy Records / Inside Out Music


Alors qu’on croyait que Devin Townsend n’arriverait plus à nous surprendre, prisonnier d’un style à mi-chemin entre ses albums solos et Strapping Young Lad (Ziltoid The Omniscient en faisait encore les frais), il se laisse emporter par de nouveaux souffles, sous la forme d’un Devin Townsend Project, dans une aventure en quatre volumes, dont le premier ici présent est intitulé Ki.

Le Ki est un concept essentiel de la culture chinoise. Le Ki englobe tout l’univers et relie les êtres entre eux. Au sein d’un organisme vivant, il circule à l’intérieur de celui-ci, au travers de flux convergents vers un centre d’énergie. Voilà le point de départ de ce projet, après que Devin Townsend ait mis un terme à Strapping Young Lad, ainsi qu’à toutes ses addictions qui le corrompaient. Une nouvelle façon d’aborder la vie en tant qu’être humain mais aussi musicien, et on peut dire que ce chapitre introductif en est profondément marqué. Finis les arrangements aux multiples couches d’effets, finies les rythmiques écrasantes à la double pédale. Place à la sérénité, traduite ici par une guitare en son clair, aux mélodies travaillées par un jeu précis tout en douceur. Pour se faire une idée un peu plus concrète, il suffit de prendre les moments les plus calmes que le Canadien ait pus offrir sur ses albums précédents (notamment Terria et Synchestra), combinés à une interprétation bluesy à la David Gilmour (sur The Division Bell de Pink Floyd), et on obtient approximativement la trame de ce qu’est Ki. Alors bien évidemment, l’ex-leader de SYL n’a pas totalement perdu sa touche reconnaissable, et vient donc broder des éléments typiquement Townsendiens avec des mélodies et des solos de guitare toujours aussi finement recherchés, et un travail remarquable sur les voix. La magnifique fin du titre éponyme « Ki », nous rappelle sans hésitation Ziltoid, et des passages simples, ambiants à la Ocean Machine viennent faire contraste avec quelques passages saturés. Alors même si à la première écoute, ce nouvel album peut paraître simple, sans grande prétention, il interpelle notre attention par sa quiétude et les nouvelles facettes encore peu (ou jamais) développées auparavant par le petit génie (le chant crooner sur « Trainfire », un panachage entre Elvis et Chris Isaac), pour en définitive dévoiler sa richesse au fil des écoutes.

Ki est représentatif d’un Devin Tonwsend reconstruit, paisible, sachant canaliser ses moments de folie pour nous offrir ici son œuvre la plus sage et la plus étirée qu’il lui ait été donné de composer. Un album introductif, tel un apéritif, nous permettant d’aborder posément une suite qui s’annonce plus qu’alléchante. Le calme avant la tempête…

Site : http://www.devintownsend.com

Site : http://www.myspace.com/devintownsenddtb

Gaet’