"Soit t'es né avec une bite, et tu n'es utile que si tu te comportes comme une bonne bite bien dure qui bourre des trous. Soit, t'es né avec un trou, et tu ne seras utile que si tu te fais bien bourrer. Mais dans les deux cas, t'es tout seul. Oui, moi je suis une bite. C'est ça. Je suis une misérable bite. Et pour me faire respecter, il faudra que je reste toujours bien dur." Cette pensée philosophique purement Kickbackienne, que l’on retrouve sur le premier titre de leur nouvel album, résume à elle seule, le contenu souillé de No Surrender. Il y a les baisés et les baiseurs. Nous – misérables auditeurs que nous sommes – sommes tous des trous de balles, qui vont se faire défoncer violemment par ces gros enculeurs de Kickback. Kickback, vous savez, ce sont ces gros bâtards de merde, autant respectueux des hommes (et de leur public) qu’un riche patron délocalisant son entreprise bénéficiaire, respectant ses employés (la « Fuck You » attitude). Des misanthropes anar’ pour qui liberté rime avec désinvolture, violence, haine et soumission. Des marginaux de la société, qui s’en branlent de ce que peuvent penser les autres (« This is for us, this is not for you »), prêts à castagner les faibles car pas assez de couilles pour s’en prendre aux plus forts, et qui méritent du fait d’être simplement ignorés.

Mais voilà, ces putains d’enculés ont sorti un album de toute beauté, en totale adéquation avec leurs opinions. No Surrender est malsain, glauque, haineux, inhumain, indigeste, agressif et nihiliste. Et pour se faire, leur pitoyable hardcore New-Yorkais d’antan a totalement muté dans un style fouillé mêlant noise, punk hxc, sludge et black. Un sans-faute donc, aussi bien sur le plan musical qu’idéologique, puisque les deux se complètent avec brio. Ils sont au moins honnêtes avec ça.

On ne va pas idolâtrer ces sales connards, ni même avoir un soupçon de respect pour ces gros fils de... Mais s’il leur faut encore dix années pour sortir un excellent disque comme celui-là, on veut bien encore patienter ; au moins, pendant ce temps-là, ils ne viendront pas nous casser les couilles avec leurs sales gueules. Perso, j’les emmerde, et je sais que ça leur plaira. N’achetez pas ce disque, piratez-le, faudrait pas non plus leur filer des thunes à ces avortons.

Site : http://www.myspace.com/kickback

Gaet’