Killswitch Engage
Killswitch Engage (2009)
genre : Metalcore
8/10
Roadrunner / Warner


Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le passage précoce en radio de Killswitch Engage est devenu au fil des années le talon d’Achille du groupe. Certes, My Last Serenade était LE tube ultime, que le temps consacra comme l’un des piliers de cette nouvelle scène metalcore US. Mais un hymne bien lourd, que le groupe tenta depuis de reproduire. Chose que bien sûr, nous, journalistes aigris, avons toujours reprochée au groupe, reprochant trop de mièvrerie calculée à leurs derniers disques. Le public, lui, y a toujours cru, et c’est bien cela le principal. Mais à l’aube de l’été, nous pouvons remballer toute méchanceté, rentrer les couteaux, Killswitch Engage met avec ce nouvel album tout le monde d’accord. Si les refrains immédiats sont toujours présents, les morceaux ne tombent jamais dans le mielleux, laissant place à un savoir-faire unique. Mais surtout, Killswitch ose enfin des constructions ambitieuses, à l’image du titre d’ouverture, intense, brutal, inattendu. Un peu à l’image de cet album plus direct, moins calculé, et bien plus naturel.
Toutes les chansons soulignent une nouvelle fois que le groupe a trouvé en Howard Jones la perle rare. Certainement l’un des tous meilleurs chanteurs actuels, dont la largesse de tessiture vocale semble sans limite, du chant hurlé au growl, de la voix claire au chant hardcore. Mais on parle bien ici d’un des pères du metalcore, et quand le chant se fait féroce, la guitare tranchante, la rythmique endiablée, difficile d’arrêter cette machine de guerre bien rodée. Ou la scène se tarit enfin, ou les bons disques se font rare, toujours est-il que l’un des meilleurs représentants est toujours au sommet. Ouf.

Geoffrey