Il fut un temps où les jeunes groupes enregistraient leurs premiers morceaux à l’aide d’un vulgaire magnétophone posé en plein milieu de la cave humide des grands-parents du batteur. On appelait ça des « démos », qui permettaient de donner une idée globale de ce que le groupe faisait comme zic, afin de trouver des bars dans lesquels jouer. Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de groupes qu’il y a vingt ans. Autant de formations qui désirent faire des dates, se faire connaître et pourquoi pas percer dans le milieu. Maintenant, ces premiers enregistrements, on les appelle directement des EP, et ils bénéficient d’un son de bien meilleure qualité puisqu’ils sont souvent enregistrés dans un home-studio ou en studio carrément. C’est fini le temps des vieilles démos au son tout pourri mais au charme indéniable, le temps où pour bénéficier de bons moyens, il fallait en quelque sorte le mériter en faisant ses preuves live afin de cumuler assez de thunes pour se payer un enregistrement plus décent.
Last Prey fait partie de cette nouvelle génération. Formé en 2007 sur Lille, le groupe se cherche et répète inlassablement. Teste ses titres sur quelques dates mais décide très vite d’enregistrer une première démo… pardon un premier EP éponyme, afin de bénéficier d’un support audio de bonne qualité pour le promouvoir sur les scènes régionales. Pour se faire, ils se tournent vers le Red Studio, et mettent en boîte, un quatre titres à la sonorité Neo-Metalcore (contrairement à l’image Thrash-Death-Old-School que la pochette laisse sous-entendre). Même si la structure des compositions n’est pas des plus originales, on est reconnaissant quant à la mise en place des riffs, leur efficacité et l’exécution précise de chaque partie des membres. C’est rythmique, mélodique et même parfois quelques solos de guitare bien ficelés font leur apparition. Il est difficile de décrocher puisque toute l’énergie du groupe est répartie de façon homogène avec quelques passages qui sortent un peu plus du lot. C’est puissant et ça donne sacrément envie de jumper. La force de Last Prey se manifeste surtout dans le chant. Un chant très varié, provocant la collision, courbaturé certes sur les parties en chant clair (mais bon, ça reste juste, et avec un peu de travail, ça devrait vite exploser). Il y a aussi cette couleur Neo-Metal aussi bien dans l’écriture que dans le débit des paroles. Ca change de toute la vague Metalcore / Deathcore qui sévit en ce moment dans le paysage Metal. Un petit retour dix quinze ans dans le passé, ça ne fait pas de mal, surtout quand c’est bien fait.
Vous l’aurez compris, même si Last Prey ne brille pas par son innovation, ces cinq jeunes Lillois ont le mérite de maîtriser leur bébé, et se chargent de balles qui pourraient faire des ravages d’ici quelque temps. Il faut juste les laisser mijoter un peu, que leur son prenne bien du goût et on reviendra déguster tout ça d’ici quelque temps. Assurément.
Site : http://www.myspace.com/lastpreyfr
Site : http://lastprey.forumactif.net/
Gaet’