Mastodon
Mastodon
Crack The Skye (2009)
genre : Symphonie (metal Progressive)
10/10
Reprise Records


Remission et Leviathan, leurs deux premiers albums, les avaient propulsé parmi les groupes de metal les plus novateurs et percutants de leur génération. A la grande surprise de tout le monde, Blood Mountain, s’avérait plus accessible et limpide, tout en étant d’un haut niveau technique. Mastodon s’imposait ainsi comme Le groupe metal des années 2000. Alors qu’on pensait qu’ils ne pourraient plus nous surprendre avec leur son à la fois violent, mélodique et inspiré du hard-rock des années 70, ils offrent leur quatrième album concept au potentiel d’album rock de légende.

Il est souvent difficile pour un groupe d’arriver à se surpasser surtout quand celui-ci a déjà fait preuve d’une ahurissante inventivité. Ça n’est vraisemblablement pas le cas des quatre Géorgiens de Mastodon, qui encore une fois, innovent avec cette fois un album symphonique, abandonnant ainsi de plus en plus leur côté colosse du metal au détriment d’un rock épique réellement progressif. Finis les growls et les hurlements dantesques (c’est Scott Kelly qui s’en charge sur le titre du même nom que l’album). La place est faite au chant clair et équitablement réparti entre un Brent Hinds aux vocalises plus heavy et un Troy Sanders plus rock. Même Brann Dailor s’y colle avec succès sur l’introductif « Oblivion ». Basé sur le concept des voyages extracorporels, du monde des songes et des esprits… Crack The Skye se veut moins agressif, plus posé et s’offre à nous comme un portail vers une autre dimension. L’utilisation de nouveaux instruments comme le banjo, l’orgue Hammond, le xylophone… et l’ouverture à des styles comme le free jazz (le passage à la sauce Dillinger Escape Plan sur « The Last Baron ») et l’incrustation de moments très groovy (limite funk dans certains riffs), affirment l’ouverture vers d’autres horizons, se détachant ainsi des racines métalliques des premiers efforts. Le voyage vers les cieux est long et se matérialise au travers de compositions toujours plus riches, au haut niveau technique mais paradoxalement plus posées (le jeu de batterie de Brann Dailor paraît moins tentaculaire et plus subtil), et donne ainsi naissance à deux morceaux dépassant les dix minutes (« The Czar » et le magnifique « The Last Baron »).

On sentait les choses venir mais on s’octroyait toutefois le bénéfice du doute tellement l’ascension semblait difficile. Mais pour notre plus grand bonheur sensoriel, Crack The Skye confirme que Mastodon ne connaît pas de limites à sa créativité, et assure ainsi sa position parmi les groupes les plus captivants de cette décennie. Ce quatrième chapitre est indéniablement l’œuvre la plus aboutie et spectaculaire de ce groupe, qui n’est pas prêt d’arrêter de nous étonner. Un album qui pourrait bien devenir une légende d’ici quelques années.

Site : http://www.mastodonrocks.com

Site : http://cracktheskye.com

Site : http://www.myspace.com/mastodon

Gaet’