Mais que s’est-il passé durant l’enregistrement de ce premier album de Morpain ? Alors que ce groupe de brutal hardcore du Nord de la France est réputé pour son fort potentiel live, mettant à contribution riffs et énergie implacables, toujours sous le signe de la bonne humeur, laissant à quiconque un souvenir marquant, il s’avère que leur bonne recette habituelle ne fait pas tant d’effet que ça sur ce These Dark Days.
En effet, ça commence fort, avec un « Never Enough » à l’intro plombée, qui fait vite place à un riffde headbanger, pour surtout enchaîner sur ce refrain à la reprise directe en cœur (« I need to move foward without looking back »). Une bonne entrée en matière en soi. Mais voilà, les morceaux suivants s’enchaînent et finissent par se ressembler, avec des riffs certes efficaces, très typés metal/hardcore, sur lesquels il est difficile de ne pas taper du pied. Ca mosh, ça pit, ça moshpit à fond la caisse, avec des rythmiques renforcées à la double, des alternances passages rapides, passages lourds, mais voilà, on en reste là. Et rien ne sert de compter sur cette courte ballade instrumentale à l’allure inachevée (« 27022008 », hommage à un pote disparu), pour venir diversifier la donne. Au contraire, elle s’avère plus ralentir la dynamique des premiers morceaux, que d’apporter un moment de répit. Les titres suivants sont toujours dans le même registre que les premiers. Les structures et les plans se ressemblent, ce qui nous fait finalement vite décrocher. Heureusement d’ailleurs que l’album n’est pas très long (à peine 25 minutes) car on en vient à trop divaguer et à se poser des questions qu’on ne se posait pas avant, du genre « Mais à quoi servent les deux chants hurlés, car ils sont très proches l’un de l’autre ? ».
Donc pour ne pas trop s’en lasser, on ne se le repassera pas en boucle ce These Dark Days. En espérant qu’on pensera qu’il fait partie de notre discothèque (là où on range ses disques bien sûr), pour se l’écouter de temps en temps dans la bagnole, histoire de se booster le fion avant d’aller taffer, car il reste plus énergisant qu’un jus d’orange concentré. Peut-être qu’on attendait trop de ce disque, car Morpain est tout simplement taillé pour le format live, et que le support skeud ne leur correspond pas ? Mais on se rassure en se disant que vu comment le groupe enchaîne les dates, on pourra toujours se prendre une bonne ration survitaminée lors d’une venue près de chez nous. Ca n’est pas donner à toutes les formations d’être meilleurs en concert que sur album studio… Et c’est tout à leur honneur.
Site : http://biboul.morpain.free.fr/2.0/
Site : http://www.myspace.com/morpainnew
Gaet’