Place Vendome
Place Vendome
Streets Of Fire (2009)
genre : Hard Rock Mélodique
8,5/10 pour Breizh ; 9/10 pour Looner
Frontiers / Nocturne


Après un médiocre album acoustique, Mickael Kiske revient cette fois-ci avec Place Vendome. Kiske avait enfin renoué avec un certain succès en 2005 avec ce même groupe depuis son départ d’Helloween. Bah oui, on reparle encore d’Helloween 20 ans après les mythiques Keepers. Impossible d’oublier que cet homme était le chanteur d’un groupe qui était en mesure d’être le challenger du leader incontesté du monde du Heavy metal de l’époque : Iron Maiden. Las, Kiske s’est mis à rejeter violemment le Heavy-Metal à cause d’une image qu’il jugeait par trop négative. Derris à rejoint Helloween ? Comme un clin d’œil, Kiske s’est entouré de trois membres de Pink Cream 69, l’ex-groupe de Derris, en plus de Weino, le clavier de Vandenplas. Celui-ci fait d’ailleurs merveille tout le long de l’album et éclabousse chaque chanson de sa classe, au même titre que Kiske, qui excelle dans ce registre Hard Rock Mélodique.

Il faut dire que les compositions sont franchement réussies. La doublette « StreetsOf Fire » / « My Guardian Angel » met tout de suite à genoux. « Follow Me » régalera les amateurs d’AOR tout comme « Valerie » qui semble tout droit sortie des années 80. Il faut dire que les chansons sont franchement réussies. Mais les ¾ des chansons ont été composées par des éléments extérieurs au groupe, mettant à mal la notion de « vrai » groupe comme l’entend le public Métal en général.

Quoi qu’il en soit, le plaisir à écouter Streets Of Fire est réel et on peut être plus qu’heureux de retrouver la magnifique voix de Kiske sur un album de cette qualité.

Breizhjoker

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Mickael Kiske est un drôle de bonhomme. Un vocaliste au talent certain (sa participation aux deux premiers volets de la saga « Keeper » d’Helloween reste une indéniable référence) mais aussi une personne complexe, prisonnière d’un monde musical qui n’a jamais vraiment été le sien. Catapulté à peine sorti de l’adolescence à la tête d’un groupe alors en pleine ascension, Kiske a connu le succès mais aussi les désillusions. Et depuis son éviction d’Helloween en 1993, le chanteur allemand est constamment à la recherche d’un nouveau souffle dans une carrière solo plus en adéquation avec lui-même mais qui peine véritablement à convaincre critiques et public. Dès lors, dans l’attente de jours meilleurs, Mickael essaye de ne pas se faire oublier. Tente d’exister tout simplement. Par différents moyens. En s’épanchant régulièrement dans des communiqués ou des interviews dans lesquels il expose continuellement un certain rejet et sa vision défaitiste (mais pas souvent fausse) du monde musical qui l’a fait connaître (Ce qui a souvent le don de mettre en rogne ou de faire doucement rire les habitués des forums spécialisés sur le net). Et puis en participant à différents projets dans ce domaine qu’il entendait justement quitter à tout jamais, comme avec Avantasia où sa prestation est cachée sous un pseudonyme comme s’il voulait dissimuler une maladie honteuse. Et voici désormais cette nouvelle contribution à Place Vendome, un projet plus à son image.

Un produit de commande, justement, ce nouvel album. A l’instigation du sieur Perugino, président de chez Frontiers, label de passionnés sauveurs de l’AOR mais qui, avouons-le, alterne désormais chaque mois les sorties de qualité et d’autres beaucoup plus dispensables voire inutiles. « Streets Of Fire » fait heureusement partie de la première catégorie. Comme l’était il y a trois ans le précédent album éponyme qui avait reçu des critiques plutôt favorables. Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, c’est la même bande qui est remise à contribution ici avec une partie du groupe Pink Cream 69 (Dennis Ward à la basse et à la production notamment) aidé par Gunter Werno de Vanden Plas aux claviers. Sans compter un trio de compositeurs de choc qui font les beaux jours de l’écurie Frontiers depuis quelques temps : Torsti Spoof de Leverage, Ronny Milianowicz de Saint Deamon et Robert Sall de Work Of Art. Tout ce beau petit monde s’est bien décarcassé, chacun de son côté, pour fournir à Kiske un matériel sur lequel le chanteur n’a plus eu qu’à apposer le sceau de sa voix.

Des compositions un peu plus mélodiques que sur le précédent opus qui était un poil plus rentre-dedans. Accompagnées de classiques parties de guitares et soutenues par de jolies nappes de claviers pas trop envahissantes, le tout oscille entre un rock plutôt accrocheur (« Set Me Free », « Streets Of Fire ») et un AOR bien ancré dans les années 80 (« Believer » ou « Dancer »). Du premier au dernier morceau, les refrains, souvent prévisibles, sont imparables. Et si certains (« Streets Of Fire », « My Guardian Angel » ou le superbe « Set Me Free ») sont bien plus prenants que d’autres (« Changes », « Believer » ou « Valerie »), l’ensemble reste vraiment de qualité et devrait convenir aisément aux amateurs du genre. Quant à Kiske, il parvient sans difficultés à fondre son timbre de voix à l’environnement musical proposé, à mettre toute sa voix au service des différentes compositions afin d’en ressortir le meilleur. Le tout sans excès et bien loin de ce qu’il a pu faire par le passé. Un vocaliste de choc, une bande de mercenaires aguerris aux manettes, des compositions solides, voila donc une équation plus que convaincante. Dommage que cet exercice ne reste finalement qu’un simple projet de studio… 

Looner

Site : www.michael-kiske.de

Myspace : www.myspace.com/placevendome