root
Root
Zjevení / The Revelation & The Temple In The Underworld (rééditions) (2009)
genre : Dark/occult Metal
[5/10] & [7/10]
I Hate Records


I Hate Records continue de militer pour l’underground et se lance dans 2 nouvelles rééditions d’albums de Root. Un peu plus tôt dans l’année, le label suédois avait sorti le deuxième et le cinquième album du combo tchèque (Hell Symphony et The Book) et il se lance aujourd’hui en sortant Zjevení, premier album et The Temple In The Underworld (troisième LP). Pour rappel, Root est une figure emblématique de l’underground, puisqu’il est mené par Big Boss, chef de l’église satanique tchèque et surtout, il a été fondé vers la fin des années 80, malgré l’oppression soviétique.

Root

Et c’est surtout dans cette optique-là que son premier album, Zjevení, est intéressant. On ne peut pas s’empêcher de ressentir un certain respect pour une formation qui, malgré les risques, s’est lancée dans le metal, l’occultisme sous un régime pourtant sérieux lorsqu’il s’agit de réprimer la rébellion. Et ce phénomène propre au metal est aujourd’hui présent partout dans le monde dans des endroits pas toujours très sympas (Asie du sud-est, Moyen-Orient…). Musicalement, Zjevení n’a rien d’exceptionnel, il est même maladroit, extrêmement mal produit (enregistré en 1991 en Tchécoslovaquie, peut-on leur en vouloir ?) et il sonne daté. Mais pour l’histoire, il vaut le coup, et il permet de voir les prémices de ce qui va suivre (beaucoup de spoken-words en tchèque, mais même sans comprendre, ça sonne evil).

Root

A côté de Zjevení, The Temple In The Underworld sonne comme du Ayreon. D’ailleurs, on a l’impression que c’est carrément un opéra-rock occulte que Big Boss nous a pondu. Le son est puissant, clair, abrasif et les chansons très portées sur le prog, avec des structures alambiquées et une ambition débordante : interludes, passages instrumentaux, chants divers, chœurs grandiloquents. L’album se termine sur un morceau acoustique magnifique (« My Name ») et laisse une étrange impression : même aujourd’hui, 17 ans après, il ne passerait pas inaperçu ! Surtout que pour une fois, la pochette n’est pas ridicule. Niveau bonus, sur les deux sorties, nous avons droit à des titres live, des inédits et des chansons réenregistrées, ce qui permet de mesurer les progrès réalisés par la formation (et la technologie dans les pays de l’Est !).

De toute façon, ces rééditions s’adressent à des connaisseurs, et il est peu probable que des curieux se penchent sur Root. Mais on se met à espérer : et si The Temple In The Underworld réussissait à vous atteindre ? Et si la reformation de Root, ses tournées intensives et la sortie d’un live (Capturing Sweden – Live in Falkenberg chez LAVA) était l’occasion rêvée pour s’y mettre ?

Site : http://rootan.net

Site : http://www.myspace.com/rootcze

Yath