Subitement, après son split, Sleep est devenu culte. Plus exactement, l’album Jerusalem de Sleep est devenu culte. Cette véritable pièce fondatrice de la scène « post », avec son riff ultime qui tourne pendant plus de 40 minutes a mis du temps, mais elle a fini par avoir la reconnaissance qu’elle mérite. Et comme souvent, quand on a un album aussi mythique, le reste de la discographie passe un peu à la trappe. Sleep’s Holy Mountain est sorti six ans avant Jerusalem et ce fossé est repérable immédiatement à l’écoute.

Ce deuxième album (sans compter le maxi Volume 2) du trio mythique (Matt Pike – actuel High On Fire, Al Cisneros et Chris Hakius – actuels Om) est plus classique dans son approche et dans le son. Sleep’s Holy Mountain est en fait, juste un album de doom/psyché, avec un son ultra-crade, comme celui d’une démo très puissante. Le format des chansons est classique, avec des riffs, des breaks et des solos illuminés de Matt Pike. En fait, pour bien résumer la chose, on peut affirmer que Sleep est probablement le seul héritier valable de Black Sabbath. Vraiment, cet album ressemble exactement à ce qu’aurait pu produire Black Sabbath avec Ozzy dans les années 90. Vous aurez donc compris que chaque morceau, chaque riff, chaque solo, vaut le détour et qu’il y a un sacré paquet de tubes sur cet album (« Dragonaut », « The Druid », « Holy Moutain »…).

S’il ne mérite pas le statut « culte » de Jerusalem, parce qu’il est loin d’être aussi novateur, Sleep’s Holy Mountain mérite une place de choix dans le cœur des amateurs de doom et de Black Sabbath. La réédition d'Earache comprend un titre bonus (reprise de « Snowblind » – celui qui se demande de quel groupe il s'agit, n’a rien dû comprendre à cette chronique) et le clip de « Dragonaut ». Pas mythique, mais essentiel quand même.

Site : http://www.earache.com

Yath