Au commencement, Spylacopa ne devait être qu’un projet solo, celui du
guitariste John LaMacchia, du groupe New Yorkais Candiria. Et puis
finalement, le temps et les rencontres firent qu’il s’entoura d’autres
artistes. Emballés par le projet, Greg Puciato de Dillinger Escape Plan
proposa ses services, et puis ce fut au tour de Jeff Caxide (Isis) et
de Julie Christmas (Made Out Of Babies, Battle Of Mice) de venir
apporter leur contribution, aussi bien dans l’interprétation que dans
le travail d’écriture. Un casting de « super groupe » donc
(pour ceux qui ne s’arrêtent pas qu’à Robert Flynn, Kirk Hammet et
autres « metal stars » qui squattent les couvertures de
mag’), qui attire la curiosité et qui contrairement à son nom (les fans
de « des chiffres et des lettres » auront trouvé qu’il s’agit
d’un anagramme évident de « apocalpyse » sans le
« e »), cache une musique profondément inspirée et touchante,
à travers laquelle se mêlent mélodie, agressivité et petites
expérimentations électroniques.
Alors, que ce soit le percutant « Haunting A Ghost », avec sa
rythmique hachée de bidouillages électro ou bien le frénétique
« Staring At The Sound » avec son solo final plus pondéré
(qui nous fait penser à Devin Townsend), on ne peut être que convaincu
par l’efficacité de ces titres, certes pas novateurs dans leur
structure couplet/refrain, mais sacrément biens ficelés. L’instrumental
« Together We Become Forever », mené par un piano accompagné
de nappes ambiantes, nous plonge dans un état de quiétude dont on
n’aimerait jamais sortir. « I Should Have Known You Would »
prend son inspiration dans un Pink Floyd post-période Roger Waters,
avec un Greg Puciato qui s’exprime de plus en plus en chant clair. On
regrettera que la frontwoman de Made Out Of Babies n’apparaisse qu’une
seule fois (en duo avec Puciato sur « Bloodletting »), qui
encore une fois prouve qu’elle est l’une des meilleures voix féminines
de cette décennie. Notons que la version européenne se voit agrémentée
d’un titre bonus, « Drop », qui fait beaucoup penser aux
ambiances que Trent Reznor a développées sur les derniers albums de
Nine Inch Nails.
Les projets principaux des quatre membres étant difficiles à concilier
au sein d’un même emploi du temps, on imagine que le fait de pouvoir
les voir tous réunis pour quelques concerts, risque d’être de l’ordre
de l’exceptionnel. Mais on est plus qu’enthousiaste face à ce premier
effort très intéressant, mis en forme autour d’une collaboration
efficiente, qui a su synthétiser l’univers de chacun de ses membres
tout en s’inspirant d’influences de qualité, et ainsi obtenir une seule
et unique entité.
Site : http://www.myspace.com/spylacopa
Gaet’