Tombs
Tombs
Winter Hours (2009)
genre : Post-shoegaze-black-noise
7/10
Relapse Records


Décidément, le district de Brooklyn s’affiche de plus en plus comme le berceau de groupes au potentiel prometteur et reconnu: Converge, Made Out Of Babies, Dub Trio, Battle Of Mice, Spylacopa… pour ne citer qu’eux. Tous ont pour point commun de jouer une musique novatrice et intense, dans des registres variés, n’hésitant pas à entraver les fondements et les règles établies. Ainsi, Tombs avait déjà attiré l’attention avec un premier 7 titres, sorti sur le label Level Plane (Envy, Melt Banana, Aussitôt Mort, Rosetta, Racebannon…), une bonne mise en bouche constituée d’un mélange de shoegaze, black metal et post-hardcore. Repéré par Relapse, ils sortent ici leur premier album intitulé, Winter Hours, qui se construit sur les fondations mises en place sur leur précédent EP.

S’il ne fallait retenir que deux adjectifs pour définir la musique de ce trio New Yorkais, ça serait : lourde et ténébreuse. A l’image d’un mur sonore qui vient vous écraser et sous lequel vous resterez enfoui. Il manque quelques briques à ce rempart, ce qui laisse passer de l’air. Mais profitez de ces dernières bouffées car vous ne sortirez pas vivant de ces décombres. Cet amas de pierre est votre tombe, et la bande-son qui accompagne votre mort est de circonstance : glaciale, noire et oppressante. Le trio construit ses compositions avec un ciment bien dosé qui assemble du parpaing rythmique black avec des briquettes atmosphériques plus post-ambiantes. On pense bien évidemment à Isis et Rosetta sur les passages calmes, à Jesu et Nadja pour la superposition de couches sonores vaporeuses. L’ensemble est donc froid et compact comme du béton. On regrette juste qu’au niveau chant, le hurleur soit toujours en tension, à la limite du juste en voix claire et que ses lignes soient assez mal équilibrées dans les structures. Mais le chant n’est pas l’élément clef ici, c’est la saturation et l’effet d’étouffement qui est mis en avant.

Alors, vous allez penser que Tombs est encore un énième groupe de « post-machin-truc-bidule » de plus. Mais comme dit la devise officielle de Brooklyn, « Een Draght Mackt Maght »* (ce qui peut se traduire approximativement par « L’union fait la force »). En effet, c’est sur cette capacité à former un tout, que le trio américain a misé toute son énergie, en synthétisant parfaitement les courants qui l’ont inspiré (Swans, Black Flag, Neurosis…). Ce qui offre à cette cohésion, force et maîtrise avec un joint d’originalité. Après un peu plus d’un an d’existence, Tombs, sort en dix titres, un premier édifice réussi qui plaira aux amateurs de musique sombre, pesante et asphyxiante.

*ndlr : bonjour à tous les Néerlandais qui nous lisent.

Site : http://www.myspace.com/tombsbklyn

Gaet’