Vrolok est le projet d'un certain D., musicien américain de la scène black underground. Cet ambassadeur des abysses s'est toujours distingué par sa liberté totale. La manière dont ce Void a été conçu en est un nouveau témoignage. Sous l'influence de diverses substances, D. a improvisé. Il a craché ses tripes pour en faire un album. Il a ensuite retravaillé le tout et fait participer quelques amis musiciens, plus ou moins permanents chez Vrolok, dont l'excellent batteur Kristjan. Le groupe a donc alterné le meilleur et le pire, et vu la gestation de sa musique, Vrolok reste de toute façon imprévisible.

Coup de pot, ce Void est plutôt réussi. Très sombre, presque doom, le black pratiqué ici est malsain, et cru, tout en étant sophistiqué. Certaines chansons sont longues et se développent tranquillement, comme « Grey », « Divine Abortion » ou le titre éponyme « Void ». Le dernier dépassant même les 15 minutes et alternant les ambiances d'une manière remarquable. On trouvera même des instruments « exotiques » pour le genre sur Void, côtoyant un black parfois ultra traditionnel. Le son crade, les plages atmosphériques et le chant particulier vont en décourager certains, mais il faut admettre que par sa variété, Void est bien plus intéressant qu'il n'y paraît (le superbe « Radiance »).

Le seul problème de Vrolok est en fait d'ordre commercial, puisque Void est trop sophistiqué pour les amateurs de black traditionnel, mais trop cru pour les amateurs de black plus commercial. Et si cette liberté absolue était la preuve ultime de la radicalité de Vrolok ? Surprenant.

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Yath