Xasthur
All Reflections Drained (2009)
genre : Black / Ambiant
-/10
Hydrahead Records


Xasthur, c’est une histoire de paradoxes. Celui d’un black metal né en Norvège et renouvelé aux Etats-Unis. Celui d’un black ultra dépressif concocté par un one-man band (Malefic est le seul membre permanent de Xasthur) basé à Los Angeles (!!). C’est aussi un paradoxe qui échappe à son géniteur. Comment un artiste aussi radical, qui essaye constamment d’aller vers les profondeurs les plus obscures, peut-il soudain devenir assez « hype », au point d’avoir son nouvel album chroniqué dans le New York Times ??? Pas sûr cependant que cette nouvelle reconnaissance artistique plaise aux fans de black les plus radicaux. De black-metal, il ne reste que l’esprit sur All Reflections Drained. Très peu de cris, très peu de guitares saturées. Mais par cet esprit, Xasthur est bien plus black-metal que la majorité des groupes actuels profanant tout azimut sous cette bannière.

All Reflections Drained est noir. Totalement noir. Il est dépressif, sombre, beau. Malefic a une conception particulière du son. Au niveau de la composition déjà, avec ces tirades tristes et dépressives, menées par un clavier malsain. Mais il a aussi une approche particulière au niveau de la technique sonore. Le grésillement est constant, comme si l’action avait lieu dans une cave. La batterie organique (il utilisait une boîte à rythme au début de sa carrière) amène un peu de vie à l’ensemble, mais elle est clairement reléguée au second plan, comme ces cris lointains et désespérés, sonnant comme un espoir de lumière qui ne sera jamais totale. Cette fois, Malefic a invité un certain M.H (Chaos Moon), qui se charge notamment du chant clair sur le dernier titre éponyme. Malgré les apparences, Malefic avance. Il s’enfonce dans les profondeurs de l’âme humaine, mais il avance quand même.

Ce nouvel album est disponible en cassette mais aussi en version CD, assortie d’un disc bonus, comprenant des ébauches, des versions alternatives et des reprises. Le tout est servi dans un magnifique digibook à l’artwork particulièrement soigné. On n’est plus à un paradoxe près, n’est-ce pas ?

Site : http://xasthur.mercurous.net

Site : http://www.myspace.com/xasthurwithin

Yath