Avantasia
Avantasia
The Wicked Symphony & Angel Of Babylon (2010)
genre : Opera Metal
9/10
Nuclear Blast / Pias


The Wicked Symphony et Angel Of Babylon sont grands, épiques, monumentaux, grandiloquents, ambitieux… probablement même un peu prétentieux. Ils sont l’œuvre d’un des plus grands génies que le Metal dit traditionnel ait enfanté depuis les deux dernières décennies… Ils sont le fruit de la surproduction créative d’un lutin allemand auquel tout sourit : Tobias Sammet. Ayant depuis son plus jeune âge emmené Edguy au plus haut de la hiérarchie, un Edguy désormais au panthéon du Power mélodique, il avait fondé ce projet démentiellement épique et quelque peu ostentatoire sous le patronyme d’Avantasia pour livrer deux maîtres albums en matière de speed mélodique. Le come back du projet avec The Scarecrow avait démontré une nouvelle vision plus mystique mais en même temps plus dure, moins symphonique et rapide, plus fondamentale.

Leurs suites conceptuelles sortant en cette année 2010 rient aujourd’hui très fort des conventions pour marquer une nouvelle fois les esprits. Tobias ne s’est rien refusé pour aller au bout de son concept et inviter des musiciens prestigieux (Jon Oliva, Michael Kiske, Tim Owens, Klaus Meine, Jorn, Russel Allen, Felix Bonhke…). On pourra évoquer cette atmosphère épique mais pourtant éminemment accrocheuse qui règne sur ce double album (présenté dans un coffret deluxe absolument sublime), de cette production dantesque créée par un Sascha Paeth au sommet de son art, par cette faculté à pondre des refrains fédérateurs mais néanmoins d’une inventivité forçant le respect… Jouant simultanément l’ensemble des parties de basse et le personnage principal, Tobias y livre une performance vocale bluffante de sensibilité et de puissance, aux côtés d’un Jorn impérial, d’un Russel céleste ou encore d’un Michael Kiske toujours aussi envoutant. De l’atmosphère sombre et menaçante d’un « The Wicked Symphony » symphonique à souhait se déchire un « Scales Of Justice » à l’agression permanente (quel chanteur ce Tim Owens… et ce riff) ou un « States Of Matter » aux mélodies vocales captivantes. Il faudra compter sur l’interprétation et l’émotion viscérale d’un « Runaway Train » tout bonnement exceptionnel (ces parties de piano…) qui ira à l’inverse d’un « Cresfallen » syncopé, moderne et étrangement brutal. Et lorsque « Stargazers », du haut de ses dix minutes, s’envole dans un ciel parsemé d’étoiles et de féérie, c’est pour ressentir encore plus la noirceur d’un « Death Is Just A Feeling » à l’aura plus malsaine que jamais. Tobias tentera même une incursion presque bluesy (et magnifiquement réussie) sur « Alone I Remember » pour établir un climat nostalgique mais tellement beau.

Avantasia finit son concept en beauté. Tobias est un génie des temps modernes, un grand fou au talent démesuré qui prouve que l’art d’une « grande » musique ne passe pas forcément par une complexité stérile mais bel et bien par une empreinte émotionnelle de tous les instants. Merci…

Site : http://www.tobiassammet.com

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Eternalis