Cradle Of Filth
Cradle Of Filth
Darkly, Darkly, Venus Aversa (2010)
genre : Black Metal
8/10
AbraCadaver / Peaceville / Wagram


Une fois de plus, les sorties quasi-simultanées des nouveaux Cradle Of Filth et Dimmu Borgir vont relancer les débats entre les partisans de l’un ou l’autre des frères ennemis du Black Metal. Pourtant, le fossé entre l’approche violente pour l’un et symphonique pour l’autre se creuse de plus en plus. Pour ce 9ème album studio, le premier chez Peaceville après l’ère Roadrunner, Dani le petit frontman avait annoncé un retour à la sauvagerie d’antan… et force est de constater que brutalité et vitesse sont au rendez-vous ! Enregistrés aux Monkey Puzzle Studios dans le Suffolk, les 11 titres sont une fois de plus des variations métallo-gothiques délirantes sur un même thème : ici, Lilith la démone, première femme d’Adam.

Petite intro de clavecin, déclamation féminine : « The Cult Of Venus Aversa » plante le décor très rapidement avant que le batteur Martin Skaroupka ne se livre à une orgie de blasts et de descentes de toms seulement entrecoupées de petits breaks, et ce jusqu’au 4ème morceau inclus. Alors OK, la voix de Dani n’est plus aussi âpre et aigüe qu’auparavant (on s’en serait douté), on retrouve quelques automatismes dans les compositions et quelques stéréotypes dans l’approche guitaristique Black de la paire Allender / McIlroy (les chorus en double croche). Néanmoins, la sauce prend bien, surtout pour les pièces les plus épiques (« Lilith Immaculate ») ou les mid-tempos les plus catchy (« Forgive Me Father, I Have Sinned »), bien qu’on ne retrouve pas de hit en puissance de la trempe de « The Death Of Love ».

Cradle Of Filth fait preuve d’un savoir-faire indéniable, mais se montre passablement moins inspiré que du temps de Cruelty And The Beast ou autre Midian, véritables pierres angulaires du genre. Le groupe n’est plus en état de grâce, certes, mais a encore la niaque, pour notre plus grand plaisir !

Site : http://www.cradleoffilth.com

Site : http://www.myspace.com/cradleoffilth

J. C. Baugé