Dimmu Borgir
Abrahadabra (2010)
genre : Black Symphonique
7/10
Nuclear Blast / Pias


Les temps furent, encore récemment, bien troubles pour une formation norvégienne qui, à une époque donnée, révolutionna complètement le Black Metal. Tandis que l’on apprenait les départs simultanés du magicien Mustis et de la lumière Vortex, on se prenait alors à réécouter avec nostalgie les Spiritual Black Dimensions et surtout Puritanical Euphoric Misanthropia qui changèrent la face du Black.

Abrahadabra surgit des ténèbres dans un nombre impressionnant d’interrogations, notamment sur la présence d’un chant clair ou sur la direction prise suite à un In Sorte Diaboli plus brut mais paradoxalement bien plus insipide. La réponse se dessine très rapidement… Shagrath, Silenoz et Galder ont décidé de faire ce qu’ils avaient renié il y a trois ans : la suite logique de Death Cult Armageddon. S’octroyant les services de deux orchestres symphoniques, les Norvégiens reviennent avec un album très symphonique, grandiose, grandiloquent même, théâtral et perdant définitivement l’essence Black du groupe pour se focaliser sur son penchant symphonique et gothique. Un morceau comme « Gateways » le prouve aisément tant il aurait pu être composé voilà sept ans. L’empreinte symphonique semble venir de Mustis, Shagrath délivre une très bonne prestation, partagée avec une vocaliste inconnue à la voix diabolique et possédée, à l’instar de Snowy Shaw sur le génial « Ritualist » (quelle intervention…) et du très original épilogue « Endings And Continuations ».

Néanmoins, Dimmu semble loin de son apogée et se cherche inévitablement, notamment sur un morceau patronyme (« Dimmu Borgir ») à la niaiserie étrange ou un « The Demiurge Molecule » bien pâle vis-à-vis d’un « Born Treacherous » angoissant, au break incorporant un mantra malsain presque ambiant. « A Jewel Traced Through Coal » replonge dans les racines les plus extrêmes du groupe, laissant apparaître un Daray (Vader) déchaîné derrière ses futs, pendant que « Chess With the Abyss » se veut plus symphonique et imposant que jamais.

Certes intéressant, Abrahadabra est l’œuvre d’artistes en reconstruction, et d’un maître d’œuvre (Shagrath) ne semblant plus toujours concerné par ses parties (mais quel travail derrière les claviers…). Le prochain album sera définitivement crucial…

Site : http://www.dimmu-borgir.com

Site : http://www.myspace.com/dimmuborgir

Eternalis