Her Name Is Calla
Her Name Is Calla
The Quiet Lamb (2010)
genre : Post-folk
10/10
Denovali Records


Her Name Is Calla me fait chier. D'abord, parce qu'à cause d'eux, je n'ai envie de n’écouter aucun autre disque que j'ai à chroniquer. Et ensuite, parce qu'en quelques lignes, dans une chronique que de toute façon personne ne lira puisque le genre décrit ci-dessus ne contient pas le mot “Metal“ (mais qu'il contient le mot “Post“), il m'est difficile de vous faire part à quel point ce groupe me touche au plus profond de mon être. Essayons quand même.

On vous avait vanté, ici-même, les mérites de leur dernier EP, The Heritage. Voilà enfin le premier long format de ces passionnants britanniques. Et quand on dit long, c'est long. 75 minutes de déchirement de cœur, de beauté pure. Soit 75 minutes qui rendent l'album difficile. Non pas parce que c'est trop long, mais parce que malgré cette étendue plage musicale, la densité en émotions y est presque insupportable. Une des composantes responsables de ça, c'est la (les) voix. Donc heureusement, HNIC n'est pas un groupe instrumental, car c'eût été une bien belle erreur que de ne pas nous faire découvrir l'organe extraordinaire, tremblotant de délicatesse, qu'est celui de Thomas Corah. Il mène d'une main de fer dans un gant de velours sa troupe de musiciens. On a ici affaire à de longues envolées ouatées à la GY!BE, mais surtout à un Folk dont la texture est tellement imbibée de tristesse que le groupe parvient à tous les coups à vous tirer des larmes. HNIC ne se montre pas pressé, déploie sa richesse mélodique, joue avec des échos d'angoisse (ils ne croient pas si bien dire en chantant This Is Going To Hurt dans le sublime “Pour More Oil“). En reprenant le flambeau de la formule violon+guitares+acoustique+post+électricité à GY!BE, ils dévoilent un savoir-faire gigantesque dans le jeu des textures, dans la maîtrise des créations d'ambiances et surtout, exposent des orchestrations presque surréelles tant elles sont géniales.

The Quiet Lamb et un cri de désespoir qui atteint son paroxysme lors d'un crescendo puissant (“Condor And River“), doublé de hurlements d'angoisse, d'une guitare qui monte dans les aigus et qui vous fait chialer. En jouant parfois presque du silence, et en passant ensuite à une musique à la richesse qu'il faut écouter pour comprendre, Her Name Is Calla se profile comme le groupe le plus injustement sous-estimé de ces dernières années. Et il est temps que ça change.

Site : http://www.myspace.com/hernameiscalla

Gilles Der Kaiser