Déjà six ans déjà que l’ambitieux concept-album « Mabool » (en référence au déluge dans la Bible) est sorti mais comme à chaque fois avec nos Israëliens, l’attente se justifie car leur générosité est au rendez-vous. Ces véritables leaders de la scène musicale métal proche-orientale, et fondateurs du genre en 1994 avec l'album Sahara qui mélangeait pour la première fois du death metal à la musique traditionnelle orientale, reviennent après cinq ans de labeur d’écriture (utilisant diverses langues telles que l’anglais, l’hébreux, l’arabe, le yéménite), de composition et d’enregistrement dont environ 600 heures de collaboration (faut croire qu’ils pointaient les mecs !) avec l’Orchestre Arabe de Nazareth. Et un certain Steven Wilson (Porcupine Tree, Blackfield, etc.) est venu apposer ses doigts magiques sur les claviers en studio et a mixé l’album…

Résultat : un album riche, varié, presque trop dense et complexe pour le néophyte car avec 15 titres, il faut tout de même arriver à ne pas décrocher. Mais les mélodies orientales et progressives sont tellement séduisantes, les parties purement métal redonnant là le punch nécessaire à certaines chansons parfois un peu trop alambiquées. Bien que très sympathique, le premier morceau surprend un peu au départ car on se croirait presque à l’Eurovision alors qu’ensuite, on ne sait où donner de l’oreille : entre les magnifiques soli électriques ou acoustiques de guitares (« Barakah »), les chœurs grandioses (sur l’épique « The Warrior » rappelant un certain Vangelis), le chant (tantôt clair, tantôt death) de Kobi Farhi, parfois en duo avec la belle Shlomit Levi comme d’accoutumée, et toutes ces parties orchestrales fort réussies.

Globalement, c’est toute l’interprétation sur l’album qui impressionne. Encore une œuvre magistrale qui dépasse les frontières et invite à la paix.

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Seigneur Fred