Overmaster
Overmaster
Madness Of War (2010)
genre : True Power Metal
8/10
Cruz Del Sur / Season Of Mist


Les conventions ont la peau dure et coriace. Lorsque, dix ans plus tard, nous apercevons l’apport de toute la vague True Metal de la fin des années 90 sur le Metal, avec comme fers-de-lance Hammerfall, Edguy, Iron Savior et l’ensemble de ces groupes traditionnalistes, on remarque que nous avons vu la naissance d’un nombre incroyable de groupes interchangeables, sans âme et à la gloire éphémère (les immondes Iron Fire résistent encore, on se demande comment…). Alors, lorsqu’Overmaster propose son premier disque, groupe de l’ex-chanteur de White Skull, au patronyme, titre d’album, pochette et textes clichesques à souhait, nous nous attendons presque légitimement au pire.

Mais voilà, Overmaster, s’il ne deviendra certainement pas culte avec Madness Of War, délivre l’un des meilleurs albums du genre depuis des lustres. Du haut d’un power fortement guerrier mais jamais niais, aux batailles narrées à la façon d’un Grave Digger, mis en avant par une production en acier trempé, Overmaster créé la surprise et fait un bien fou à l’auditeur. « Marble King » s’inscrit dans la parfaite tradition mais excelle grâce à son vocaliste bien au-dessus du lot, « Spartan Warriors », aux lignes de claviers épiques, continue de nous écraser sous un rouleau-compresseur de riffs et surtout impressionne toujours par ce chanteur aux multiples facettes. « Revolution World » et sa construction narrative presque progressive démontrera qu’Overmaster, malgré une apparence trompeuse, est tout sauf enfermé dans un moule musical préétabli. Quand à « Battle Prayer », il n’est qu’une course speed effrénée superbement lourde, n’appelant qu’un headbang excessivement jouissif.

Overmaster frappe un grand coup pour un premier disque et se pose en sérieux espoir pour l’avenir. Fondamentalement, rien n’est neuf ici mais l’ensemble est si bien agencé, tellement maîtrisé, complètement canalisé, sans cette niaiserie caractéristique du genre, que les adorateurs du style, bien pauvres aujourd’hui, ne pourront que se délecter d’un tel calice.

Eternalis