Sabaton
Coat Of Arms (2010)
genre : Power Metal
6/10
Nuclear Blast / Pias



Véritable phénomène en Europe depuis quelques années, Sabaton est pour beaucoup l’exemple même de la résurrection du Heavy/Power Metal. Ils ont pris de plus en plus de galon à travers les années jusqu’à la sortie d’un The Art Of War en 2008 ayant remporté un vif succès, notamment le single « Cliffs Of Gallipoli », numéro 1 en Suède grâce à son refrain des plus martial et puissant.

Fraîchement signé sur une autre machine de guerre, j’ai nommé Nuclear Blast, Sabaton s’apprête à sortir l’un des disques le plus importants de sa carrière, celui de la complète confirmation de leur talent et de leur ascendant sur la scène européenne actuelle. Et malheureusement, tout ceci se révèle n’être « qu’une » demi-réussite. Soyons clair, Sabaton est toujours l’égal d’un bulldozer, sa puissance de feu est imparable, Joakim reste l’un des chanteurs les plus puissants du moment et sa voix est vraiment à part, les refrains pleuvent sur chaque morceau, les soli aussi, les claviers sont toujours très présents, hérités en majorité par Tuomas Holopainen (Nightwish) mais… il y a un « mais » qui reste en travers de la gorge : Sabaton fait plus que jamais du Sabaton… et se répète fortement. Tout est prévisible, semblant téléguidé, rarement les riffs surprennent, les structures restent simples, trop simples et bateaux. Le titre éponyme nous met directement en terrain (trop) connu, rien n’a changé, ni dans le son, ni dans le chant ou les arrangements, même si la qualité reste égale, c’est plutôt la surprise qui manque. « Midway » rappelle directement « Ghost Brigade » (à en devenir presque dérangeant), « Uprising » le plus mid tempo « The Art of War », tout renvoie au disque précédent. L’intérêt en est non seulement complètement annihilé mais il offre aussi de sérieux doutes sur la possibilité des Suédois à se renouveler à l’avenir, sans compter que le concept textuel sur les armes ne change pas d’un iota depuis des lustres. Reste un « Sabateurs » très mélodique qui nous réveille un peu de notre relative torpeur et surtout l’énorme perle qu’est « White Death » et son côté bien plus power mélo à la Edguy/Helloween qui rafraîchit complètement cette fin de disque en offrant enfin un peu de nouveauté et surtout le meilleur riff de l’album.

Coat Of Arms est un super album mais il souffre simplement de sa trop grande linéarité et d’une certaine volonté de vouloir trop bien faire, tant la prise de risque est minimale (peut-être quelques variations vocales seraient-elles bienvenues à l’avenir aussi…). Le monde de Sabaton ne subit aucun changement ni dérèglement… le succès devrait donc pointer le bout de son nez sous peu…

Eternalis