Tronckh
Tronckh
Freak And Hell (2010)
genre : Déglingo-core De Ch’nord
7,5/10
Les Douze Mercenaires Prod.



Pour ceux qui ne connaissent pas encore, Tronckh, c’est du Rock n’ roll fusion-core de « biloutes », autrement dit un groupe du Nord qui ne se prend pas au sérieux, même si leur musique tient plus que la route ! Voilà de plus un groupe qui manie le second degré, jusque dans son nom d’album, car si vous prononcez « Freak And Hell » à la nordiste, ça devient « fricandelle » et on comprend alors mieux pourquoi un mec se retrouve recouvert de mayonnaise sur la pochette !

Côté musique, il vous faudra passer votre chemin si vous êtes allergiques à la fusion, car le groupe évolue dans une sorte de Metal (« Evangelista ») saupoudré de Reggae/Ragga (« Pierre Richard », « Ouin Guitar », « Casus Belli ») ou encore de Hip-Hop (« TRoNcKHy », « Jungle »). Quand on sait que votre serviteur vous une haine sans bornes à toute cette scène qui selon lui pervertit le « vrai » Metal, ce que vous allez lire va être instructif : Tronckh est bon et cet album qui sent bon les baraques à frites de ch’Nord, est une réussite. Tout simplement parce que les styles a priori antagonistes se marient ici à merveille et que pour une fois, on n’a pas droit aux diatribes sociales propres au Hardcore ! C’est même plutôt le contraire, puisque le groupe fait preuve d’un humour potache en rendant hommage à Jean-Pierre Pernaut avec l’énergique « JT2J2P », en se moquant de certains grâce à une métaphore marine sur des poissons crétins et belliqueux (« La Débrandade ») ou en chiant sur le monde la finance avec l’agressif « Homo-Speculos » (encore un clin d’œil au Nord avec ce titre). Le summum est atteint par « i Gueneli », sorte de chant polyphonique corse chanté a cappella, sauf que les paroles sont en patois nordiste, et que ce titre se termine à la façon des Capenoules (façon Carnaval de Dunkerque), célèbre formation de patoisants des années 70.

Alors, certes, cet album sent la dreadlock sale, le baggy et le collier à boules, le Hip-Hop (mais pas le Rap heureusement) et n’intéressera qu’une frange restreinte et spécialisée du public, mais voilà, à l’instar des excellents Mâconnais d’Akirise, le groupe maîtrise tellement sa fusion-Metal qu’on ne peut que saluer l’entreprise ! J’arprindros bien in tiot américain Mexicanos, misote, mais avec in’ne sauce Biggy Burger, hein !!

Site : http://www.myspace.com/tronckh

Will Of Death