Watain
Watain
Lawless Darkness (2010)
genre : Black Metal
9/10
Season Of Mist


Ô combien la concurrence va être difficile pour les autres hordes de Black Metal quand ils vont écouter cette nouvelle et quatrième offrande de Watain dédiée aux Ténèbres. Formé en 1998 du côté d’Uppsala au nord de Stockholm, ce groupe suédois désormais culte n’a fait que croître en termes de notoriété et de qualité ces dernières temps. Et l’excellent Sworn To The Dark, attendu tel l’Antéchrist sur le label marseillais en 2007, n’avait point déçu. Bien au contraire, il avait même fédéré à l’unanimité les amateurs du genre, plaçant déjà le crucifix haut à l’envers.

Enregistrée une nouvelle fois au Necromorbus Studio, c’est une œuvre épique dans laquelle on s’engouffre, à l’image de cette magnifique et sombre pochette de l’artiste polonais Zbigniew M. Bielak avec ce trou noir aspirant toute source de lumière… Dès le premier titre, « Death's Cold Dark », qui n’aurait pas dénaturé sur un vieil album de leurs compatriotes de Marduk, on est pris à la gorge et le refrain vous fait headbanguer comme un autiste sous ecsta’, le tout soutenu par le chant ténébreux d’’Erik Danielsson, alias « E ». Les parties de guitares sont finement ciselées et c’est avec respect que l’on apprécie le travail harmonique accompli une nouvelle fois. Watain rend hommage à ses influences premières tout en parvenant à les transcender. Par exemple, on pense à leurs anciens frères de sang de Dissection (R.I.P.) dès les premières mélodies de « Malfeitor », et à Bathory ou Hellhammer pour l’esprit général et l’attitude old school qui se dégagent tout au long de l’album, le trio scandinave n’ayant pas ouvert pour rien sur la seconde tournée de Celtic Frost en 2007. Globalement, les morceaux paraissent moins immédiats et moins évidents par rapport à Sworn To The Dark (excepté le speed et catchy « Reaping Death »). Chaque titre est un aller sans retour vers le néant, que l’on apprécie écoute après écoute, débusquant un solo de guitare éclair par ci, une pluie de riffs menaçants par là, et toujours cette voix déchirante (« Wolves Curse » et son intro animale). Vers le milieu du disque, un air presque doomy vient faussement calmer le jeu sur « Lawless Darkness », puis ça repart de plus belle jusqu’au final épique de plus de quatorze minutes (« Waters of Ain »)… Et en bonus sur la version digipack figure une reprise de Death SS « Chains Of Death ».

En résumé, à l’inverse d’un Darkthrone qui régresse techniquement et artistiquement, Watain continue de s’affirmer en réussissant brillamment à faire du vieux avec neuf. On a hâte de les revoir sur scène au Hellfest !

Site : http://www.myspace.com/watainofficial

Seigneur Fred