Heavenwood
Heavenwood
Abyss Masterpiece (2011)
genre : Dark Metal Symphonique
9/10
Listenable / PIAS


Attention, chef-d’œuvre ! Comme l’indique le titre un poil prétentieux, ce quatrième album studio d’Heavenwood (ex-Disgorged) en impose. Existant depuis 1992 et faisant partie de la même scène que Moonspell, nos Portugais ont toujours privilégié la qualité à la quantité (ils ont publié leur précédent opus Redemption en 2008 après dix ans d’absence discographique, même s’ils continuaient plus ou moins de tourner).

Dès l’intro grandiloquente (« The Arcadia Order »), quelque part entre les derniers Dimmu Borgir et Septic Flesh, un certain frisson vous parcourt l’échine : on s’engouffre dans une œuvre riche et noire, emplie d’émotions. Le groupe lusitanien n’a pas hésité à faire appel à Dominic Joutsen, compositeur et chef d’orchestre à Moscou, qui a donné une profondeur supplémentaire aux nouvelles chansons habilement composées par Heavenwood, déjà auteur de tubes par le passé (« Rain Of July », « Luna »). Evoluant dans le Gothic Metal depuis des années, ils nous proposent ensuite un nouveau single imparable dans le genre avec « Morning Glory Clouds (In Manu Tuas Domine) ». Le groupe n’en oublie pas pour autant ses racines extrêmes avec des passages bien sombres, notamment à travers certaines rythmiques Death Metal (« Goddess Presiding Over Solitude » ou « Winter Slave »). Spécialiste de duos inattendus sur leurs précédents disques (featuring Gus G., Jeff Watters, Liv Kistine, Kai Hansen…), ils se limitent ici à une seule collaboration (même si parfois on croirait entendre James LaBrie au chant clair) en invitant la chanteuse Sfinx des Norvégiens de Ram-Zet sur la sublime chanson « Leonor », pièce maîtresse d’Abyss Masterpiece. En effet, l’album raconte la dramatique histoire de la première femme poète portugaise D. Leonor, marquise d’Alorna au XVIIIème siècle, prisonnière pour un crime qu’elle n’avait pas commis… Passé ce point d’orgue, la descente vers les abysses continue un peu plus encore, mais avec une note d’espoir (« Like Yesterday »).

Alors même si des influences évidentes telles que Samael (sans le côté Electro) ou Paradise Lost semblent omniprésentes, il convient de rappeler qu’Heavenwood est contemporain de ces groupes cultes et qu’il n’a peut-être pas bénéficié de toute la lumière qu’il aurait dû recevoir. L’heure de la reconnaissance et de la consécration ultime a donc sonné avec Abyss Masterpiece.

Site : http://www.myspace.com/heavenwood

Seigneur Fred