Avec cette théâtralisation de la pièce manquante sur 2 CD en tirage limité (200 exemplaires promo, plus 1 000 officiels), Guillaume Pingard, jeune guitariste du groupe de Death Sentence, s’offre une deuxième échappée solo placée sous le signe de… l’expérimentation, pour rester poli. Les exercices de sweeping partagés par l’intéressé sur YouTube, inaudibles car noyés sous une tonne de disto et de réverb’, auraient dû nous mettre la puce à l’oreille. Tous les morceaux sans exception sont prétextes à un déballage de plans qui s’accumulent jusqu’à l’écœurement, de plages d’ambiance ouvertes et refermées sans intelligence, et de complications rythmiques (batterie programmée) qui finissent de rendre l’écoute sinon impossible, du moins douloureuse. Le fil conducteur de ce projet masturbatoire semble être le déplaisir d’écoute. Guillaume sort là d’une manière qu’on espère inconsciente un produit d’artiste incompris, mix malheureux d’expérimental hermétique et de psychédélisme extrême raté. La note attribuée sanctionne plus l’immaturité de la démarche et la pauvreté d’écriture que la maîtrise technique de l’instrument et la somme de travail fournie.

J. C. Baugé