Frederic De Cecco
Light Man’s Soul (2014)
genre : Rock Metal Instrumental
8,5/10
Autoprod


Les Rhône-Alpins connaissent bien Frédéric De Cecco, qui fut en son temps guitariste de l’excellent groupe de heavy Further Dimension, et qui officie maintenant chez Uncolored Wishes. Mais Frédéric, c’est surtout un touche-à-tout de la guitare qui a été élevé au son de la gratte du génial Steve Vai. On n’a donc pas été étonné de retrouver dans cet album des choses parfois bizarres, comme les sons électroniques de « Dusk Murder », qui raconte le meurtre de la propre femme de Fréd, fatigué de l’entendre dire qu’elle n’accroche pas toujours à sa musique, envahissante dans leur vie. Tout ceci est évidemment métaphorique, et pour comprendre cet album, il faut lire en même temps les commentaires du livret. On retrouve ces sons électroniques sur le ‘Vaiesque’ « Mechanical Hostility.

Comme tout album instrumental solo, ce deuxième disque solo est un exutoire pour Fréd, qui n’hésite pas à livrer des détails très personnels de sa vie privée, comme dans le dérangeant « Redemption’s Party », où il évoque en musique et en mots le suicide d’un membre de sa famille qui a créé chez lui des sentiments ambivalents, entre peine et libération de ne plus devoir supporter le malheur de l’être souffrant. Evidemment, ce morceau passe par plusieurs ambiances, parfois mélancoliques, parfois violentes, comme au moment du solo.

Mais au final, vu que plus grand monde ne lit les livrets, la musique reste bien l’élément le plus important et de ce côté, Fred est capable de tout ! Des solos déjantés de « Wounded Knee » aux incursions flamenco de « The Minotaur’s Arena », en passant par les atmosphères planantes de « Waiting For Messiah », Fred fait étalage de sa technique mais surtout de son habileté à emmener l’auditeur dans son délire, sans que ça ne devienne rébarbatif. On a même été carrément bluffé par son adaptation tout en douceur, à la guitare acoustique truffée d’effets, du célèbre « Amazing Grace », chant typique américain par excellence.

Certes, on n’est parfois pas très loin du prog, comme sur « Feedback », mais heureusement, Fred n’est jamais indigeste. Bref, cet album complexe est finalement facile à écouter car on a affaire ici à de vraies chansons réfléchies, à l’instar du jazzy « Crying Streets », superbe morceau lent, presque reposant, où les solos bluesy de Fred sont parfaits. Et histoire d’en mettre quand même plein la vue, comme il se doit sur un album solo de gratteux, Fred s’attaque carrément à un morceau classique du genre infernal de Nikolaï Rimski-Korsakov, « Flight Of The Bumblebee », pour finir par « String Hammer Verdict », où Fred se voit jugé par ses pairs, Steve Vai et Eddie Van Halen en tête. Inutile de dire que ça shredde dur sur ce morceau qui termine l’album de fort belle manière, un peu sous la forme d’un feu d’artifice !

On ne saurait donc vous conseiller de poser une oreille sur cet album vraiment intéressant, pour peu que les exercices en solo ne vous effraient pas. Bravo, super disque !

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Will Hien