Après s’être égaré en 1999 avec l’album Cold Down Cold, Konkhra nous revient avec l’un des meilleurs albums thrash/death du moment. Reality Check permet au groupe de reprendre la place qu’il avait avec Weed Out The Weak, à l’époque où le line-up faisait plus parler de lui que la musique elle-même ! Fier de son nouveau line-up et de sa nouvelle création, Anders nous dévoile ses pensés.

 

Entretien avec Anders - par Fab'
 
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Peux tu nous parler de l'impact de Come Down Cold ?
C'était un album difficile à réaliser. Il y avait beaucoup trop de choses qui pesaient sur mes épaules, venant du label et de ma vie privée. Et c'est sûrement la raison pour laquelle il a été négligé. Nous avons choisi le mauvais producteur, nous avons écrit des chansons en dessous de nos capacités et pour être honnête, je pense avoir passé assez de temps à parler de cet album. C'est du passé et je voudrais maintenant avancer ! C'est un album de stoner metal, et si l'on regarde bien ce n'était pas une très bonne idée. Enfin bref...

Qu'avez vous fait durant toutes ces années ?
Ca n'a pas été si long pour moi. Nous avons tourné, j'ai écrit pour deux albums, le troisième album de Daemon et ce nouvel album de Konkhra. Nous n'avions pas de label jusqu'à la fin de la création de cet album, donc tout a été complètement réalisé sous notre contrôle, nous avons enregistré et produit tout nous même. C'était vraiment bon de travailler de la sorte, surtout après ce qui c'est passé avec CDC.

Penses tu que le line-up actuel est le meilleur de Konkhra, finalement revenu au line-up originel ?
Oui, c'est comme ça que le groupe aurait toujours du être. Nous sommes juste un groupe de metal extrême, et cet album me prouve à moi même, et aux autres aussi j'espère, que Konkhra l'est réellement. Si tu places cet album en tant que troisième album du groupe, que tu enlèves les side-projects, tu peux voir qu'en fait le groupe est comme au premier jour !

As tu l'impression de reconquérir votre trône avec ce nouvel album ?
Si je pensais que la musique est une compétition, peut être, mais c'est plus une recherche intérieure pour moi. Chaque album apporte un témoignage de mon état d'esprit au moment où il est écrit, et même si cela peut paraître comme un cliché ma musique est pour moi une thérapie. Je canalise plus, de ce que j'apprends en tant qu'être humain, les choses négatives et positives dans ma musique et cela m'aide vraiment. Mais oui, je pense que nous sommes un groupe décent, et si nous devons tourner plus pour le prouver alors nous le ferons. Et alors tout le monde verra qu'il suffit d'une batterie, d'une basse et de lourdes guitares pour faire bouillir le sang !

Tu as été très affecté par les problèmes de James Murphy, est ce que cela t’a marqué au point que quelque chose ait changé en toi ?
Non, il m'a appris beaucoup. C'est un gars formidable, et il a du gérer de gros problèmes. Cela nous rappelle comment nous sommes fragiles, quand la santé s'en va, on ne peut vraiment rien faire.

Quand avez vous commencé l'écriture de Reality Check ?
Il y a un petit bout de temps. Je pense en 2000.

Peux tu nous parler de la session studio ?
Tout a été fait dans mon studio, j'ai tout produit moi même, depuis la pose des micros jusqu'aux branchements de câbles. C'était fun, et une superbe manière de faire cet album, je ne le ferait plus autrement à l'avenir.

Etait-ce plus simple de tout faire dans ton propre studio ?
Oui, car le temps ne jouait pas en notre défaveur comme ça pu être le cas dans le passé. Nous ne savions même pas qui allait distribuer l'album une fois terminé. Une situation différente et vraiment destressante.

Etait-ce une priorité pour toi de tout contrôler sur cet album ?
Oui, parce que notre producteur sur CDC m'a déçu et menti. Il met à disposition son équipement à de stupides groupes comme nous, et amasse des milliers de dollars en leur faisant une production de merde.

C'est vrai que votre son est meilleur, était-ce une chose sur laquelle tu t'es focalisé ?
Oui bien sûr. J'ai toujours voulu le meilleur son, et c'est amusant de voir que quand tout est fini le meilleur son que l'on ait, a été travaillé à la maison. Nous sommes allés en Suède et aux Etats Unis auparavant, cette fois si nous sommes restés ici et l'album sonne mieux que tout ce que nous avons pu faire par le passé.

Quels sont pour toi les changements les plus significatifs entre Cold Down Cold et Reality Check ?
Quasiment tout à vrai dire !

Que représente t-il ?
C'est le "killer" album de death metal thrash inspiré de 2003 contre l'album de stoner rocky bluesy expérimental de 99.

Qu'espères tu de cet album ?
Rien du tout. Cela va déjà au delà de mes espérances, nous obtenons des chroniques géniales, plusieurs 10/10, et il est fort apprécié. L'album est exactement comme nous le voulions et il semblerait qu'il soit comme les gens le voulaient ! Dans le passé, j'espère que les gens ne s'étaient pas arrêtés à la production et qu'ils avaient cherché les idées au sein des chansons. Une production énorme est une chose nécessaire de nos jours.

Peux tu nous parler des textes et des sujets que tu abordes sur cet album ?
Je lis des livres d'histoire sur les guerres et les chevaliers des templiers et comment l'église est une source de réconfort et de mensonges depuis des siècles. Je suis un Rebel envers toutes les religions et je le montre dans mes textes. Je parle aussi des événements qui touchent l'actualité et tout cela ensemble me parait sensé. Le 11 septembre semble avoir été pré senti dans les textes metal depuis des années, j'ai pensé aux paroles d'Araya quand c'est arrivé. Je me devais aussi d'écrire un texte sur ce jour si noir, "Day Of The Dog" relate donc de cet horrible jour. Sur "Fear Of God" j'exprime mes pensés sur le pourquoi de ces terroristes, comment des personnes en arrivent là et exécutent de tels actes. Ces 3000 morts comptent peut être plus que les millions de personnes tuées dans le passé. Etrange.

Est-ce que l'excellent artwork est en relation avec, justement, ces événements du 11 septembre ?
Oui, j'ai expliqué à Fabio ce que j'exprimais par mes textes et il est arrivé avec cette pochette. C'est une pochette superbe, il nous l'a proposé dans un premier temps pour la mettre en dessous du cd. Mais nous l'aimions beaucoup, avec la disposition du logo et le titre, alors on l'a gardé pour la pochette de devant. Superbe !

Es tu influencé par ton travail au sein de Daemon ou par ton travail au StartStruck studio ?
Je ne peux pas réellement te dire si Daemon m'influence, beaucoup de vieux groupes influencent Daemon mais je garde des chansons pour Konkhra et d'autres pour d'autres choses. Le travail en studio est génial, c'est vraiment le pied de travailler avec d'autres groupes.

Avec le recul, comment vois tu la carrière de Konkhra ?
Je ne regarde pas beaucoup en arrière. Et je n'ai pas encore écrit les meilleures chansons que je puisse écrire. Donc je regarde en avant, Konkhra a fait du bon par le passé mais n'a pas encore délivré tout son potentiel, enfin je pense. Cela viendra peut être, ou peut être pas !

Pourquoi avoir créé Chopshop Records, et qu'est ce que cela représente concrètement ?
C'est notre label, nous possédons les chansons et nous fournissons une licence à Code 666...

Pourquoi avoir choisi un autre label pour ce nouvel album ? Est ce la raison du retard de la sortie de Reality Check ?
Nous étions en discussion avec différents labels. Nous voulions le meilleur contrat possible, et aussi payer les factures. Nous ne sommes pas un groupe riche, et nous devons réfléchir pour survivre et éviter les boulots de 9h à 5h. (rires)

Vous semblez être proche de vos fans, avec tous les concours que vous faites sur votre site. Est-ce quelque chose qui te tient à coeur ?
Oh oui, à chaque fois que quelqu'un écrit quelque chose dans le forum, ça me recharge à bloc et m'aide à continuer ce que je fais. Allez sur : www.konkhra.com et laissez nous une ligne !!

Quels sont les plans pour Konkhra ?
Faire de la promo pour le nouvel album, beaucoup d'interviews, et nous ferons des lives très prochainement.

D'autres projets ?
J'ai quelque chose qui mijote, peut être tu l'entendras !

Viendrez vous en France ?
Oui bien sûr. Les français ont toujours bien thrashé quand nous sommes passés. Ca sera cool de le refaire !

Penses tu que tu rejoueras avec James Murphy ?
Non, mais nous devrions faire quelque chose ensemble.

Un dernier mot pour les lecteurs de Noise ?
Merci d'avoir tout lu. J'espère que vous avez aimé l'album, ou que vous allez l'aimé. A cet automne !