La venue de Machine Head dans notre contrée était l’occasion rêvée de faire le point sur leur excellent nouvel album et sur la tournée en cours. Nous nous sommes donc entretenus une bonne demi-heure avec un Dave Mac Clain souriant, loquace et arborant fièrement un tee-shirt Born in the USA, la messe est dite... Allez, ces Ricains-là le méritent bien, USA, USA !!!

 

Entretien avec Dave - par Pierre-Antoine & Fab'
 
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Comment se passe la tournée jusque maintenant?
C’est super, car c’est la première vraie tournée que l’on fait ensemble, enfin avec Phil. On avait fait des concerts ensemble l’année dernière, mais là, on est un vrai groupe. Les shows se déroulent super bien, mieux que ce à quoi on s’attendait. On s’amuse bien, donc rien à redire, c’est excellent. Toutes les dates sont quasiment sold-out, c’est cool.

Et avec Kill 2 This, ça se passe bien ?
Ce sont des mecs supers, leur musique est bien, donc c’est cool…

Comment les fans ont réagi à votre album live? Quel a été l’impact de celui-ci ?
Les fans ont super bien réagi. Après le Supercharger Tour, on avait du time-off, on voulait faire un live-album pour jouer ensemble les vieilles chansons, les nouvelles, faire un bon tour d’horizon de ce qu’était Machine Head à ce moment. C’était bien d’avoir les chansons de The Burning Red avec la production de Colin Richardson. Ca montre bien que toutes les chansons ont une certaine unité car sur le live, on sent bien que toutes les chansons sont du Machine Head. Les chansons sont plus dynamiques en live en plus, donc c’est cool. C’est de la pure énergie. C’est vraiment un cadeau pour les fans je crois.

Robb Flynn a déclaré sur votre website que Supercharger n’a pas marché à cause des événements du 11 Septembre, peux-tu développer ?
Il est sorti 3 semaines après les événements, et à cette époque, tout s’était arrêté, la musique y compris. Il y avait beaucoup de radios qui ne voulaient pas passer de chansons avec des paroles évoquant le 11 Septembre, même simplement avec des mots comme avion ou bombe, il y avait une grosse tension. Donc tu imagines qu’avec notre single Crashing around you, on ne risquait pas d’avoir de la diffusion. On n’est pas Metallica, on s’est fait avoir. Tout le monde nous a écartés. C’était frustrant.

Qu’est ce que ces événements ont changé pour toi ?
Tout le monde aux Etats-Unis à ce moment se sentait proche des autres, on était un peu tous frères en quelque sorte. Tu pouvais sortir dans la rue, voir quelqu’un et l’embrasser. Aujourd’hui, tout est fini. Les gens ont repris leur vie, il y a plein de merde dans la vie dont on peut être choqué, donc on passe à autre chose. Personne n’a oublié, mais on va de l’avant. Je trouve que rien n’a changé, c’est encore pire en fait, on est dans ce putain d’Irak et c’est la merde, plein de gens meurent…

Qu’elle est ton opinion sur la guerre en Irak, tu sais qu’en France les positions étaient différentes (rires) ?
Je ne hais pas les Français, t’inquiète pas (rires)…Il y a eu un gros sentiment anti-Français dû en partie à George Bush, le changement des french fries en freedom fries par exemple… Mais les gens aux Etats-Unis savent que tout le monde en France ne pensait pas pareil (NDLR : ben un peu quand-même…). Et puis en même temps, tout ça, c’est une conne histoire de famille (NDLR : ah, il se rattrape…) Papa Bush a fait la guerre en Irak et il fallait que le rejeton y aille aussi… C’est stupide. Ils ont bossé avec Saddam Hussein, ils ont fait du business ensemble, et pourquoi cette guerre ? C’est la merde partout dans le monde, et pendant ce temps, on n’intervient pas en Corée… Faut arrêter ces conneries, c’est tout.

Revenons à des choses moins tendues, était-ce volontaire de faire un album plus métal avec TTAOE ?
Oui, tout ce que nous faisons est volontaire. Arrhue était parti, on n’avait plus de label, on s’est dit : faisons de la musique pour nous, quelque chose que l’on a envie d’écouter, sans contraintes extérieures, label, producteur, ne pas se demander si nos chansons passerons en radio. On voulait se nouvel album direct. Même si Supercharger était super heavy, prends Bulldozer par exemple, on avait écrit Crashing around you pour qu’elle passe en radio. Là, on a juste composé pour nous, point barre. On a retrouvé les racines du groupe, on s’est super amusés à écrire cet album.

L’incorporation de Phil a t-elle changé quelque chose sur la création de l’album ?
Totalement, car Arhue était jeune et il n’avait pas les mêmes buts que nous, il n’était plus vraiment dans le heavy, mais dans tes trucs plus tendance…Il se faisait chier en jouant les vieux morceaux, tandis que Phil adore jouer les morceaux violents, ça le fait (rires) ! C’est un super guitariste, il apporte de l’énergie dans Machine Head, il y en aura encore plus dans le prochain album, il sera plus violent ( NDPA : yes, yes, yes !!!!).

Les chansons sont plus longues cette fois, plus complexes ?
Oui tout à fait, c’est volontaire. Phil a aidé dans cette idée, on s’est rendu compte dans les derniers festivals que quand on jouait des chansons comme Blood for Blood, on avait du mal à les jouer, c’était devenu trop dur. (rires). Mais c’était marrant, et on s’est vite rendu compte que c’était le genre de chansons qu’on adorait faire. Pour moi, un groupe comme Killswith Engage ou ce genre de groupes, apportent quelque chose de frais au thrash et je pense que c’est bien d’évoluer dans ce sens, avec des chansons plus complexes mais efficaces à la fois.

Quel est le sens du titre de l’album, Through The Ashes Of Empires ?
C’est simplement une représentation de tout ce que l’on a traversé, vécu ses derniers temps : toutes nos merdes, perdre notre maison de disque, encore un guitariste, et puis ça montre une renaissance comme un phœnix ; Machine Head a vécu une renaissance, de ses cendres.

Pour moi la chanson Days Turns Blue To Gray sonne un peu comme du Maiden, non ?
Cette chanson est plus inspirée par Rush je trouve, mais tu n’as pas tort. On a réécouté des vieux CDS et ça a certainement aidé, car on trouvait ça super, on était dans l’ambiance et la fin de cette chanson en est un peu inspirée, c’est vrai.

Il semblerait que tu as composé cette fois-ci, avec une guitare en plus, étonnant pour un batteur ?
Oui, j’ai écrit quelques riffs, Imperium par exemple, mais je n’aime pas composer des chansons, c’est trop fastidieux pour moi. Je laisse ça à Robb, il est meilleur que moi et il y a Phil maintenant. Ils forment un beau duo…J’aime jouer de la guitare parfois, mais c’est trop de pression que de composer des chansons pour Machine Head (rires).

Tout le monde s’accorde à dire que ce nouvel album est peut-être votre meilleur depuis Burn My Eyes, toutes ces félicitations doivent vous ravir ?
Tu sais, tout le monde disait qu’après Burn My Eyes, Machine Head ne donnerait plus rien de bon. Tout ce qu’on a fait a été comparé à Burn My Eyes. Moi, je trouve que The More Things Change est un album excellent. C’est sympa, c’est sûr, d’entendre que des bonnes choses, de savoir que tout le monde apprécie cet album.

Apparemment votre album ne serait pas distribué aux Etats-Unis à cause de Roadrunner, peux-tu nous expliquer pourquoi ?
Il le sera bientôt. En Europe, Roadrunner bosse super bien, mais aux Etats-Unis, pour des raisons de business, ça ne s’est pas fait. Ca fait chier, on a dépensé de l’argent pour cet album, c’est un risque là-bas pour Machine Head, mais bon laissons tomber, il sera bientôt distribué. Ce qui fait chier c’est pour Internet, tout le monde l’aura avant la sortie, mais bon, je pense que les vrais fans de Machine Head achèteront l’album, en tout cas j’espère… (rires).

Revois-tu Logan Mader?
(NDLR : sèchement) Non, aucun contact…

Peux-tu nous dire ce qu’est le Irish Car Bomb ?
(mort de rire) C’est un cocktail particulier qui a engendré de nombreuses cuites. C’est une pinte de Guinness à moitié remplie, et tu prends du bayleys et du whiskey dans un petit verre que tu verses d’un coup dans la pinte et tu bois cul-sec, ça te bousille la tête c’est sûr… (rires)

Peux-tu nous dire 2 mots qui te passent par la tête, comme ça ?
3 mots, pas deux : My drums sucks !!! (rires…)