Cela faisait longtemps que nous l'attendions ce nouvel album de Dismember ! Si les derniers opus avaient déçus certains, qu'ils se rassurent car le groupe suédois de (super héros du) death nous revient en très grande forme. Where Ironcrosses Grow leur nouvel album nous affirme que le old school death, en suède, n'est pas mort et qu'il se porte même à merveille. Entretien avec un frontman très décontracté et fort sympathique que nous n'avions pas vu depuis la mini tournée du Benelux de l'année dernière...
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Entretien
avec Matti Karki - par Fab', Geoffrey et Will |
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Noiseweb
: Nous avons attendu trois ans pour avoir du nouveau matériel. Qu’avez-vous
fait durant ce temps ?
Matti : Oh… Tant de choses ! Nous avons changé de label, nous
avons dû trouver une nouvelle salle de répétition, nous
avons changé de guitariste, Richard est revenu à la basse après
la tournée Hate Campaign (pendant laquelle Charlie De Angelo l’avait
remplacé). Durant l’enregistrement de ce disque, notre guitariste,
Magnus, est parti. Nous avons dû en trouver un autre, et notre temps
a aussi été pris par les choses de la vie en général,
tu vois, la famille, le boulot, des choses comme ça. Nous avons aussi
pris notre temps pour écrire les nouvelles chansons, sans pression
ni affolement.
Noiseweb
: Durant ces trois ans de break, des rumeurs de split ont circulé.
Elles étaient fondées ?
Non, non… Que des mensonges (rires) ! On n’a jamais eu l’intention
de splitter, nous avons toujours pris notre temps pour faire les choses ensemble,
pour trouver la direction à prendre avec cet album.
Noiseweb
: Et quels sont vos rapports avec Karmageddon Media pour le moment ?
Très bon pour l‘instant ! Ils ont fait beaucoup de boulot pour
nous, j’ai un million d’interviews à faire (rires)…
Noiseweb
: Vous êtes un des plus anciens groupes de death en Suède. Vous
vous sentez dans la peau de super héros du death-metal (c’était
écrit sur votre site officiel )?
Non (rires) ! Je sais que c’était écrit, mais c’est
notre webmaster qui a un peu déliré ! On n’est pas des
super héros, mais c’est vrai qu’on a une grande expérience
du business, plus que d’autres groupes. Ca nous aide bien.
Noiseweb
: On vous a vus l’an dernier en Belgique, lors de votre mini-tournée
en mai. Comment ça s’est passé ?
C’était géant. On a été absent de la scène
assez longtemps, nous devions nous montrer à nouveau. Ca a été
de la promotion très anticipée de notre album (rires). On a
eu des très bons shows, beaucoup de monde, ça nous a permis
de nous remettre en jambe avant l’enregistrement de l’album.
Noiseweb
: Mais vous n’avez pas joué de nouveaux morceaux pendant cette
tournée ?
Effectivement. La raison est que l’on avait notre nouveau guitariste
avec nous et nous n’avons pas eu le temps de répéter les
nouvelles chansons. Alors, si c’était pour présenter des
nouvelles choses sans pouvoir assurer, ce n’était pas la peine.
C’était un risque trop gros. On s’est donc concentrés
sur les anciennes, plus faciles à apprendre.
Noiseweb
: Parlons du nouvel album… Il était prévu pour septembre.
Pourquoi la sortie a-t-elle été repoussée ?
Tout a pris trop de temps, de la pochette au booklet, et notre passage de
Hammerheart Records à Karmageddon Media n’a pas arrangé
les choses. On espérait le sortir en septembre, ensuite, ça
a été janvier, puis février et maintenant en mars ! Ok,
on a attendu et ça nous a permis de planifier la tournée promo
et les futurs concerts.
Noiseweb
: Et comment décrirais-tu ce nouvel album ? Plus sombre, moins mélodique,
avec moins de solos et plus agressif ?
(Rires)… Yeah ! C’est tout ce que vous dites, mais les parties
mélodiques sont toujours aussi présentes, mais moins en avant,
insérées dans les refrains un peu en arrière, tu vois,
surtout dans les parties mid-tempo.
Noiseweb
: Le processus de création a-t-il été différent
que par le passé ?
Non, pas vraiment. Tout le monde a bossé dans son coin et on a tout
mis en commun en répétant, tous ensemble. Un vrai travail amical
en commun. C’est une manière normale de procéder pour
nous.
Noiseweb
: Quel est votre but avec cet album ? De prouver que le old-school death-metal
n’est pas mort ?
Ouais, et puis de satisfaire les fans qui attendent cet album depuis longtemps.
Nous espérons qu’ils aimeront ce travail.
Noiseweb
: Quelle est la signification du titre de l’album, « Where Ironcrosses
Grow » ?
Oh, il n’y a pas de signification particulière. J’ai trouvé
que ça sonnait bien, ça peut être un champ de bataille
mais aussi s’apparenter à un cimetière. Il y en a un juste
à côté de chez moi et je vois tout le temps ces croix
en fer. Je me suis dit : voilà un bon titre d’album ! Les autres
étant d’accord, nous l’avons donc gardé (rires)
!
Noiseweb
: Les paroles traitent de la guerre et de la religion…
Oui, et notre source d’inspiration vient de ce que nous vivons au quotidien
dans les infos, il y a des guerres qui font rage un peu partout, et quand
je me suis mis à écrire les paroles, je me suis intéressé
à des évènements historiques proches qui ont aussi comme
point de départ des problèmes de conflits religieux. Nous avons
aussi des paroles plus sombres qui font ressurgir des démons du passé,
des choses qui varient des traditionnels lyrics avec blood, blood, kill, kill,
tu vois ?
Noiseweb
: Penses-tu avoir dépassé les stéréotypes death-metal
comme le sang, les morts en putréfaction, etc… ?
Oh. Tu sais, au départ, on décrivait plus ce que l’on
voyait dans les films d’horreur. Depuis, beaucoup de groupes sont apparus,
à la recherche de nouveaux thèmes, plus extrêmes, mais
ces thèmes « ancestraux » que tu décris feront toujours
partie de la musique des groupes de death, je pense.
Noiseweb
: Peux-tu nous parler de l’artwork ?
Dan Seagrave a été recontacté. On lui a demandé
s’il était partant pour la pochette et on lui a juste filé
quelques idées directrices. Pour le reste, on lui a fait confiance.
A force de devenir populaire, il a développé un style différent
de ce qu’il faisait au début avec nous, ENTOMBED ou CARNAGE où
il utilisait des éléments organiques comme le bois, le feu ou
l’eau. Maintenant, il est plus branché machines, des choses high-tech.
Et il excelle toujours autant dans son nouveau style.
Noiseweb
: Qu’attends-tu de ce nouvel album ?
Je n’attends rien de spécial. J’espère simplement
que les gens vont l’aimer. Je suis content de la tournure que ça
prend… Les gens ont attendu un moment, j’espère qu’ils
seront aussi satisfaits de cet album que nous le sommes.
Noiseweb
: Comment analyses-tu ta carrière, es-tu fier ?
Oui, je suis très content d’avoir eu cette chance d’avoir
pu sortir des disques, de jouer de la musique, d’avoir fait des concerts.
Espérons que ça va encore pouvoir durer un peu !
Noiseweb
: En tant que « grand frère », comment juges-tu la scène
death-metal suédoise ?
On ne peut pas parler de scène death-metal, plutôt de scène
metal tout court ! Bien sur, il y a des groupes de black, de death. Mais les
gens qui viennent aux concerts s’en tapent de savoir quel style vous
jouez. Il y a une seule scène metal et je pense que c’est une
bonne chose. Si on commence à faire des comparaisons, la scène
va se tuer elle-même !
Noiseweb
: Penses-tu que c’est plus facile pour les groupes maintenant, si tu
devais comparer avec les débuts de DISMEMBER ?
Oui, je pense, mais en un sens, non… Tant de choses ont déjà
été faites ! Mais notre style a plus de support maintenant.
Noiseweb
: Un DVD devrait voir le jour. Tu peux nous en dire plus ?
Ouais, le DVD contiendra un concert enregistré ici à Stockholm,
plein de bonus comme des images vidéo privées et aussi j’espère
des images de nos tous débuts, enregistrées par des fans. Ca
retracera toute notre carrière et je pense que les gens qui nous apprécient
passeront un bon moment à le regarder. Tu partiras des jeunes énervés
jouant du death-metal pour arriver à des mecs qui ont la quarantaine
! Ca va être amusant ! Ceci dit, je ne sais pas encore par qui il va
être distribué. Wait and see…
Noiseweb
: Quand vous verra-t-on sur scène en Europe et en France aussi (rires)
?
Pour la France, je ne sais pas, mais nous avons quelques concerts déjà
bookés. Mais une fois que l’album sera sorti, je pense qu’une
véritable tournée se mettra en place avec j’espère
des dates en France. On verra ce que va donner cet album.
Noiseweb
: Un dernier mot pour les lecteurs de Noise ?
Continuez de supporter la scène ! Vous, les mecs, vous la gardez vivante
par votre travail, et nous, on va essayer de proposer des autres bons albums
aux gens ! Voilà, c’est mon dernier mot (rires) !