DEATH ANGEL… Un groupe qui ne dit pas forcément grand chose aux plus jeunes d’entre vous mais dont le nom résonne de manière sublime pour les metalheads comme moi qui ont connu le grand mouvement Thrash des années 80, notamment celui qui est venu de la Bay Area de San Francisco. Découverts par un certain Kirk Hammett, les jeunes DEATH ANGEL (16 ans de moyenne d’âge en 1987 !) ont sorti un des albums cultes de ce mouvement : The Ultraviolence, puis Frolic Through The Park et Act III. Alors qu’ils étaient partis pour se placer aux côtés des maîtres comme TESTAMENT ou EXODUS, leur élan fut coupé en 1990 par un terrible accident de bus en Arizona ! Mais depuis 2001, le groupe a refait surface et sort enfin son quatrième album, « The Art Of Dying ». Mark Osegueda, le fantasque et absolument charmant chanteur du groupe, a bien voulu répondre à nos questions pour évoquer le passé et le futur du groupe. Moosshhhh !!!

 

Entretien avec Mark Osegueda - par Will Of Death... Angel
 
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Noiseweb : Avant de commencer, je voudrais te dire qu’on est tous fans de votre musique chez Noiseweb, surtout moi qui vous suis depuis le début ! Trop content que vous soyez de retour sur le devant de la scène ! C’est un honneur de t’interviewer aujourd’hui (le 17 mars) !
Mark Osegueda : Oh merci, mec ! J’apprécie vraiment, nous sommes très fiers d’avoir les anciens fans qui nous suivent toujours ! Cool…

Noiseweb : Pour revenir un peu au passé, penses-tu que vous auriez stoppé le groupe après 1990, même si vous n’aviez pas eu cet accident de bus ?
Ouais, je pense. Même s’il n’y avait pas eu cet accident, nous avions déjà évoqué la chose, tu vois. On sentait qu’on avait besoin d’un break pour revenir plus forts encore comme maintenant. Mais on ne s’attendait pas à ce que ce sinistre accident soit l’élément déclencheur. Nous apprécions d’autant plus maintenant le bon temps que nous prenons ensemble.

Noiseweb : Je me trompe peut-être, mais quelles sont les raisons qui ont fait que DEATH ANGEL n’a pas eu plus de succès à l’époque ?
Pour être franc, je pense que le label sur lequel nous étions à l’époque ne savait pas ce qu’était le marché du métal. On a été un des premiers groupes à être signé sur une major et les mecs n’ont pas su comment travailler le groupe. C’était dur, parce que nous n’avons jamais eu un réel soutien pour faire de bonnes tournées en tête d’affiche ou même en support de groupes plus gros. On a bien fait quelques concerts par ci par là, des festivals aussi comme le Dynamo en 1990, mais ce n’est pas comme ça que l’on doit promouvoir un groupe.

Noiseweb : Tu es parti à New York après l’accident. Tu étais dégoûté par la musique ?
Oui, il fallait que je parte ailleurs, que je coupe totalement avec la musique, qu’il se produise un changement complet dans ma vie. J’avais apprécié New York quand on y avait joué et je me suis dit qu’il fallait que j’y aille, pour tenter de nouvelles choses. Ca m’a fait du bien.


Mark Osegueda – 17 mars 2004

Noiseweb : Vous vous êtes reformés pour les concerts de soutien à Chuck Billy en 2001 et l’album n’arrive qu’en 2004. Pourquoi ce laps de temps ?
Quand on a joué pour Chuck Billy, on ne devait faire que quelques titres mais à cause de la réponse des gens dans le public, ça a complètement changé et on a fait un concert entier. Ca nous a sciés ! Après, on s’est vu proposer de faire le Dynamo Festival à nouveau, on y est allés et là, ça a été de la folie comparée à ce qu’on venait de vivre aux USA ! C’est donc plus grâce à la demande du public qu’on a continué. Au départ, on voulait faire un album live, en guise de remerciement pour toutes ces années, et puis basta. Mais en tant que musicien, Rob (Cavestany) s’est remis à écrire des riffs qui fonctionnaient bien et il y a eu du rafût autour de groupe de la part de fans qui nous demandaient de refaire un album. On s’est assis, enfin les quatre membres originaux du groupe (Ndlr : Gus Pepa a quitté le navire…) et on s’est demandé si on avait tous envie de refaire quelque chose de sérieux. Et OK, faisons-le ! On a gardé nos racines, mais chacun a apporté de nouvelles influences ; on reste un putain de metal-band !!!

Noiseweb : Parlons un peu du nouvel album. Comment tu décrirais votre musique maintenant et que dirais-tu à la frange la plus jeune des metalheads qui ne vous connaissent pas forcément, pour leur donner envie de se diriger vers votre groupe ?
Ah Ah… C’est de la pure énergie, une énergie sauvage et une sorte de jolie agression (rires) ! Si tu es intéressé par les choses heavy, tu y trouveras ton compte. Notre album sonne très live, non pas avec une incroyable production, mais avec une très bonne production pour ce style. Je pense qu’il peut s’adresser à tout le monde sans problème.

Noiseweb : Comment se sont passés les processus de composition et d’enregistrement pour cet album ?
On l’a écrit très rapidement en fait. C’est assez varié, parce que nous avons évolué au niveau de nos goûts musicaux, certains ont joué dans d’autres groupes (Ndlr : The Organization, Swarm) et chacun a grandi en tant qu’individu. Ce fut un vrai travail en commun cette fois-ci, certainement aussi parce que nous avons un plus grand respect mutuel entre nous. Nous avons compris combien notre groupe comptait pour les anciens fans et l’avis des plus jeunes compte aussi beaucoup.


Rob Cavestany – 17 mars 2004

Noiseweb : Si je te dis que cet album représente pour moi la parfaite synthèse de ce qu’est DEATH ANGEL, tu es d’accord ?
Oh yeaaahh ! J’aime ce que tu viens de me dire, là ! Effectivement, il y a des parties dans notre disque que d’autres groupes de heavy ou de thrash ne feraient pas, par peur d’être mal jugés. Depuis nos débuts, on a toujours fait des morceaux très différents, sans se dire obligatoirement : ça doit être rapide, ça doit être heavy, tu vois ? Mais c’est trop puissant (rires) !

Noiseweb : Quel sens attribues-tu au titre de l’album, « The Art Of Dying » ? Et peux-tu nous parler aussi de la pochette ?
L’Art De Mourir, c’est vivre en fait. En ce qui concerne la pochette, nous voulions quelque chose de fort mais pas un truc ennuyeux graphiquement parlant. C’est pour ça qu’on a mis ce masque mortuaire. Pour le titre, personne n’est à l’abri, et la vie est toujours plus forte que la mort. Tu te prends toujours des claques dans la tronche au long de ta vie, comme perdre quelqu’un de proche. La mort est une fin mais la vie est un combat ! En ce qui concerne la photo sur la pochette, elle a été prise par Robert John, un photographe, l’an dernier, quand nous étions en vacances à Paris ! On était devant un vieux bâtiment et Robert nous dit : ça ferait une bonne photo ! On lui a dit : vas-y, shoot (rires) ! C’est devenu notre mascotte maintenant (rires) !

Noiseweb : Quels sont les thèmes abordés dans vos chansons, parce que nous avons le promo CD sans les textes ?
Ca évoque ce que nous faisons maintenant, en tant que personnes. C’est un condensé de ce qui nous est arrivé dans nos vies, des protestations ou des peines comme quand tu perds quelqu’un. Mais ça évoque aussi nos batailles contre nous-mêmes et l’adversité de la vie, comment se relever et faire face à de nouveaux défis.

Noiseweb : Penses-tu que cet album est le meilleur et qu’il va vous permettre de pérenniser une bonne fois pour toutes le groupe ?
Je ne peux pas te dire si c’est le meilleur ou le plus difficile à sortir, puisque j’aime les autres albums aussi (rires – Ndlr : pareil !). La différence, c’est que maintenant, les gens vont pouvoir nous voir jouer live et réaliser que nous prenons la chose très au sérieux. Je pense que l’on va toucher plus de monde parce qu’on va plus tourner. Nos concerts seront plus longs avec ces nouvelles chansons et le prochain album n’en sera que meilleur encore !


Rob (Biebob – Vosselaar nov. 2003)

Noiseweb : Tu parlais de concerts… J’ai vu sur votre site que vous alliez participer à pas mal de festivals cet été, mais peut-on s’attendre à une vraie tournée par la suite ?
Yeah ! Nous allons vraiment tourner de manière intensive en Europe pour cet album. Nous sommes en train de booker les dates pour revenir cet automne.

Noiseweb : On vous a vus l’an dernier au No Mercy Festival et au Biebob de Vosselaar, en Belgique. Je me rappelle d’une soirée de folie ! (Ndlr : voir rubrique Live-report du site !)
Oh yeah !!! Ce fut un concert assez mémorable ! Une putain de soirée !

Noiseweb : EXODUS, TESTAMENT et vous maintenant, la Bay Area revient en force nous botter le cul, là ! Que penses-tu de ce retour en grâce du thrash-metal ?
That’s right ! Je pense que c’est une très bonne chose d’avoir de la diversité dans le métal. Le retour du thrash dans les goûts des métalleux ne peut que tous nous aider. Ca reste une musique technique mais toujours bien agressive et avec pas mal de mélodie, tu vois. Les modes vont et viennent, mais ce que des groupes comme nous avons à proposer est intemporel et c’est bien comme ça !

Noiseweb : Je tiens vraiment à te remercier pour nous avoir répondu et pour ce que vous faites pour le métal en général ! Un dernier mot pour les vieux fans comme moi (!) et les lecteurs de Noiseweb ?
Ce fut un plaisir, mec ! Merci à toi et aux anciens fans pour ces années de support. Nous avons mis du temps à enregistrer un nouvel album, mais je peux te promettre qu’il ne vous faudra pas attendre 14 ans pour en avoir un nouveau (rires) ! See ya all on tour and take care !