Entretien avec Seb et Charles- par Angèle Of Death & Geoffrey
 
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Noise : Est-ce que tu peux présenter le groupe ?
Seb : Le groupe est formé depuis 1996, à Lille. Nous sommes 5 : 1 chanteur, 2 guitaristes, 1 bassiste et un batteur. Une première démo « Trouver le calme » est sortie en 1998 avec 7 titres, puis le 4 titres enregistré en 99/00 et sorti en 2001 et puis là, l’album, sortie depuis le 20 janvier, mixé au LB Lab par Stéphane Buriez.

Noise : L’enregistrement de l’album s’est donc fait il y a longtemps ?
Seb : Oui, les prises en Février-Mars et le mix début Avril. On a un peu galéré parce qu’on arrivait juste après le gros boum du néo-metal en France, et les labels commençaient à se faire un p’tit peu frileux. Donc, au moment où on a enregistré, c’était le plein boum et au moment où on a commencé à démarcher, ça commençait déjà à changer.
Charles : En plus, comme la plupart des groupes de metal, pour leur premier album, on l’a enregistré par nous-mêmes mais il n’y avait pas de « deal » d’avance ; ce qui est assez rare finalement.
Seb : On cherchait plus une licence qu’un contrat d’artiste, sinon on aurait pré-maquetté des titres et on serait aller voir les labels en disant : « Ca vous intéresse ? Payez notre album ». Nous, on voulait avoir une liberté artistique totale, donc on voulait faire notre album comme on voulait, en y mettant ce que l’on voulait. Et après, si ça plait à quelqu’un, il le sort, sinon, on le sort en auto-prod. Et par chance, ça a plu à notre label (BMG), qui le sort bien. Du coup, ça permet d’être complètement libres par rapport au projet.

Noise : Donc parlons de ce nouvel album, quels sont les thèmes abordés ?
Seb : Dans cet album, il y 15 titres dont 2 bonus ; il y a les 2 facettes de la personnalité d’Unswabbed. Il y a toute une partie basée sur le psychologique, qui est très intime ; elle parle de thèmes comme la paranoïa, la schizophrénie… enfin pas mal de thèmes comme çà ou alors des choses qui nous touchent de très près, des histoires que l’on a pu vivre.
Et l’autre partie, elle est beaucoup plus « shred », plus rentre-dedans, où, là, on aborde tous les thèmes qui tournent autour de notre place dans ce monde, la recherche de qui nous sommes, d’où on vient. (Charles : où on va. Rires). Enfin sur la recherche de notre personnalité et du sens de notre vie ; à cela s’ajoute aussi des petites histoires sur ce que l’on ressent entre frangins du groupe et des choses comme ça.

Noise : Et, est-ce que cela vous a aidé à trouver des réponses ?
Seb : Euh, non…enfin, non, sinon on ne les aurait pas écrites et j’espère qu’on ne les aura pas, car c’est de l’écriture impulsive, c’est pas un moyen de recherche de réponses ; les 15 titres c’est comme ça : gros bad, et hop, tu prends ton crayon et t’écris. C’est plus un exutoire qu’autre chose en fait. On espère garder ce même besoin d’écrire, ça nous permettra d’écrire de bons textes par la suite.
Charles : Il y a quelqu’un un jour qui nous a dit : « Unswabbed, ça parle de la vie, de la mort et de tout ce qu’il y a au milieu », c’était une belle définition. Au final, c’est à peu près çà.
Seb : Ca parle de la vie quoi. On a vraiment cherché à écrire les textes le plus simplement possible, sans se cacher derrière les mots. On s’est vraiment posé la question de ce que l’on voulait mettre dans cet album. Parce qu’il y a une différence entre une démo et un album ; l’album tu dois créer un univers vraiment élaboré et y faire entrer les gens progressivement. Sur l’album, on s’était dit que le maître mot serait « sincérité » ; autant musicalement que dans les textes. Et si on doit dire « j't'emmerde ou je t’aime », on ne se cache pas derrière les mots, sur des formules toutes faites. De ce fait, c’est très simple et je pense que c’est assez universel car sur tous les thèmes abordés, chacun peut y retrouver un peu de sa vie et c’est le côté intéressant des textes.

Noise : L’album est en français, pourquoi ce choix ?
Seb : A la base, c’est vraiment un choix ; on sait que nous sommes un groupe français et faire une carrière internationale quand on est un groupe français, c’est possible, mais il faut déjà être une énorme star dans son pays. Notre démarche était vraiment de se faire comprendre et encore une fois de ne pas se cacher derrière des mots et une langue. On voulait vraiment balancer le truc façon « brut de décoffrage ».
Charles : Il y a un côté défi aussi puisque quelque part l’anglais c’est la langue du rock’n roll et écrire et faire des textes en Français, c’est difficile techniquement.
Seb : Finalement, il y a deux types d’écriture : en anglais, on va plus travailler sur la mélodie des mots, c’est une langue très fluide, alors qu’en français, on va vraiment travailler sur le sens des mots. On a la chance aussi d’avoir une langue très élaborée, on a 40 mots avec le même sens.
Charles : Ouais, j’voudrais savoir combien de fois le mot « pain » a été dit dans les groupes de metal. (Rires)
Seb : Là, on est déjà en train d’écrire le deuxième et c’est vrai que pour ne pas retomber sur les même choses, c’est pas évident ; c’est un travail d’écriture différent, c’est vraiment un défi.

Noise : Par rapport aux autres groupes de la scène française, vous vous situez où ?
Charles : Plus dans le Nord. (Rires)
Seb : Il y a une différence entre affinité artistique et humaine. Pour l’affinité humaine, le Nord à fond, tous nos potes c’est Loudblast, Black Bomb A, Out, Sore, Wahead…
Charles : Même si c’est vrai que musicalement on n’est pas forcément proches, ce sont des mecs avec qui on aime bien passer des soirées.
Seb : Mais artistiquement, sans prétention, on ne se retrouve pas forcément dans le truc ; c’est un peu pour ça aussi qu’on avait décidé de faire l’album par nous-mêmes, pour qu’il ait son identité propre. Si, on s’y retrouve dans les lieux où tu joues, dans le public quoi.

Noise : Qu’est-ce que vous pensez du « boum » de certains groupes de la scène française en ce moment ?
Charles : C’est bien, quel que soit le groupe, ça ne peut qu’aider à faire avancer les choses, les autres groupes de la scène française.
Seb : Ouais, c’est bien, parce que le milieu metal reste quand même très underground et c’est pas parce que d’un coup on est « médiatisé » que cela change, cela reste très underground quand même ; il n’y a pas de groupe de metal qui vive vraiment de sa musique mais cette mise en avant ne peut que faire avancer les choses, même au niveau des scènes locales.

Noise : D’ailleurs, il y a une tentative puisque sur l’album il y a une version radio edit de « Si souvent » ?
Seb : Ouais, c’est vrai qu’il y a un démarchage de prévu pour les radios, mais à la base ce n’était pas prévu. Comme on a enregistré l’album il y a longtemps, quand on a été signé, on nous a proposé de le faire. On pouvait le garder comme ça mais on nous a proposé de faire cette version et comme on avait eu du recul par rapport à l’album, on a accepté et on savait ce qu’on allait faire. C’est comme la version plus électro, le deuxième bonus, c’est un délire de Matthias et quand on nous a dit : « ça vous intéresse de le mettre ? », on a dit oui. Unswabbed, ça fonctionne comme ça. D’ailleurs, la maison de disque était un peu déstabilisée quand un matin on l’a appelée pour dire que tel morceau n’allait pas être sur l’album ; parce qu’on ne l’aimait plus.

Noise : D’ailleurs, est-ce qu’il y en a qui ont été rajouté, on peut sentir un petit décalage entre l’album et le titre « En silence » ?
Seb : C’est le même principe et quand le label nous a proposé de retravailler « Si souvent », on en a profité pour demander si on pouvait pas rajouter un titre. Ils nous ont dit de faire une maquette et qu’ils verraient si ça leur plaisait. Ils ont écouté et ils ont dit c’est bon, il sera sur l’album et voilà on l’a rajouté.

Noise : Et maintenant, quels sont vos projets ?
Seb : Pour l’instant, on est en train d’écrire le deuxième album, il est un peu plus « dark » sur les premiers morceaux qu’on a composé mais bon, on n’a pas fini et ce qui est bien par contre c’est qu’on a totale liberté pour la composition de l’album ; ça restera du Unswabbed.

Noise : Et les projets à court terme maintenant ?
Seb : C’est principalement la promo et la distribution. L’album sera distribué en France, Belgique, Suisse et Québec ; on reste dans le francophone. On espère pouvoir être distribué ailleurs mais bon, il faut déjà être grand chez soi pour pouvoir partir ailleurs. Et là, pour le court terme, ce sont les dates et on est prêts à bouffer du bitume. On a quelques dates pour l’instant, on verra bien et il y a les festivals cet été comme Dour par exemple.