Dream evil, c’est la simplicité du heavy metal portée au rang d’excellence.

Entretien avec Frederick Nordstrom - par Geoffreyl
 
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3 albums en 3 ans, vous composez très rapidement…
Oui, mais c’est une musique qui n’est pas très bonne, donc on peut composer un album en une heure (rire). Non, mais nous ne tournons pas beaucoup, et dans les années 70’ tu sais, ils sortaient un album tous les six mois ! Et puis nous sommes 5 à composer dans le groupe, et nous avons eu rapidement plus de 20 morceaux depuis Evilised, le précédent album. Je pense que c’est normal, quand nous sommes autant à composer dans un groupe. Peut être pourrions nous attendre et avoir 80 morceaux, ou même des chansons meilleures (rire), mais bon, nous ne sommes pas comme ça (rire).

Dans ma bible du heavy metal (NDLR : L’album s’appelle « Book of heavy metal »), où puis je trouver Dream Evil ? Entre Maiden et Priest ?
Je ne sais pas, c’est ta bible (rire) !

Et dans la tienne alors (rire) ?
C’est marrant parce que ce truc du Book of heavy metal, c’est quelque chose que j’ai dit des milliers de fois en studio pendant l’album précédent. Je disais à Stephen, notre guitariste « hey, tu devrais mettre des harmonies là ! », il me répondait pourquoi et je répondais « mais parce que c’est dans mon book of heavy metal » (rire). Il y a beaucoup de chose qui peuvent être dans le book of heavy metal. C’est quelque chose que l’on ressent. On ne se pose pas avec ce titre comme les leader de la scène, on montre juste que nous faisons une musique qui existe depuis tellement longtemps, que tout a déjà été essayé. Il n’y a rien de nouveau. Et même des anciens groupes reprennent des idées de nouveaux groupes. Je viens de voir que la couverture du nouveau scorpion ressemble a notre premier album


Peux etre que dream evil est dans LEUR book of heavy metal (rire)
Oui, je pense (rire). Quand nous avons fait Dragon slayer, Dio sortait tout à fait par hasard et au même moment « killing a dragon ».

Y a t il une pression supplémentaire avant d’entrer en studio quand on est l’un des meilleurs new comer heavy ?
Non, personne ne s ‘est dit (NDLR : Frederick prend une voix niaise ) « Allez, faisons une grosse production cette fois ci » (rire). Il y a eu de la pression sur le premier album, parce que les gens me connaissaient en tant que producteur, mais pas en tant que musicien. J’avais peur que les gens disent « mais qu’il retourne derrière sa console de mix »… et bien sur, certains l’ont dit (rire). Si les gens n’aiment pas, qu’ils n’écoutent pas ! Nous le faisons pour le fun, et la pression et le fun ne vont pas ensemble (rire).

Quel était ton but, quand le groupe fut fondé ?
Je voulais vraiment mon propre groupe. Cela faisaient 14 ans que j’étais producteur de heavy. En 1996, j’ai enregistré Hammerfall, qui a cette époque ont vraiment relancé le heavy metal en europe. A cette époque, j’ai rencontré Gus, qui m’a suivit de la Grèce à la suède.

Tu es d’accord si je dis que dream evil est avant tout 5 musiciens ensembles pour le fun ?
Nous faisons ça parce que nous adorons cette musique, et que nous voulons que les gens s’amusent aussi. Bien sur nous nous amusons aussi. Si les gens passent du bon temps à nous écouter, c’est parfait, parce que nous aussi (rire) ! Le soucis, c’est quand les gens s’identifient (rire) « hey les gars, les dragons ça n’existe pas ! » (rire) Tout le monde s’amuse. Meme manowar qui est serieux en disant qu’ils jouent les plus fort… c’est une attitude, c’est tout. (rire). Mais j’adore les clichés dans le metal. Nous ne sommes pas les seuls à nous en amuser.

Est ce important pour toi de faire de la scène, pour montrer aux gens que le groupe n’est pas qu’un projet studio ?
En fait, on ne répète jamais. On compose les morceaux, et ensuite on les enregistre. Et ensuite seulement nous répétons, en vu de la scène. Et souvent on ré-arrange le morceau pour la scène.

Impossible pour moi de t’interviewer sans parler de ton boulot de producteur…
Je pense que tu parles à la mauvaise personne… moi je travaille dans un jardin pour enfant, avec des adultes qui n’ont pas grandit (rire)… Sérieusement, demande à n’importe qu'elle peronne qui a un studio,elle te dira pareil.

C’est assez étrange que tu sois reconnu dans la musique extreme, alors que tu joues dans un groupe de heavy…
J’aime le brutal, mais j’ai grandit avec Iron Maiden, Scorpions, Judas priest. C’est quelque chose qui marque ta façon de composer. Pour moi, ça a été très naturel. Au début, au studio, on enregistrait de la pop, donc tu vois… En fait, je suis avant tout fan de mélodies. Même avec un groupe extrême, je cherche toujours à faire ressortir la mélodie. Et de renforcer ces mélodies en les mettant souvent en avant. Faire de la musique avec des arrangements simples de pop « Intro, couplet, pré refrain, refrain, couplet, re refrain, refrain, pont, refrain et fin » (rire). De simples arrangements. Pas comme opeth. J’adore ce groupe, mais c’est parfois trop épique.

Quel est la différence pour toi entre jouer dans un groupe et enregistrer un groupe ? L’un est du plaisir, l’autre du boulot ?
On peut le dire comme ça. Mais j’ai aussi du plaisir au travail (rire). Pouvoir jouer live est important, on est pas assis toute la journée. Et puis on voit du monde. Et puis j’ai 4 enfants, une femme aimante, pas trop moche (rire), donc il faut que je me pose. Le studio aide à mon équilibre familial.

Tu penses qu’en death metal, il y a un avant et un après l’album d’at the gates Slaughter of the soul ?
Tout à fait. Cet album signifie beaucoup pour moi. J’étais un inconnu, et après j’entendais que colin richardson utilisait cet album en studio pour retrouver le même son. Et pour moi, il est le meilleur producteur death metal. Et puis certains magazines m’ont élu le meilleur producteur. Tout est parti de là. Mais bon, il faut aussi dire que l’album était très bien composé (rire). Sans ça, je n’aurais rien fait.