Cette interview est déjà en soi un collector ! En effet, en juin, nous avons interviewé Aantar Lee Coates, le batteur d' UNHOLY GHOST, groupe de Floride né sur les cendres des groupes Diabolic et Pessimist. Or, celui-ci a été débarqué du groupe (les sempiternelles divergences personnelles et musicales) le 7 juillet après une date à Los Angeles. Nous avons donc hésité à publier cette interview et puis, finalement, nous nous sommes dits qu'il fallait quand même faire paraître, tant leur album, " Torrential Reign ", était un pur chef d'œuvre de death metal brutal, et qu'il serait dommage de mettre cet entretien aux oubliettes… Death shall rise !!!

 

Entretien avec Aantar Lee Coates (Juin) - par Will Of Death et Geoffrey
 
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Peux-tu nous présenter le groupe en quelques mots ?
Aantar: Ok, il y a moi à la batterie, Jerry Mortellaro et Kelly McLauchlin aux guitares et Paul Ouellette à la basse et au chant.

Quelles sont vos principales influences ?
Possessed - Seven Churches, Kreator - Pleasure To Kill, Sodom, Destruction, des vieux groupes de thrash comme Slayer, Exodus et bien sûr Venom !

Beaucoup de groupes de thrash finalement…
Oui, mais de la première époque ; ces groupes étaient plus du death-thrash, tu vois. Les gratteux aiment aussi des mecs comme Randy Rhoads. Moi, un mec comme Tommy Lee m'a influencé aussi, tu vois (rire), sans parler de Dave Lombardo.

Parlons de " Torrential Reign ", votre album. Comment s'est déroulé le processus d'écriture ?
En fait, nous avons eu du temps pour faire cet album. On a commencé par créer les parties de batterie et le reste est venu tout seul. On a tout mis en commun et on a fini par les arrangements. Pour les guitares, j'y ai mis aussi ma patte puisque je joue aussi de la gratte. En ce qui concerne les structures, on a justement voulu déstructurer les parties de batterie. Pour ça, j'ai bossé avec Jerry. On a eu le temps ensemble de parfaire les choses. On a répété ici en Floride ; nous bossons dans le même endroit que Morbid Angel, ce qui a créé une bonne atmosphère. On a bossé en équipe, en pratiquant énormément. On a pris le temps qu'il nous fallait pour faire cet album. Quelquefois, des groupes ont la pression et ça se ressent dans la qualité des chansons. Nous, on est vraiment contents de ce qu'on a fait : des chansons très rapides !

Comment décrirais-tu votre musique ?
Très dynamique, puissante, très extrême. C’est du brutal death metal, du vrai !

Comment vois-tu la scène death metal de nos jours ?
En Europe ou aux States, c’est à peu près la même chose, je pense. Certains endroits sont plus branchés death metal. Pour Tampa par exemple, il y a de plus en plus de monde qui joue du death (Ndlr : pourquoi, il n’y en avait déjà pas beaucoup ? Faut pas demander…). Nous vivons ici, donc nous pouvons nous en rendre compte. La Californie est bien représentée aussi maintenant. Mais Tampa reste vraiment le meilleur endroit (rires) ! Les pays sont finalement assez proches les uns des autres, en matière de death, même en Europe. Ici, aux States, les Etats se ressemblent aussi en terme de public. Il n’y a toujours pas beaucoup d’exposition des groupes de death, sur MTV par exemple, sauf sur l’émission Headbanger’s Ball. Mais il y a quand même plus de chaînes TV qui passent du métal maintenant, et qui continuent à entretenir la flamme. C’est une des grandes différences par rapport à il y a 10 ans, tu vois. Je ne sais pas si c’est comme ça en Europe, mais aux USA, ça commence à changer. J’espère que ça va continuer encore longtemps. Des gens sont des purs fans de cette musique depuis plus de 10 ans et c’est bien que les groupes puissent être un peu plus exposés maintenant. Nous sommes plus forts que jamais.

Et penses-tu que le death metal soit carrément lié à un mode de vie ?
C’est pour tout le métal, ça (rires) ! C’est vraiment un mode de vie. Nous devons bosser à côté, partir en tournée malgré tout, ce n’est vraiment pas facile. Si c’est un mode vie, alors, il n’est pas facile ! Si tu n’aimes pas ce que tu fais, alors ce n’est même pas la peine. Parfois, tu conduis une journée entière juste pour faire un show. Aux concerts, parfois il y a beaucoup de monde, mais les kids qui viennent sont rarement plus riches que nous, tu vois ! Nous avons aussi le devoir de ne pas les décevoir, d’aimer ce que nous faisons dans ce style de musique, malgré tous les inconvénients.

Quel est ton propre « fantôme » ? Y a-t-il des choses qui te poursuivent dans ta vie ?
Oh yeah ! Nous sommes nous-mêmes des fantômes. Spirituellement, ce n’est pas facile de décrire ce groupe. Nous voulons être spirituels, tu vois, pas dans le sens religieux du terme, mais nous voulons que notre esprit, présent dans notre musique, vous pénètre, tu comprends ? C’est difficile à expliquer, mais nous sommes vraiment possédés par un esprit fantomatique pour faire cette musique sombre.

Qu'espérez-vous par rapport à cet album, Torrential Reign ?
Arriver à un niveau de vente égal à certains Metallica (rires) ! Pouvoir s’acheter une belle baraque, une belle caisse, tu vois le truc ? Arrêter de bosser pour pouvoir me balader toute la journée en Lamborghini… Non, sérieusement, que les gens l’apprécient tout simplement, afin que nous puissions tourner plus. Se barrer d’ici pour traverser l’Europe, ça, ça serait cool ! Que les gens s’éclatent sur notre musique, c’est déjà beaucoup, non ? Nous espérons aussi qu’il plaira aussi bien aux adeptes plus récents du death qu’à ceux qui suivent le mouvement depuis le début, les plus old-school… Ceux qui ont aimé Seven Churches de Possessed, ou Obituary, on espère qu’ils suivront aussi (Ndlr : pas de souci pour ça, Aantar !)

Certains groupes comme Cannibal Corpse sont toujours là après 15 ans de carrière. Comment vois-tu le groupe dans 15 ans ?
Wow… C’est long, ça ! Je pense que si nous sommes là encore dans 15 ans, c’est que nous serons devenus mystiques et que nous jouerons du death metal satanique ! Et nous serons contents d’être encore là…

Penses-tu qu’il soit plus difficile maintenant de jouer dans un groupe de death-metal que par le passé ?
Oh oui, définitivement ! Je pense que par rapport à il y a 10 ou 15 ans, le heavy metal, en tout cas, ici aux USA, est devenu plus mainstream et les gens sont de plus en plus exigeants. Mais je pense donc aussi que la plupart des gens ne savent même pas que le death-metal existe, parce que ça ne passe jamais à la radio ou à la TV. Je pense aussi qu’il y a beaucoup plus de groupes que par le passé, et qu’il est donc plus difficile de se faire une place pour bien vendre. Mais je ne vois pas pourquoi nous changerions pour autant. Nous aimons ce que nous faisons et c’est même naturel pour nous de jouer du death metal. En tant que musicien, j’ai développé un jeu de batterie au fil des ans, après du boulot et encore du boulot ; je ne vois pas pourquoi je jouerais autre chose maintenant. Pour nous, il n’y a tout simplement pas d’autre alternative que de jouer ce style de musique !

Ok, et bien, nous te remercions pour ton temps et encore bravo pour cet album.
Vous l’avez vraiment aimé ?

Oui !!!
Oh merci beaucoup les mecs ! Nous apprécions votre support et nous voudrions aussi remercier les fans qui ont acheté l’album ou qui vont le faire. Nous espérons vous voir en France et en Europe. J’adore la France : nous sommes déjà venus avec Diabolic à la Loco, à Paris. Ça a été assez dingue : dès que nous nous sommes mis à jouer, ils sont tous devenus dingues là-dedans, c’était grandiose. En tout cas, dès que cette interview est prête, préviens Kelly sur le site, on la mettra en ligne sur le site d’Unholy Ghost (http://www.unholyghost.com) !