Quoi de plus surprenant qu’une des nouvelles icônes du Death-Metal fasse de la musique d’ambiance et planante ? Ah bon, vous trouvez ? Et bien pas tant que ça, quand on connaît les goûts du grand (aussi bien au niveau physique, enfin plus en largeur, que du talent) Karl Sanders de NILE pour l’histoire, les méditations et l’Egypte ancienne. Loin d’en faire un style de vie, celui-ci nous explique quand même son attrait pour la chose et le pourquoi du comment…

Entretien - Pierre-Antoine
 
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Premièrement, question un peu bateau, peux-tu nous dire comment t’es venu l’idée ce premier album solo ?
Cet album est un peu, si tu veux, une sorte de regroupement de toute la musique sur laquelle je travaillais depuis quelque temps. Musique que je faisais chez moi, pendant mon temps libre, juste pour ma satisfaction personnelle. Cet album existe car je voulais prendre du plaisir, me relaxer, et prendre un break par rapport à tout le stress du death metal de NILE. Passer du temps avec mes amis et faire de la musique cool sans aucun stress commercial. Juste du silence, de la musique diabolique et méditative pour des anciens reptiles. (NDPA : qu’est-ce qu’il dit ????). J’aime réellement le death metal, et j’aimerais toujours, c’était juste que j’avais besoin de paix et de calme pour me remettre les idées en place dans ma vie et me ressourcer.

Que peux-tu nous dire concernant l’enregistrement de l’album? La manière de procéder était-elle complètement différente des sessions avec Nile ?
Complètement différent. Avec Nile, il y a toujours quelque chose qui nous pousse en avant. Et j'ai toujours pensé à une certaine forme de musique que je pouvais mettre en forme par le biais du death metal, et ces idées représentent si tu veux l'expression d'un side-project. Faire des disques de metal est vraiment fatiguant et demande de la méthode : écrire les chansons, les répéter, les modifier, enregistrer la batterie, puis les basses, les guitares, la voix puis enfin faire un mix. Avec cet album, je n'étais pas restreint à telle ou telle formule, je pouvais faire tout ce qui me passais par la tête, car la moitié de l'enregistrement a été fait dans mon appartement. Si j'arrivais avec une idée, je pouvais l'enregistrer sur le champ, si je l'aimais tant mieux, si c'était nul je jetais, peu importe, demain est un autre jour et je trouverais certainement autre chose. C'était une façon très relaxante de travailler, donc très simple aussi, j'ai fait ce que je voulais. Il n'y avait pas de règles, ou de plan préétabli. J'ai énormément de satisfaction avec Nile, mais là, j'ai pu explorer autre chose. C'est sûr, comme résultat, c'est un peu dire à classer. Il y a certainement trop de guitare pour les gens qui écoutent de la musique ambiante, et pas assez d'action pour les fans de metal. Mais c'est bon, j'ai exprimé une de mes visions de la musique.

Peux-tu développer les thèmes spirituels de l'album ?
Tu dois faire référence au thème de l'album sur les reptiles se levant pour reprendre la domination de la terre (NDPA : oui, oui, c'est ça, à fond !!!). Je ne trouve pas qu'il y ait une forte connotation religieuse. Bien sûr, il y a le culte de Wackos auquel des mecs croient vraiment, mais je vois plus ça comme de la science-fiction. Putain, ces mecs-là doivent vraiment trop prendre au sérieux H.P. Lovecraft. C'est un non-sens.

Penses-tu faire une tournée pour promouvoir l’album ?
Pour l’instant, je fais quelques interviews à droite, à gauche, je passe à la radio mais aucune tournée n’est prévue. Tant que je fais des concerts avec Nile, c’est assez pour moi. J’ai un enfant de 9 ans et je pense que tourner aussi pour un 2ème groupe ne serait pas respectueux de ses besoins. Donc non, je ne tournerai pas pour promouvoir Saurian Meditation. Si jamais un jour Nile s’arrête, j’y réfléchirai peut-être.

De qu’elle façon t’investis-tu dans ton projet solo ?
J'y passe beaucoup de temps. Autant que temps que j'estime nécessaire. Cet album a été écrit par ci par là depuis quelques années, seulement pendant mon temps libre. Il a fallu en tout un mois d'enregistrement, quelques jours au Sound Lab et quatre jours de mix à Tampa. Et je suis sérieux quand je parle de fun, franchement, le but premier pour moi était de prendre du plaisir, me relaxer et apprécier de faire de la musique calme. Le Death Metal tout le temps, ça devient vite un peu lassant, même si le Death Metal représente toujours la joie sauvage du carnage dont j'ai besoin dans ma vie. "And it steals away the savage joy of carnage that I need in my life = that comes with Death Metal".

Ne penses-tu pas qu'il aurait été intéressant de sortir cet album par le biais d'un label non metal ?
Oui, bien sûr, mais je suis pieds et mains liés avec mon contrat chez Relapse, donc un autre label ne pouvais pas être une option.

Jusqu'où va ton intérêt pour l'Egypte ancienne, l'anthropologie et l'histoire ?
Je suppose que ça remonte à mon enfance, je pense que les cultures anciennes réveillent en mon âme quelque chose d'enfoui. Je ne sais pas. Mais c'est juste un hobby, ça ne va pas plus loin.

Est-ce que Dead Can Dance fut une grosse influence pour toi lors de l'enregistrement de l'album ?
Tout à fait, et aussi Black Sabbath, SPK, et Peter Gabriel.

Comment est arrivée cette collaboration avec David Vincent ?
Je suis ami avec David depuis 1986, je crois. Le fait qu'il soit en guest sur l'album s'est fait un peu à l'arrache. Au début, la chanson "Forbidden Path Across the Chasm of Self Realization" devait se terminer par un gros larsen de guitares planant, des chœurs fantomatiques et des percus régalant le tympan. Mais au moment du mixage, ça ne m'a pas plus. De plus, on ne ressentait pas vraiment le cynisme et l'humour avec cette fin là. Mais j'avais en stock un dialogue de Madame Blavatksy's dans "The Secret Doctrine" mais je n'étais pas sûr que ça le fasse. Puis finalement on a décidé d'appeler David car ces mots étaient parfaits pour lui. Il est venu et a enregistré cette partie parlée. David a une de ces voix folles comme Orson Welles ou James Earl Jones, ça collait donc parfaitement.

Que peux tu nous dire du nouvel album de Nile ?
On travaille énormément dessus en ce moment. Nous avons un nouveau batteur, et des idées très brutales et intéressantes nous viennent. Ca sonne très métal mais aussi noir et diabolique. C'est le parfait alliage de sauvagerie, de guitares tranchantes et de parties de batterie folles. Nous prévoyons d'enregistrer en Décembre, et tourner pour Mars/avril. Nous serons en tout cas au No Mercy Festival en Avril et nous ferons certainement un show à la Loco à Paris.

Qu'as-tu envie de dire à nos lecteurs et à tes fans français ?
Bonjour Mes Amis !!
A bientôt !! (NDPA : en français dans le texte…)