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  Dylath-Leen, en tout cas dans le Nord de la France, est déjà bien connu depuis 2002, date à laquelle était sorti leur premier album, Insecure, un excellent opus aux sonorités death mais aussi atmosphériques parfois. Sorti en auto-production, avec toutes les limites que ça implique, l’album n’avait pas bénéficié de la distribution qu’il méritait, ce qui est d’autant plus regrettable qu’on touche ici parfois au sublime. Doté en plus d’un son incroyable, Insecure est ressorti chez Thundering Records en janvier. Le groupe peut enfin faire éclater tout son talent au grand jour. Il était temps pour nous de mieux vous faire connaître cette excellente formation qui n’a certainement pas fini de nous surprendre ! Avec cette interview (et la chronique de l’album présente sur le site), c’est chose faite ! Here we go…

Entretien par Will Of Death
 
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Première question classique : pouvez-vous présenter votre formation à ceux qui ne vous connaissent pas et nous dire quel style vous pensez pratiquer ?
Igor (guitare / chant death) : Dylath-Leen est un groupe du Nord de la France (Cambrai), né en 1999 du rapprochement de membres de groupes différents. Parmi nous, personne n’officiait dans le même style de métal et pourtant nous voulions tenter de combiner des influences sans nous donner de limites par rapport à ce que nous pourrions produire. Le résultat est tout a fait représentatif du mix de ce que nous écoutons et de ce fait, il est très difficile de nous classer dans un style précis. On aurait plutôt tendance à se rapprocher du Death mélodique. Je crois que c’est aujourd’hui l’influence qui ressort le plus.

Quelles sont les influences que l’on peut ressentir dans votre musique ? Quels sont les groupes qui vous bottent ?
Igor : Il y en a vraiment énormément mais pour essayer de résumer, je vais lancer quelques noms qui sont ceux que les médias ont tendance à nous accoler après l’écoute de ce premier album : il y aurait du Carcass, du Slayer, du Bolt Thrower et du SUP en ce qui concerne les guitares, il y aurait du Tool et des influences Hardcore pour la basse et le jeu de batterie relèverait un peu plus de Death. C’est ce qui est ressorti le plus dans les chroniques, à l’auditeur de voir s’il est d’accord ou non avec ces constats. Ce sont en tous les cas de bien belles références qui ne peuvent que nous flatter. Pour ce qu’on écoute maintenant, je citerais plutôt Hypocrisy, Dimmu-Borgir, Crisis, Bloodbath, Immolation, Morbid Angel, Vader, Tidfall,… Nos influences sont aujourd’hui majoritairement Death et Black comme tu peux le voir.

Votre premier album est sorti récemment chez Thundering Records, mais il existe en fait depuis 2002… Pouvez-vous retracer sa genèse, qui fut difficile et nous expliquer pourquoi il ne sort que maintenant sur un label ?
Kathy (guitare / chant mélodique et black) : Dès la formation du groupe, nous nous étions fixés de sortir un album. Nous avons donc travaillé dans ce sens et sommes rentrés en studio en juillet 2001 au L.B Lab. Le mix et re-mastering se sont faits un peu plus tard, du fait du manque de moyens. "Insecure" est donc sorti dans l'underground Français en avril 2002. Nous ne voulions pas nous faire produire et encore moins signer un contrat de distrib' avec une boîte qui n'était pas motivée. C'est pourquoi nous avons préféré refuser certains contrats. L'album est sorti au niveau national chez Thundering Records depuis janvier 2005. C'est peut-être étonnant pour certains de sortir un album presque 3 ans après son pressage, mais nous savons que Laurent fait du bon boulot et que le label est déjà bien "assis" en France. Il ne faut pas non plus croire que cette sortie est du "réchauffé". Nous avons vendu la quasi-totalité de nos albums dans le Nord de la France. Donc, tu vois, beaucoup de personnes vont découvrir Dylath-Leen seulement maintenant, grâce à la distrib'.

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Une chose qui frappe l’auditeur, dès la première écoute, est la qualité du son. Pouvez-vous expliquer aux gens par quel tour de force vous avez réussi à obtenir un tel son dès votre premier essai, et ce, en auto-production !?
Igor :  Il est vrai que tous les gens que l’on a rencontrés nous ont dit qu’on avait fait un beau tour de force avec cette première production, il y a eu beaucoup d’enthousiasme mais ça nous a aussi valu la critique que nous avions brûlé les étapes. A ceux-là nous devons répondre que ce n’est pas notre premier essai. Une bonne partie des membres de Dylath-Leen avaient déjà des belles expériences des groupes et même de l’enregistrement. Nous n’y sommes pas allés les yeux fermés, Dylath-Leen est né de la réunion de membres qui avaient initialement cet objectif. Lors de notre rencontre et avant même de poser les mains sur nos instruments respectifs, nous savions que nous composerions 11 titres pour aller au L.B Lab les enregistrer. Pour ce qui est des fonds, il est vrai que cet album nous est revenu très cher mais on a pu le faire parce qu’on s’est bougé comme des fous. On a monté des dossiers de financement un peu partout pour grossir pas à pas le budget. Il s’en est fallu de peu que cette production n’ait jamais vu le jour, chaque passage en commission risquait de plaquer nos rêves à l’eau. L’acharnement a payé et aujourd’hui c’est une énorme récompense de voir que nous avons signé ce projet avec Thundering Records et que l’album intéresse aussi des distributeurs étrangers.

Votre groupe fonctionne avec une chanteuse/guitariste, ce qui est assez inhabituel, d’autant que le chant de Kathy est pour le moins agressif parfois (mais aussi très mélodique). Pouvez-vous nous expliquer comment vous en êtes arrivés là et quel est son apport ?
Igor :  Si on doit remonter aux débuts du groupe, il nous faut avouer qu’on avait un faible pour le rendu de certains albums proposant des duos de voix masculines / féminines comme c’est le cas dans Theatre Of Tragedy par exemple. Même si nous aimions particulièrement le Doom, nous ne composions naturellement que des morceaux plus agressifs. Ce qu’on faisait restait très mid-tempo mais on ne voyait pas une voix féminine uniquement lyrique. Kathy travaillait depuis longtemps déjà ses chants brutaux et nous nous sommes essayés à un duo dès la première composition. Le contraste attendu entre nos voix nous a plus que satisfait et on a composé la suite de l’album pour arriver à un 50/50 entre les deux chants. Le plus amusant, c’est que, si les auditeurs ne fouillent pas un tant soit peu le livret, ils pensent généralement que Kathy ne fait que les voix claires… lourde erreur. A chaque fois qu’on s’exporte dans une région qui n’est pas la nôtre et devant un public qui ne nous connaît pas, on se trouve face à la même réaction de stupéfaction et d’incrédulité, je crois que ça nous amuse tous assez ! De ce fait, en concert, on aime commencer le set par un morceau bien brutal où Kathy donne le ton dès la première mesure. On doit t’avouer que, sans jouer de ça, on est conscient du fait que c'est une grande originalité pour le groupe. Pour ce qui est de son chant enfin, il faut savoir enfin qu’« Insecure » ne dévoile pas la totalité de ce que Kathy est capable de produire. Elle continue à tous nous surprendre tant elle étend son registre dans les nouveaux morceaux. Ceux qui nous ont vus en concert le savent et pour les autres, il faudra encore un peu de patience.

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Bertrand et Carine, qui a officié aux claviers sur l’enregistrement de l’album, ne font plus partie du groupe. Pouvez-vous expliquer pourquoi et nous présenter qui les ont remplacés ?
Kathy : Bertrand et Carine avaient déjà dans l'idée d'arrêter leurs activités musicales bien avant l'enregistrement de l'album. Nous les avons boostés pour qu'ils arrivent à l'étape finale et pour qu'ils ne regrettent pas plus tard d'avoir composé pendant 2 ans dans le vent... Nous connaissions déjà Arnaud (Batteur) et Magali (Claviers) avant que Bertrand et Carine ne quittent D-L. Leur intégration au sein du groupe s'est donc faite naturellement. Nous nous sommes mis à la composition du 2ème album assez vite. Trois mois après leur intégration je crois. Je pense que ça a favorisé le fait qu'ils se sont très vite sentis à l'aise dans le groupe. Quant à Bertrand il est maintenant le webmaster du groupe !

Pouvez-vous expliquer un peu votre titre, Insecure, et nous dire de quoi traitent vos lyrics ?
Igor : On est parti dès le début dans un concept lovecraftien. Dylath-Leen est le nom d’une ville du pays des contrées du rêve inventé par H.P. Lovecraft, écrivain américain du début du siècle dernier. Nos textes suivent logiquement cette voie. Dans ce premier album, la diversité apparente des thèmes abordés n’est qu’une impression pour qui n’est pas attentif, tout se recoupe sur le terrain de l’insécurité. Dans nos textes, tous les protagonistes ressentent ou imposent un sentiment d’insécurité au destinataire de leur message comme c’est le cas dans les récits de l’auteur que nous affectionnons et qui nous inspirent tant. C’est cette ambiance sur laquelle nous avons travaillé. Tu trouveras des textes assez dépressifs comme ceux de Blood is thicker than water ou Et nox facta est, d’autres rageurs comme le concept Hungry qui comprend The Awakening et The Feast et tu remarqueras le travail que nous avons fait pour générer des ambiances oppressantes comme celles du break de Criminal Art Extravagances. Tout a été fait pour que l’album tourne autour d’un concept cohérent : l’insécurité.

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Comment se déroule la composition des titres dans votre groupe ?
Kathy : La composition d' "Insecure" a vraiment été collective. Igor et moi avons ramené des titres sur lesquels les autres membres du groupe ont posé leurs instruments. Nous n'avons pas composé les riffs de gratte avec les autres parties en tête. C'était vraiment au feeling. Pour l'album suivant, nous avons travaillé différemment. Igor a composé la quasi-totalité des riffs de guitare. Non pas que je n'avais pas envie de composer, mais il a été tellement inspiré que je n'ai pas eu le temps d'amener quoi que ce soit !!! Je ne le regrette pas du tout d'ailleurs. Il a réussi à amener quelque chose dans le groupe que je n'aurai pas réussi à faire. Pour le reste, le travail de composition est le même à l'exception de deux morceaux construits autour de la batterie, et d'un autre à partir du clavier. Ca a été très enrichissant de travailler autrement.

Parlons de la musique présente sur Insecure. Certaines parties sont bien brutales, mais ce n’est pas votre credo exclusif, vous travaillez aussi les ambiances, notamment par l’apport des claviers. Etes-vous d’accord avec cette analyse ? 
Kathy : Oui, tout à fait. Finalement, on en revient toujours aux différents mix des influences. Nous n'avons jamais voulu nous enfermer dans un style particulier, et l'apport des claviers y est pour beaucoup. Il pose les ambiances et tempère un peu le côté brutal. Je pense même que ça le fait  ressortir d'avantage.

Ensuite, votre musique a pour moi un petit côté ethnique. Cela est particulièrement visible sur le titre acoustique « My Forever Shade... » (qui m’a fait penser au groupe Rajna, ou Dead Can Dance) ou dans certaines parties de solo, ou encore dans les parties arpèges. Es-tu d’accord ?
Igor : Ca me va !!! C’est vrai que sur les titres, disons « électriques », ça ne se ressent pas énormément mais sur ce qui est plus arpégé ou acoustique, c’est quelque chose qui nous botte vraiment. Nous sommes plusieurs dans Dylath-Leen à développer un projet 100% électro-acoustique parallèlement et, sans savoir si ça verra le jour sous forme enregistrée, cela témoigne au moins du fait que nous avons un réel besoin de nous exprimer un tant soit peu dans ce registre. Tu me parles de Dead Can Dance ; c’est une groupe que j’affectionne beaucoup et il y a sans doute beaucoup d’influences autres que Métal qui rentrent en ligne de compte lorsque nous composons et dont personne (ou presque) ne soupçonne l’existence.

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J’aimerais aussi parler avec vous de l’artwork d’Insecure, qui est vraiment très beau. Qui l’a réalisé et qu’avez-vous voulu représenter ? Et pouvez-vous aussi nous expliquer ce que signifient ces chiffres sur la pochette ?
Kathy : L'artwork d' "Insecure" a été réalisé par Master Lab. à Nantes. J'ai amené les photos, la structure du livret et les graphistes ont fait le reste. J'avais une idée assez précise de l'artwork et ils ont su réaliser ce que je demandais. On en est très contents. On voulait aussi une couleur flammée qui s'associait avec l'idée d'un endroit où on se sentirait en insécurité, un peu comme la ville de Dylath-Leen. Le personnage sur la pochette représente un ange noir qui pourrait tout à fait évoluer dans la ville (tout comme les anges décharnés décrits par Lovecraft). Les photos illustrent les textes. Nous les avons regroupés par thème : "Blood is thicker than water " et "Denied" représentent le refus d'une aide, d'une incompréhension ; la main tendue reste sans réponse. "Et nox facta est" et "Offertory" parlent respectivement de la création des hommes et d'une offrande, ... Bref, les photos expliquent en partie l'idée directrice des textes. Quant aux chiffres sur la pochette, peu de gens ont trouvé de quoi il s'agissait !  4-25-12-1-20-8   12-5-5-14 est en fait Dylath-Leen ! C'est l'ordre des lettres dans l'alphabet. Tout simplement !!!!!

Les critiques semblent être pour le moins intéressantes en ce qui concerne la sortie de cet album. Vous attendiez-vous à de telles réactions et y a-t-il eu des gens assez bêtes pour ne pas apprécier votre travail ?
Igor : Je ne sais pas s’il faudrait être bête pour ne pas aimer ce qu’on produit, tu sais les goûts peuvent être très différents d’un chroniqueur ou d’un programmateur de salle à l’autre. Le fait est (et là on touche du bois) qu’on a jamais eu à se poser la question pour l’instant : à notre connaissance on ne s’est jamais fait descendre ! Qu’il s’agisse d’un live report ou d’une chronique, l’article est positif pour nous, pourvu que ça dure. On ne s’attendait pas vraiment à cela parce qu’à vrai dire, cet album, on l’a surtout fait pour nous et on s’est dit après, si les gens l’apprécient, c’est du bonus. On aimerait envisager de gagner un minimum notre vie avec le groupe et on essayera de tout pousser dans ce sens mais ce qui nous motive, c’est d’abord l’envie de faire les choses au mieux vis-à-vis de nos propres exigences. De ce fait on ne retire aucune fierté des chroniques, on est simplement contents que l’album soit bien accueilli car on sait le mal qu’on s’est donné et si ça peut nous aider à aller plus loin, d’avoir un relais dans les médias, on ne va pas cracher dessus !

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Comment avez-vous finalement signé avec Thundering Records, deux ans après avoir sorti cet album seuls et que pensez-vous que ça va vous apporter ? Quelles sont vos attentes ?
Kathy : Nos attentes, dès la sortie "officieuse" d' "Insecure" étaient claires : travailler avec quelqu'un qui comprend bien les attentes du groupe et en qui nous avons confiance. C'est chose faite avec Laurent. J'estime sincèrement que ces 2 ans et demi n'ont pas été une perte de temps. On a tous appris énormément durant cette période. Nous sommes heureux qu'il sorte enfin car c'est une véritable consécration et la collaboration avec Thundering Records nous apporte déjà des retombées très positives. Cette interview par exemple !!!! La presse spécialisée nous prend enfin au sérieux. En fait, nous avons le sentiment d'être reconnus comme un groupe plus pro et qui commence à trouver sa place au sein de la scène Metal Française. Et ça, c'est pas rien !!!

Vous êtes un groupe de scène, en témoignent les nombreux concerts déjà donnés. Quel est le rôle de la scène pour vous et quel va être votre programme à ce niveau dans les mois à venir ?
Kathy : La scène est vraiment primordiale pour nous. C'est le moyen de rencontrer le public, de s'exprimer à fond en tant que musiciens... de prendre notre pied quoi !!! Nous prenons vraiment beaucoup de plaisir sur scène. Tous les membres de D-L voudraient tourner beaucoup plus mais il est malheureusement très difficile de se dégoter un concert toutes les semaines en France !!! La preuve en est que nous n'avons pas de concerts planifiés pour les mois à venir. L'année 2004 a été fructueuse au niveau concerts mais nous aimerions que 2005 le soit plus encore. Avis aux programmateurs !!!

Comme cet album a été initialement enregistré en 2001, ça signifie que des titres sont déjà anciens. Quel regard portez-vous sur eux aujourd’hui et est-ce que le Dylath-Leen de 2005 est le même que celui de 2001/2002 ?
Igor : Nous jouons certains des titres d’ « Insecure » depuis 1999. Il est vrai que dans nos esprits, on est passé à d’autres choses mais on prend toujours un plaisir immense à les jouer. En répétition, on ne les joue que lorsque nous sommes en prévision de concerts car on sait que le public présent qui nous connaît, attendra plus vraisemblablement ces morceaux plutôt que ceux qu’il ne connaît pas… Lorsque tu vas voir un groupe en concert, tu as besoin de repères je crois et rien ne te fait plus plaisir que lorsqu’il joue les morceaux que tu préfères. Lorsqu’il joue des nouveaux titres, tu es content de voir quelle évolution le groupe en question prend mais il ne faut pas abuser de cela je pense. Pour être tout à fait franc, nous savons que c’est précisément parce que nous ne jouons plus ces morceaux à outrance que nous prenons toujours un grand plaisir à les jouer. Pour répondre à la fin de ta question, nous n’avons pas véritablement de regrets sur la composition des morceaux d’ « Insecure » ; si nous trouvons que les morceaux d’aujourd’hui ont acquis une certaine « maturité » dans les arrangements, le côté brut de l’album a lui aussi son charme. Il y a certains aspects dans la démarche de composition que nous ne saurions plus aborder tel que nous le faisions, en fait nous continuons à ne pas nous poser de questions sur la manière de procéder et sur le rendu de ce que nous composons. On prend tout comme ça vient tant que ça nous plaît. A vrai dire, aujourd’hui et autant de temps après l’enregistrement, j’ai le sentiment d’être encore dans le flou, de ne pas encore avoir le recul nécessaire pour émettre un jugement assez objectif sur notre album, je prend un peu de ce que chacun me dit et je me fais une impression globale.

Avez-vous déjà composé des nouveaux titres et pouvons-nous nous attendre à un nouvel enregistrement ?
Igor : Pour tout te dévoiler, l’album suivant est quasiment prêt, nous avons déjà composé les 11 titres sur le plan musical, les textes sont eux aussi presque tous écrits, nous sommes en phase de finalisation. Les studios dans lesquels nous enregistrerons et mixerons sont décidés et nous devrions obtenir une production d’une qualité inconcevable vis-à-vis de ce que nous aurions pu imaginer il y a de ça 6 ans ! On en rêve de cet album depuis la sortie du premier. Tout est planifié pour « Semeïon » (notre second album) et si on arrive à trouver les fonds et à respecter les délais qu’on s’est imposé, on pourra prévoir une sortie nationale début 2006. Cet album sera basé sur la folie, chaque titre décrira une pathologie tel que le malade peut la vivre. La musique sera à la fois plus brutale (batteur issu d’un groupe de Black métal oblige !) et plus atmosphérique. Nous avons poussé les deux caractéristiques du groupe plus loin dans leur utilisation et le résultat nous satisfait pleinement. On a vraiment hâte de rentrer en studio et de mettre à plat tout ça.

J’aimerais aussi que tu nous donnes ton avis sur la scène française, qui n’a jamais été aussi vivace. Quels sont les groupes que vous appréciez ? Mais à contrario, ne crois-tu pas qu’il y a maintenant justement trop de groupes dispensables ?
Kathy : Nous apprécions beaucoup de groupes Français. Je trouve qu'il y a beaucoup de groupes de qualité comme Scarve, Gojira, SUP, DSK.... C'est vraiment cool que tout le monde se bouge le cul. Je ne pense cependant pas que certains groupes soient dispensables. Si ils font de la musique, c'est qu'ils ont besoin de s'exprimer avec ça. Peu importe le rendu, si les musicos se font plaisir, c'est l'essentiel. Pour le reste, le public et la presse vont faire vite le ménage. Le tri se fait naturellement...

Pour terminer, que peut-on vous souhaiter pour les mois à venir ?
Kathy : Beaucoup de concerts (pourquoi pas avec Scarvenger ?! NdW : merci bien, nous, on est prêts !), des rencontres enrichissantes au niveau humain avec d'autres groupes, beaucoup de passion, un album qui va pouvoir être enregistré.... On croise les doigts pour tout ça !!!

Un dernier petit mot pour les lecteurs de Noiseweb, pour aussi leur donner envie de se diriger vers votre album ?
Igor : Quittez vos a priori sur le Death avec voix féminine, il reste encore de nombreuses choses à faire dans ce style sans que la puissance en pâtisse, bien au contraire ! Jetez une oreille, faites-vous votre propre idée, sans que ce critère influe. Ce n’est pas ce seul point qui fait d’Insecure un album particulier, vous verrez à l’écoute combien il peut sembler difficile de qualifier le groupe tant les influences sont nombreuses et pourtant, tout est extrêmement cohérent, vous verrez très bien où le groupe veut en venir. En ces périodes très Gojiriennes, il existe encore des formations françaises très novatrices !

Merci à vous pour vos excellentes réponses et j’espère qu’on pourra bientôt se recroiser et pourquoi pas jouer un jour ensemble ! Ça le ferait grave !!!