Hammerfall, c’est un peu une véritable institution du heavy metal. Souvent critiqué, le groupe revient avec un 5ème album au titre revanchard à souhait. Les fans seront ravis, car le groupe propose son meilleur album à ce jour. Les détracteurs s’en donneront encore une fois à cœur joie…

Entretien avec Oscar Dronjnak (guitares) - par Geoffrey
 
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L’écriture de ce nouvel album semble avoir pris plus de temps qu’à l’accoutumée, presque un an. Que s’est-il passé ?
Parce que je récupérais d’un bras que je me suis cassé lors d’un accident en août 2003. J’ai donc recommencé à jouer un petit peu tous les jours, mais tout doucement, car il fallait faire attention de ne pas empirer les choses, c’était très dur les premiers temps…

Mais ça va mieux maintenant, tu as retrouvé toutes tes capacités ?
Plus ou moins. Par rapport à la guitare, oui, ça va. Mais dans la vie de tous les jours, j’ai quelques soucis parfois parce qu’il y a quelque chose dans mon bras qui me fait toujours mal, notamment lors de certains mouvements, et je ne sais pas ce que c’est. Je continue donc régulièrement les séances de kinésithérapeute.

Tu penses que cela posera un problème pour la prochaine tournée, jouer tous les soirs ?
Non, ne t’inquiètes pas (rire).

Parlons un peu de ce nouveau bébé. Que signifie le titre, qui sonne un peu revenchard ?
Cela décrit parfaitement là où en est Hammerfall en 2005, de toutes ces critiques injustes qu’on a eues tout au long des années. Il y a eu beaucoup de conneries, comme quand Renegade est sorti, avec tout le buzz qu’il y a eu autour, le fait que le clip passe sur les télévisions, que nos morceaux soient joués en radio, que l’on parle de nous beaucoup dans la presse… Comme nous avons vendu beaucoup d’albums, nous sommes passés pour des vendus, ce qui est ridicule, car nous n’avons jamais changé notre façon de jouer ou de nous comporter. Pour en être là où nous en sommes, c’est grâce à notre travail, et rien d’autre. Et toutes ces critiques me font sortir hors de moi, de voir que les gens ne nous respectent pas, tout cela par rapport à leur propre conception des choses, leur esprit étroit. Certains disent même que l’on joue ce style de musique pour se faire de l’argent, c’est ridicule et risible. Si tu veux faire de l’argent dans l’industrie du disque, il ne vaut mieux pas faire du heavy metal. Ce qui m’énerve aussi, c’est qu’ils n’étaient pas là quand au milieu des années 90 nous galérions et passions par des moments difficiles. Comme par exemple quand nous montions sur scène en portant des habits de cuir et que les gens riaient de nous, mais on s’en foutait, car pour nous cela fait partie du heavy metal. Peu importe si toi tu es fier de toi, tu n’aimes jamais être la risée des autres. Nous nous sommes battus pour faire accepter le heavy metal dans ce monde grand public, où ce style de musique était devenu passé de mode. Si tu n’aimes pas ce style, très bien, n’en écoute pas, mais respecte ceux qui y croient. Mais des fois les gens vont trop loin, comme ce jour de 2002 où Joachim (NDR : chant) s’est fait tabassé dans un bar parce qu’il était le chanteur d’Hammerfall, un groupe de vendus. C’est de la folie !

Et puis vous jouez pour vos fans, les autres, on s’en fout après tout.
Tout à fait. Donc ce titre représente exactement là ou en est Hammefall en ce moment. Peu importe ce que les gens diront, Hammerfall restera unbent, unbowed and unbrocken (NDR : c’est le titre de l’album).

Mais nous, en tant que fans d’Hammerfall, tout ce que nous pouvons faire en écoutant ce nouveau disque, c’est s’incliner (NDR : Bow down en anglais) !
(rire) C’est très gentil (rire), merci !

C’est clairement votre meilleur album
Je suis d’accord avec toi, c’est l’album qui est le plus diversifié, avec de meilleurs ingrédients. L’album le mieux pensé.

Charly Baufiend, et ce pour la seconde fois, a produit l’album. Qu’aimes-tu dans ses méthodes ?
Il n’y avait pas d’autre choix possible, car tout le monde dans le groupe se sent à l’aise avec lui. Honnêtement, personne en ce monde n’aurait pu faire de meilleur job que celui qu’il vient de faire pour nous. Il nous comprend en tant que musiciens mais surtout en tant qu’être humain. Il sait tirer le meilleur de nous-mêmes en nous donnant un son excellent. Charly nous respecte, et ne nous dira jamais « changez ça ou ça dans ce morceau », et c’est très bien comme ça. En plus il est très calme, posé, et tire le meilleur de nous-mêmes.

Qu’est-ce qu’il y a de nouveau pour toi dans ce disque ?
C’est l’album de la maturité. La production sonne beaucoup plus live, plus énergique, moins aseptisée qu’avant. J’adore ressentir de l’énergie quand j’écoute de la musique.

Les paroles sont plus agressives qu’avant…
Pas agressives. Je dirais, disons avec plus d’attitude. Je préfère ce terme, car les paroles sont plus couillues.

Vous vous sentiez trop gentils par le passé ?
Pas vraiment, mais nous avions besoin de développer autre chose. Nous sommes plus matures, nous avons grandi en tant que personnes. On écrit avec le cœur, et ces paroles sont le reflet de ce que nous ressentons en ce moment.

L’artwork est différent cette fois-ci, fini le feu, c’est l’âge de glace !
Nous voulions placer Hector, c’est le nom de ce guerrier, dans un environnement où il n’a jamais été auparavant. Il a été dans un château, en dehors d’un château…

…combattu un autre guerrier…
Exactement. Il a déjà tout fait. Et nous, venant de Suède, l’hiver est une chose naturelle pour nous. C’est un nouveau défi pour lui, c’est dur de combattre les tempêtes de neige ou le blizzard.

Mais il ne peut pas bouger, il est gelé (rire) !
(rire) Je ne sais pas si il y a un sens caché derrière tout ça…

Voilà, c’est fini, merci pour ton temps !
Le plaisir fut mien…