Le LENDEMAIN de 17 Janvier (Geoff comprendra...), quelle ne fut pas ma surprise..., d'avoir un appel de, tenez vous bien, Björn 'Speed' Strid de Soilwork ! Interview avec un chanteur visiblement (en tous cas auditivement) fatigué par ces journées marathoniennes de promotions du nouvel album 'Stabbing The Drama'.

Entretien téléphonique avec Speed - par Eric
 
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Salut Speed, premièrement, j'ai plusieurs questions à te poser à propos du nouvel album, peux-tu me parler de son titre, 'Stabbing The Drama' ?
Eh bien, c'est un peu un ras-le-bol, nous voulions pointer du doigt (to stab : poignarder) tout ce qui est transformé en drame dans les médias, parce que tout est dramatisé à outrance pour si peu de choses. Et c'est souvent des choses très superficielles et sans grand intérêt...

Il y a plusieurs influences dans cet album et c'est plus punchy que 'Figure Number Five', comment tu définirais la musique de ce nouvel album ?
C'est plus spontané et moins polis, spécialement avec les guitares et les voix, il n'y a pas trop d'effets. Et la musique, en général, est plus metal, moins pop. Il y a beaucoup de voix mélodiques et je pense qu'elles sont un peu plus présentes que les guitares, je pense que l'équilibre est parfait. Il y aussi beaucoup de bons riffs et les parties de batteries sont beaucoup plus extrêmes. La batterie est vraiment cool.

La voix claire est vraiment excellente et les refrains en voix claire sont vraiment très mélodiques, est-ce que c'est un nouveau challenge pour toi ?
Eh bien, sur cet album, je suis plus confiant que jamais avec les 2 chants (clair et death). Je ne voulais pas mettre trop d'harmonies dans les choeurs, pas trop d'effets. Et je pense que c'est vraiment bien que là tu puisses entendre vraiment le timbre de ma voix, ce qui est parfois dur quand tu as beaucoup d'harmonies ; là c'est beaucoup plus personnel. C'est ma voix telle que tu pourrais l'entendre en concert.

Tu utilises quand même un effet vocoder sur ta voix par moment, non ?
Non, il y a quelques fois un effet radio sur ma voix mais c'est tout, je ne voulais pas trop d’effets atmosphériques pour cet album.

Comment avez-vous écrit les chansons pour cet album ?
Des fois, Peter et moi, étions assis devant un PC, avec nos idées en tête, il faisait quelques riffs et j'essayais de coller une ligne de chant. Mais sinon, on écrit chacun de notre coté et après on confronte nos idées avec tout le groupe. D'abord, on fait la musique et après les paroles.

Est-ce que tu peux parler brièvement des paroles ?
Nous voulons critiquer tout ce qui prend une tournure dramatique dans notre société, et qui n'a souvent pas lieu d'être. Il y a aussi des choses plus personnelles du passé et qui sont, depuis, révolues. Je suis un homme marié maintenant, et je suis beaucoup plus heureux que par le passé, ça fait longtemps que ça ne m’était pas arrivé...

Tu n'étais pas heureux avant ?
Si, j'étais heureux quand nous étions en tournée et de la musique que nous faisions mais je n'étais pas heureux dans ma vie privée... C'est assez personnel mais disons que maintenant tout va beaucoup mieux...

Les parties de batterie sont vraiment excellentes, est-ce que ce ne serait pas la 'French Touch' par hasard ?
Oui probablement (rires), Dirk est vraiment un batteur impressionnant et je crois qu'il a apporté du sang neuf dans le groupe. C'est un mec super et un très bon ami. Même si des fois il joue vraiment très vite, il apporte toujours du groove à nos titres, je trouve que c'est assez rare chez un batteur. Son style est parfait pour nos compos.

Est-ce qu'il a participé à la composition de l'album ?
Non, tout était prêt, nous lui avons envoyé le tout pour qu'il puisse poser ses parties de batterie dessus.

Il y a des invités sur cet album ?
Non pas pour cette fois, pas de guitare solo de Mattias de Freak Kitchen, pas de chanteur invité. C'est du 100 % Soilwork !

Est-ce que tu peux me dire quelques mots sur la tragédie de Dimebag Darrel ?
C'est vraiment horrible ce qui s'est passé, et ça me fait peur. Je suis très attristé parce que c'était un guitariste unique dans sa manière de jouer. Je suis vraiment horrifié que quelqu'un ait pu prendre sa vie comme ça, de cette façon. Bien sûr, ça me fait un peu peur d'aller jouer aux Etats-Unis, mais on ne peut pas vivre constamment dans la peur, ça n'est pas très sain. Je crois que l'on doit tous continuer à faire ce que l'on fait. C'est honteux que certaines personnes détournent le message des chansons d'une si mauvaise façon. Pantera est, et reste, une de nos influences.

Penses-tu que les fans du premier album sont les mêmes que ceux d'aujourd'hui ?
Eh bien, si tu compares le premier et le dernier album, c'est vrai que c'est différent, mais d'une certaine façon, il y a toujours la touche Soilwork des débuts. Les mélodies, les riffs, sont là, mais on a expérimenté à chaque fois, histoire d'avancer et de ne pas rester sur place, le style agressif est là aussi.

Est-ce qu'on a une chance de vous voir un jour travailler à nouveau avec Devin Townsend ?
Oui, peut-être bien. C'est devenu un très bon ami, c'est une grande source d'inspiration et un super producteur. Oui, je l'espère vraiment dans le futur.

J'ai vu sur ton site les dates de la tournée américaine, est-ce que l'on va vous voir en Europe et en France particulièrement ?
Oui bien sûr, on va faire des festivals cet été. Peut-être bien le Fury Fest pour la France, ça serait cool, mais ça reste à confirmer.

Pour toi, quel est le meilleur public ?
C'est vraiment dur de choisir, je ne peux pas dire qu'il y ait un public meilleur qu'un autre. Les réactions sont différentes d'une audience à l'autre et je trouve que c'est ça qui est intéressant.

Vous envisagez d'enregistrer un live ou DVD prochainement ?
Oui, un DVD est planifié pour l'année prochaine, pour les 10 ans de Soilwork. Peut-être que l'on va enregistrer un des shows de la tournée et ajouter des truc sympas, des bonus, je crois que ça va être assez intéressant.

On peut avoir des nouvelles du nouveau Terror 2000 ?
Oui, bien sur, on va l'enregistrer en février, on n'a pas écrit toutes les chansons encore. Habituellement, on écrit les titres en très peu de temps. On se retrouve et on boit beaucoup. Donc ça se passe souvent très bien. J'espère que ça sera terminé avant le début de l'été.

Tu peux nous parler de ta participation au dernier Disharmonia Mundi ?
C'était vraiment bien. En fait, j'ai souvent plein de mails de groupes qui me demandent de tendre une oreille sur ce qu'ils font. C'est ce qui c'est passé avec Disharmonia Mundi. Je leur ai dit que j'aimais vraiment beaucoup leur musique, on est resté en contact. Pour finir, le batteur m'a demandé si ça m’intéresserait de participer à l'album et voilà. J'aime beaucoup leur musique, c'est probablement le meilleur groupe italien de metal pour moi. Leur son est très moderne, j'ai vraiment envi de chanter sur le suivant, je crois qu'on enregistrera le chant dans le courant du mois de mai.

C'est votre sixième album, qu'est-ce que vous en attendez ?
Toucher encore plus de public avec cet album pour ceux qui ne connaissent pas encore Soilwork et qui pourraient aimer notre musique. On va faire beaucoup plus de promotion qu'avant. On va aussi jouer dans 2 pays dans lesquels on n’avait jamais mis les pieds.

Veux-tu ajouter un mot pour nos lecteurs ?
J'espère qu'on va vite revenir en France, on y passe de bons moments. Je pense que le Fury Fest, ça serait sympa. Mais là, j'ai pas encore les dates européennes définitives, probablement 2 ou 3 en France.

Eh bien on y est, c'était vraiment un plaisir de t'avoir eu en interview, merci beaucoup.
C'est moi qui te remercie et à bientôt, on se verra sûrement sur la tournée. Bye.