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Plus suédois que les groupes suédois ? Peut-être, mais Lyzanxia est revenu sur le devant de la scène en septembre avec l’un des albums majeurs de thrash/death de cette fin d’année. Plus abouti, avec des riffs plus incroyables les uns que les autres, «UNSU» donne enfin une place de choix à ce groupe hors norme. Explications avec Franck.

Entretien avec Franck Potvin (guitares / chant) par Geoffrey

Que s’est-il passé pendant ces quatre longues années qui séparent la sortie de Mindcrimes et Unsu ?
Mindcrimes est sorti de façon très étalée selon les pays,  d’abord  au Japon en 2002, en France en 2003, un an après aux USA, et finalement en Europe. Il a donc fallu qu’on s’occupe de la promo et cela a pris pas mal de temps. On est également parti aux USA pour une tournée d’une vingtaine de dates. Après tout ça, nous avons enregistré Phaze I l’année dernière. C’est un projet qui germait depuis pas mal de temps.

Il y a quelques semaines, le premier album de Phaze 1 sortait… Comment les deux projets ont-ils cohabité lors de leur composition ? Est-ce que Phaze 1 est un exutoire pour repousser l’excentricité que vous ne pouvez pas mettre dans un morceau de Lyzanxia ? Et quelle est votre définition de la musique de Lyzanxia, et donc de celle de Phaze I ?
C’est vrai que Phaze I est totalement conceptuel, mais je pense qu’il y a aussi un côté excentrique dans Lyzanxia même s’il est plus discret. Phaze I est un projet qui date de plusieurs années déjà et nous avons profité d’avoir une période cool l’année dernière pour l’enregistrer. Nous avons donc réussi à gérer les deux productions et  nous concentrer à 100% sur chacune d’une.
Je pense que c’est en quelque sorte un complément à ce que Lyzanxia peut apporter. Phaze I est beaucoup plus underground et atmosphérique, mais il y a dans les deux groupes un côté angoissant qui s’exprime d’une façon différente.
Donner une définition est toujours difficile, mais je dirais que Lyzanxia et Phaze I sont 2 groupes puissants et mélodiques et que la différence fondamentale est le côté progressif et expérimental de Phaze I, face au côté punchy et efficace de Lyzanxia.

Parlons d’Unsu. Quelles ont été les grandes lignes pendant le travail de composition ? Aviez-vous une idée précise de la direction musicale de l’album ou est-ce venu au fil de la création ?
La composition d’UNSU s’est faite plus minutieusement que pour nos albums précédents. Les titres ont été composés pour être efficaces. Nous avons travaillé sur les ossatures des titres préexistants pour les tailler un par un et leur donner une identité propre. Ce qui change beaucoup, c’est certainement le fait que nous ayons vraiment été plusieurs sur la composition et les arrangements. Notre nouveau batteur Clément vient du Hardcore ; il a donc un point de vue musical différent et très intéressant. Pendant que nous bossions sur les titres, nous savions exactement où nous allions, comme si c’était évident pour tout le monde.  Le travail a donc été assez rapide et efficace.
Finalement UNSU est probablement l’album le plus violent du groupe et aussi le plus direct alors qu’on ne s’en était pas rendu compte pendant la composition. Tout a été fait de façon spontanée, sans vraiment se poser de questions.

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L’album est clairement le travail le plus abouti du groupe. Chaque note a l’air d’avoir été travaillée dans les moindres détails. La composition fut longue ? Et comment s’est-elle déroulée ?
Nous avions composé une trentaine de titres en 3 mois à peu près, mais forcément, tout n’était pas à prendre, et nous nous sommes donc concentrés sur les douze titres les plus intéressants. On les a travaillés  comme on le sentait. David et moi avons apporté les riffs et les mélodies, Clément a travaillé sur toutes les rythmiques et nous avons fait les arrangements à trois. C’est vrai que la base des titres est axée sur les riffs, mais nous avons aussi travaillé énormément sur les voix et les parties batterie. Le style de Clément amenant une homogénéité naturelle batterie-guitares, on ne s’est pas vraiment pris la tête car tout est venu assez naturellement.

Une fois de plus, Fredrik Nordström a produit l’album. Est-ce le seul à vraiment comprendre votre démarche et quelle est son implication avec le groupe ?
Je ne sais pas si c’est le seul a vraiment comprendre notre démarche, mais c’est le seul à qui nous avons demandé !!! (haha). Fredrik nous a pas mal aidés sur Eden et Mindcrimes ; il a tout de suite compris où nous voulions aller. Il a aussi très vite capté comment nous fonctionnions. On s’entend bien avec lui et on se marre bien ! Il nous file toujours des précieux conseils pour arranger les titres, et sait exactement comment faire sortir le son du groupe. Il n’impose rien, mais il a souvent de bonnes idées. Son assistant Patrik J. Sten est aussi vraiment excellent et très professionnel. Il avait déjà mixé Mindcrimes et il a beaucoup participé à celui de UNSU.

Quels sont les thèmes abordés sur cet album ?
Il y a pas mal de thèmes différents sur l’album comme par exemple l’ennui, les remises en question, les combats intérieurs. Bref, ce qui se passe dans un cerveau ! Il y a aussi des histoires angoissantes basées sur les rêves et des anecdotes diverses.

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Dans différents articles, ou même la bio du groupe, on a l’impression que vous êtes très déçus du travail promotionnel réalisé sur Eden et Mindcrimes, qu’en est-il ? Et qu’attendez-vous de Listenable Records ?
Pour ce qui est d’Eden, on est assez contents de ce qui s’est passé au niveau promo, mais on aurait aimé faire beaucoup plus de dates. Pour Mindcrimes, la promo en France, au Japon et USA s’est bien passée, voire a été très bonne. Si Reality Entertainment, notre ancien label, s’est déchaîné pour les States, son travail a été beaucoup plus discret en ce qui concerne l’Europe. Or, nous voulions vraiment être très présents en Europe, mais bon…. Même si on sait que c’est toujours possible de mieux faire en matière de promotion, on ne peut pas non plus se plaindre. C’est déjà cool d’avoir des gens qui nous soutiennent ! Je pense que Listenable est un excellent label avec d’excellents groupes. Ils sont beaucoup mieux implantés en Europe et ils soutiennent énormément leurs artistes. On a confiance en ce label et j’espère qu’on fera un maximum de choses intéressantes ensemble.

Dans les quatre ans qui ont séparé les deux albums, la scène française extrême a explosé, et plus généralement, la scène metal française tout court, avec de nouveaux talents devenus très populaires (Gojira, Eths, Dagoba…). Avec le recul, y a-t-il de l’amertume d’avoir été les pionniers de ce renouveau sans profiter de cette explosion ?
Merci de penser que Lyzanxia ait été un pionnier de ce renouveau. Mais il faut constater que depuis quelques années, les groupes français font des albums excellents et qu’ils sont désormais soutenus par leur  public ! C’est vraiment cool. Nous n’avons pas eu beaucoup d’actualité en France depuis 2003, mais cette explosion nous a quand même profité à l’étranger, notamment au Japon et aux Etats-Unis.  Si nous avions eu le choix, nous aurions enregistré un album directement après la sortie US de Mindcrimes, mais le sort a voulu que nous trouvions un label américain qui voulait absolument continuer à travailler sur Mindcrimes pendant X temps. C’est d’ailleurs pour ça que nous avons voulu travailler avec un label Européen pour UNSU. En résumé, il faut absolument soutenir la scène Française, elle est vraiment de qualité ! Si tu regardes bien ce qui se passe en France et à l’étranger, tu vas vite te rendre compte qu’on est une Putain de Nation Métal !!!!!!!!