Interview

AQu’est-il arrivé à Paradise Lost depuis la sortie de votre dernier album éponyme ?
On a passé un an environ à écrire le nouvel album déjà. On a tourné, pas autant qu’on l’aurait voulu, Greg a eu des problèmes de santé, mais ça a laissé plus de temps pour composer donc quelque part c’est une bonne chose, mais on aurait aimé vraiment plus promouvoir l’album.

Tu penses que Paradise Lost a toujours autant d’influence sur la scène gothique ?
Je ne sais pas tu sais, c’est dur, c’est une étiquette dans laquelle on a été rangé et dans laquelle on a des fans, c’est sûr, mais c’est dur à dire. De plus ce n’est pas à moi de le dire, on fait la musique que l’on fait et si les gens aiment, tant mieux. On a peut-être influencé des groupes, fait en sorte que des groupes se créent, mais je ne sais pas ce que représente réellement l’influence de Paradise Lost.

Avec le recul maintenant, comment vois-tu la période “Host”?
La musique de cette période est excellente je pense, aussi bonne que maintenant. Les morceaux de cet album sont très bons mais je comprends tout à fait pourquoi nos fans les plus durs n’ont pas aimé l’album. Je ne me fais pas d’illusion sur ce plan. Mais si on parle des chansons en elles-mêmes, elles sont bonnes. On aurait peut-être du faire tout ça en tant que side-project car ça a vraiment porté un coup au groupe, ça lui a fait du mal. On pensait vraiment à l’époque que ça ne poserait pas de problème. L’album ne m’embarrasse pas, ça aurait du seulement se passer autrement.

Vous ne regrettez pas l’album ?
Pas vraiment, le groupe devait changer à cette période. On faisait de la musique depuis longtemps, on devait faire quelque chose de différent. Si on voulait continuer à exister on devait se refaire, en quelque sorte. Je ne regrette vraiment pas, mais encore une fois, ça aurait du se faire différemment. Mais bon, on vit comme on vit, tout le monde peut faire des erreurs !

Parlons donc un peu de cet excellent nouvel album… Comment avez-vous travaillé cette fois-ci, puisque le ton a durci ?
Rien n’a vraiment changé. On savait qu’on voulait faire quelque chose de plus gros, de plus métal, ce qui n’était pas le point principal des récents albums même si je les classerais comme des albums de heavy ! On voulait vraiment un son plus gros, plus massif. La batterie sonne quasiment live. Il n’y a quasiment aucun effet, on n’a pas utilisé de samples.

Ta voix aussi a changé. Elle est plus polyvalente et elle semble avoir moins d’effets, être plus naturelle…?
C’est tout simple en fait. La musique est plus agressive, les vocaux devaient donc être plus agressifs. Je tente tout en fait, du moment que c’est bon pour la chanson. Ma voix est meilleure maintenant, en vieillissant, je sais faire plus de choses que quand j’avais la vingtaine…je bois moins aussi. C’est plus simple pour moi maintenant de faire plus de choses que quand je buvais et que je fumais, je prends ça plus au sérieux aussi.

Que vouliez-vous exprimer avec ce titre d’album, In Requiem ?
En fait, on a regardé certains travaux de Michel-Ange, certains trucs sur la vie après la mort, j’aime beaucoup les créations de son époque en plus. Tout est assez noir, on a juste voulu exprimer ce ressenti dans ce titre. On a donc imaginé quel genre de musique pouvait aller sur ce type d’image, et voilà ! Il n’y a donc pas vraiment de concept derrière tout ça, juste une idée générale…plutôt noire…

Puisqu’on parle de noir, le groupe a toujours eu un sens de l’humour plutôt assez morbide. On peut retrouver encore ce sentiment sur les paroles ?
Dans les paroles non, mais je ne suis pas le seul, tout le groupe a un sens de l’humour plutôt costaud si tu vois ce que je veux dire…C’est aussi d’ailleurs pour ça qu’on est encore ensemble après tout ce temps…On prend la musique très au sérieux, le sens de l’humour n’y trouve pas sa place, pareil pour les paroles même si tout est accès sur un côté sombre, mais pour le reste, nous ne sommes pas les derniers…Si on n’était pas aussi décalés, je crois qu’on se serait déjà tous tués…

Greg remporte une nouvelle fois la palme pour toute la composition des nouvelles chansons ou était-ce un travail de groupe ?
Greg compose vraiment mais on travaille tous ensemble, sur les mélodies, sur des idées. Chacun y trouve un peu son compte en fait, il y a toujours la patte de quelqu’un dans chaque chanson.

On retrouve sur cet album les soli si caractéristiques qui ont fait les beaux jours de Paradise Lost. Etait-ce volontaire de recréer tout ça ?
Tu as raison. De même les chansons sont heavy, donc… Les solos sont une bonne chose si ça intègre bien la chanson, c’est une de ses composantes. On ne fait pas des solos à l’ancienne avec plein de note partout mais des parties qui se justifient et valorisent la chanson. Si ça doit le faire, on le fait, point final. Si ça ne le justifie pas, on laisse tomber.

Comment définirais-tu In Requiem pour vos fans ?
C’est un album à écouter dans le noir ! Il est heavy sans être du death metal. Je suis franchement fier de cet album, il est comme on voulait qu’il soit, on voulait les chansons noires et c’est réussi. J’en suis donc fier. C’est difficile à dire mais voilà en gros, il fait partie de nos albums les plus noirs.

Et des meilleurs ?
C’est toi qui le dis mais merci beaucoup. Je ne sais pas si c’est le meilleur, mais chaque album a de bons côtés et il est sûr que celui-là en a quelques- uns…Mais c’est un cliché de dire tout ça…

Ben oui, votre album est le meilleur que vous ayez composé ?
Voilà t’as tout compris, une bonne réponse toute faite…Une chose est sûre, quand je le réécouterais dans quelque années, je penserais toujours que c’est un excellent album, ça c’est sûr. Les gens comparent toujours nos albums à Draconian Times, il en est différent c’est sûr, mais cette fois, s’en rapproche plus que d’autres.

Le groupe existe maintenant depuis 20 ans, c’est une belle expérience…
Oui c’est sûr. C’est quand même fou qu’on ait réussit à faire tout ça, d’en vivre, surtout en ce moment, car c’est plus difficile pour un groupe de vivre de sa musique. En même temps on a travaillé dur pour ça, on n’a rien fait par dessus la jambe, en tout cas plus rien…On vit maintenant au jour le jour, heureux de pouvoir faire ce boulot, notre passion. On n’a pas créé le groupe en se disant qu’on en vivrait, on a créé le groupe comme font tous les gamins pour s’amuser et passer du bon temps. Il faut commencer humble, c’est le seul moyen de mieux voir les choses par la suite et peut-être de réussir. Il faut se dire, pour éviter les désillusions, que tu peux travailler très fort et ne rien obtenir en retour, comme pour plein de choses.

Changeriez-vous quelque chose si vous le pouviez ?
Je ne sais pas. Je ne pense pas, tout arrive pour une raison. Ca ne sert à rien de ressasser, mieux vaut aller de l’avant et tirer les conséquences de ce qui nous est arrivé, mais le passé est le passé. On ne peut rien changer, donc mieux vaut ne pas se prendre la tête, ne pas regarder le passé et avancer. On ne fait pas de crise de la quarantaine en plus, donc tout va bien.

Quels sont les futurs plans de Paradise Lost?
Vous verrez bien !!! Il est sûr que l’on va tourner, alors venez nous voir, mais qui vivra verra, alors à bientôt…

Chronique In Requiem sur Noiseweb : http://www.noise-web.com/chroniques/2007/paradiselost.htm

Site officiel : http://www.paradiselost.co.uk/

Après 20 ans de carrière et une discographie bien remplie et plutôt variée, que pouvait bien proposer un groupe comme Paradise Lost ? Y avait-il encore une place pour lui dans cet univers du Metal devenu si volatile ? Avec un album aussi bon et intéressant qu’IN REQUIEM, il est sûr que le groupe reprend sa place à grands coups de sabots, ou plutôt de bottes à clous et semble bien prêt, de plus, à tout écraser sur son passage. Nous avons demandé au loquace Nick Holmes de nous faire un petit point sur ce retour en force. Interview parue également dans le Metal Observer FNAC n° 9 de Juin 2007
Entretien avec Nick Holmes (chant), par Pierre-Antoine et Geoffrey
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