DIVINE HERESY vient de porter un
coup tranchant directement dans le jugulaire de Fear Factory. Histoire de
montrer que le maître du riff syncopé reste bien Dino Cazares, son nouveau
groupe repousse ses propres limites créatrices et le maître a su s’entourer au
mieux. Rencontre avec le chanteur du groupe, Tommy.
Interview parue également dans le Metal Observer FNAC n°11 de Sept. 2007
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Entretien avec Tommy (vocals), par Geoffrey, Julie & Will Of Death |
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Bon, comme on ne te connaît pas,
tu peux te présenter ?
En
gros, avant de faire partie de Divine Heresy, je jouais
dans un groupe nommé Vext, un groupe de hardcore de New York.
J’ai fait ça
pendant environ 8 ans. On a été signés quand
j’avais 20 ans. Mais le disque ne
s’est pas vendu, ça n’a rien donné, et on
n’est pas allé bien loin. Après ça,
du coup, les autres membres du groupe ont voulu arrêter la
musique. Quand j’ai
vu que Dino cherchait un chanteur pour son projet, je n’ai pas
cherché à
comprendre ; je lui ai envoyé un mail et de manière
très arrogante, je lui
ai dit : « je suis le meilleur chanteur que tu puisses
trouver, tu
dois me donner une chance ! »… C’est ce
qu’il a fait et voilà le
travail (rires) !
Comment ça s’est passé la
première fois que tu l’as rencontré ?
Cool. Je l’ai rencontré avant avec les mecs de Machine
Head lors de shows ou d’autres moments, mais il ne s’en rappelait pas. En fait,
il est venu à New York pour sa promo avec la presse, et il m’a rencontré avec
un des mecs de Hatebreed, Jimmy. On a bu quelques coups. En fait, on s’est bien
entendu et le lendemain, on a fait une répète, histoire de voir ce que ça
allait donner, pour voir aussi tous les autres chanteurs. Aucun de ceux qui
étaient là n’ont voulu chanter réellement, et du coup, on s’est amusés à jammer
sur des trucs avec lesquels j’ai grandi : Sepultura, Slipknot, Fear
Factory, Machine Head. En fait, je crois que je les ai tous bluffés, et du
coup, j’ai décroché le job !
Il semble, à l’écoute du disque,
qu’il ne se soit pas trompé !
Oh, merci, j’apprécie !
N’y a-t-il pas une certaine
forme de pression à rejoindre ce type de groupe ? Car tout le monde va
avoir les yeux sur vous et le disque est fort attendu…
Bon, je pense que devenir le
chanteur de ce groupe est un processus intéressant et que ça vaut le coup
d’être vécu. La pression est montée quand j’ai du faire ma part du boulot et je
savais que je devais donner le meilleur de moi-même. Je pense que nous y sommes
tous parvenus, nous sommes très fiers de cet album.
Et quelle est l’idée derrière
Divine Heresy, dès le départ ?
Bon, au départ, pour Dino, le
but premier est de revenir sur le devant de la scène, avec un groupe hyper
heavy, qui soit composé de gens parlant anglais et qui puisse donner le change
à ce qu’il avait déjà fait avec Fear Factory. Quant à moi, le but était de
vraiment faire partie du projet, d’écrire mes textes. J’aime vraiment jouer
avec Dino et Tim et on veut que les gens qui vont découvrir l’album se
disent : « oh, putain, voilà un nouveau groupe sur lequel il va
falloir compter ! »
Tu viens juste de parler de Fear Factory. Mais comment
réagissez-vous quand la presse et les gens essaient de décrire votre musique en
la comparant à celle de Fear Factory ?
C’est inévitable. Tu sais, Fear
Factory fut un groupe fantastique et avec Dino qui revient avec un nouveau
projet, les gens se sentent obligés de comparer avec ce qu’il a fait dans le
passé. C’est naturel mais je pense que notre musique parle d’elle-même et nous
sommes du coup très confiants.
Alors, comment décrivez-vous la
musique qu’on trouve sur ce nouvel album ? Parce
qu’il y a beaucoup d’autres éléments…
Je pense que l’un dans l’autre,
nous sommes un putain de groupe de Metal qui se pointe avec une idée et qui
essaie de la diffuser. L’approche est différente selon que tu fais partie du
truc ou que tu vois ça de l’extérieur mais nous essayons d’être les meilleurs
possibles, tout le temps, les plus méticuleux possibles. Donner une définition
me semble vraiment difficile, on est juste un groupe Metal.
L’album a été produit par Logan Madder (ex-Machine Head,
ex-Soulfly) et Lucas Banker ?
En fait, quand Tim et Dino ont commencé à bosser sur les
idées des titres en studio, ils étaient juste à côté de celui de Logan.
Celui-ci les a alors aidés sur des trucs comme l’utilisation des ordinateurs,
des trucs comme ça. Ca a établi une certaine relation. Dino lui a alors demandé
d’enregistrer les démos. Il a fait un boulot fantastique rien que sur ça car il
a une oreille fantastique, c’est un as ! Lucas Banker, quant à lui, est un
gars avec qui j’ai déjà travaillé, il est producteur vocal. Je lui ai montré
mes idées et mes mélodies, les trucs comme ça et il m’a aidé à créer les bonnes
harmonies pour faire en sorte qu’elles soient les mieux adaptées au son global
des titres. Au final, ça l’a fait grave, ce fut une excellente équipe.
Et tu préfères quoi comme chant ? Les growls ou les parties claires ?
Honnêtement, j’aime la dualité créée
par ça. J’ai choisi de faire ça parce que ça
reflète ma personnalité. Je ne pense pas que les titres
auraient été pareils si je n’avais pas
chanté. Nous avons parfois des titres comme « Closure
» qui sont très mélodiques et en face, on a un
titre comme « This Threat Is Real » qui est d’une
brutalité sans faille. On a besoin de ça. Parfois,
c’est dans le même morceau, parfois, tu ressens que
ça doit être séparé dans deux titres
différents.
Tu parles de « This Threat Is
Real », c’est notre chanson préférée
de l’album…
Ouais, c’est un titre qui tue ! On prend un pied terrible à la jouer quand nous sommes ensemble.
On a parlé de la musique, mais pas des textes : alors ?
Prenons une chanson comme « This Threat Is Real » :
ça parle du fait de tout détruire quand nous sommes
ensemble. C’est comme notre hymne. Mais ça peut aussi
s’appliquer à tout le monde, tu n’as pas besoin de
faire partie du groupe pour te l’approprier ; disons que
ça pourrait parler de toute la communauté Metal
réunie ! C’est juste une de ces putains de chansons
où tu tends les doigts en l’air, tu veux juste gueuler
tout en étant pris au sérieux.
Quelles sont vos attentes avec cet album ?
La philosophie est de…
…visiter Paris (rires) !
He he… Non, mais je préfère ne pas faire de plans
sur la comète, pour ne pas être déçu.
Laissons les choses se faire. On verra bien où ça nous
mènera et comment les gens vont réagir.
Vous avez déjà fait des concerts ensemble ?
Oui, on a joué en septembre avant même qu’on ait un
nom. On a fêté l’anniversaire de Dino en jouant 3
chansons qui étaient «Savior Self», « This
threat is real» et «Failed Creation». On s’est
bien fendu la gueule et je peux te dire que ce fut intense !
Comment vois-tu la scène Metal et le marché aujourd’hui ?
Bon, le marché américain est beaucoup plus commercial et
au cours de l'année, s’est développé
à une plus grande échelle. L’Europe est bien plus
une terre Metal. Mais le marché US Metal est devenu plus
important au cours des deux dernières années. Je pense
que les choses fonctionnent par cycles et on va vers une meilleure
situation. Je suis juste heureux et fier de pouvoir en faire partie.
Tu parles des USA mais comment imagines-tu le public européen ?
Je pense que les groupes rencontrent des réactions
différentes. Des gens m’ont dit que ce
n’était pas aussi violent qu’aux USA alors que
d’autres nous ont dit que c’était la même
chose, où que tu ailles. Donc, je pense que ça
dépend de la performance du groupe.
Et on vous voit quand par chez nous ?
On est en train de monter un truc pour essayer de venir avant la fin de
l’année. Je n’en peux plus d’attendre,
ça va être fabuleux.
On est aussi très impatients de vous voir sur scène !
Je n’attends que ça ! Ma seule envie est
d’être là tous les soirs et de tout détruire
sur scène !
Bon, et bien voilà, merci
à toi et encore bravo pour votre album, qui est vraiment une
tuerie et qui est vraiment différent de tout ce qu’on
entend, notamment de cette scène Metalcore…!
Merci à vous ! Et à bientôt sur scène ! Cheerz
Site : http://www.myspace.com/divineheresyband