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A quelques semaines de sa tournée française, il était grand temps de mettre en ligne cette interview de Morgan, leader de MARDUK, réalisée fin avril, et déjà publiée dans le Metal Observer de mai… Un groupe culte, depuis longtemps établi, mais sulfureux, et qui vient à peine de purger sa peine de censure en magasin en France. L’occasion était trop belle de discuter avec Morgan, Monsieur 100.000 mots à la seconde… Hail Satan !

Interview parue également  dans le Metal Observer FNAC n° 8 de Mai 2007 

Entretien avec Morgan (guitares) par Geoffrey
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Te souviens-tu de la première fois où tu as entendu parlé de black metal?
Oui… à l’époque, il n’y avait pas vraiment de distinction entre le death, le black, ou autres. C’était dans le milieu des années 80 où je me suis orienté vers ce genre de musique plus extrême.

Pourquoi as-tu choisi cette musique ?
Il y a des choses dans la vie pour lesquelles tu es attiré sans savoir vraiment pourquoi… C’est juste qu’au plus profond de toi, c’est quelque chose que tu recherches. Ou alors c’est le black metal qui te cherchait et est venu à toi (rire). Pour moi, c’est la plus belle expression artistique.

Pour toi, quel est le lien entre l’image, et la musique dans le black metal ?
C’est un lien très fort. Je ne sais pas pourquoi c’est plus important dans le black metal plutôt que dans les autres styles, mais c’est définitivement une extension de la musique. Pour que la musique ait un plus gros impact encore, le côté visuel est très important, ainsi que le côté spirituel d’ailleurs.

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Je te demandais cela, car vous êtes connus pour votre musique bien sûr, mais aussi pour vos pochettes très controversées. Est-ce seulement de la provocation ?
Nous ne le faisons pas sciemment. Ce n’est qu’un reflet de ce que nous avons créé.  Certains sont des provocateurs en faisant telle ou telle chose, moi je ne suis qu’un artiste intéressé dans la création, et tout le concept qui va autour.

Alors comment expliques-tu cette censure autour du groupe, comme en France par exemple ?
Je ne comprends pas vraiment. Je sais que nous sommes censurés chez vous à cause de certaines paroles dans nos textes, si je me souviens bien. Je pense qu’on a sorti ces paroles de leur contexte, et je comprends que prises seules,  elles aient pu choquer. On nous a attaqués sur nos descriptions de la guerre. Pour nous, ce ne sont qu’une vision narrative, sans prise de position. Juste une description objective de ce qui s’est passé.

De quoi parle la plupart de vos textes ?
On ne peut pas généraliser sur les paroles, mais disons qu’ils sont le reflet de mes opinions sur la religion, ma vision de la guerre. Il y a différents aspects. La vie en général nous inspire, les faits actuels aussi. Mais la haine et la rage sont souvent mes moteurs de création. C’est un véhicule, et l’inspiration arrive.

Pas de satanisme dans les paroles ?
Si, si…

Et quelle est ta définition du satanisme ?
C’est très personnel, ça appartient à chacun, quelque chose qu’on ne devient pas, mais qu’on est.

Mais quelle est LA tienne de définition ?
C’est personnel. Les gens n’apprécieraient peut-être pas ma définition, et de toute façon c’est quelque chose de très personnel, chacun se forge sa propre définition (silence pesant)

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… Mais tu sais, je pose ces questions pour mieux comprendre le groupe, et essayer de savoir pourquoi vous êtes sous le coup de la censure, et pas d’autres groupes dont les exactions ont été pires…
Je comprends… tu sais, on a fait un disque sur la seconde guerre mondiale. Je suis fan d’histoire, de la guerre et des tanks. Mais parler de ce sujet est toujours tabou. Mais Motorhead et Slayer par exemple en ont fait de même, sous un angle différent, et n’ont pas eu de problèmes.

Mais il faut peut-être comprendre qu’en France, nous n’avons peut-être pas le même vécu par rapport à la seconde guerre mondiale que chez vous, dans les pays scandinaves…
Oui, c’est vrai aussi. Comment ne pas réagir face à de telles choses ? Nous, nous ne faisons qu’une description objective des choses, avec juste une fascination pour les équipements, les tactiques, et pas pour les atrocités de la guerre.

Surtout qu’il y a moins de censure envers le hip hop qui dans sa majorité est plus violent, envers l’état, envers les femmes… Peut-être simplement parce que, en plus, c’est du metal…
Oui, je ne sais pas, à toi de me dire pourquoi (rire).

C’est pourquoi j’ai tenu à cette interview, pour changer les choses, ça sera peut-être ma dernière interview pour le Metal Observer du coup (rire)
(rire)… J’espère que les choses vont changer, c’est dommage d’en être arrivé là. Mais c’est vrai que j’ai toujours combattu la censure, et maintenant mon groupe en est victime. C’est dommage.

Site : http://www.marduk.nu