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Down. Un simple descriptif de ses membres suffit à lui seul à résumer toute la réussite du groupe : Philip Anselmo (ex-Pantera) au chant, Rex Brown (basse, ex-Pantera), Peeper Keenan (guitare, Corrosion of Conformity), Jimmy Bower, et Kirk Weinstein (guitare, Crowbar). Un allstar band au service d’une musique teintée de seventies, profondément ancrée dans le stoner bien gras, et tout simplement irrésistible.

Interview publiée également dans le Metal Observer n° 12 - oct. 2007 

Entretien avec Kirk (guitares) par Geoffrey & Pierre-Antoine
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J’aimerais revenir deux ans en arrière, sur votre première tournée européenne…
On avait décidé de réunir le groupe à nouveau et d’en faire notre priorité. On avait commencé à répéter, et on s’est dit « pourquoi ne pas tourner un peu ? Allons en Europe, voir si les gens ne nous ont pas oubliés, voir leurs réactions ». Et c’était incroyable, toutes les dates étaient sold out. On est content de l’avoir fait, ça nous a un peu libérés, et cela nous a surtout mis dans le bon état d’esprit pour composer ce nouveau disque.

Et ça a été facile de mettre Phil dans un avion, j’avais lu qu’il refusait de le prendre après les évènements du 11 septembre 2001 ?
(rire). Oui, ça l’a été. Même moi, la première fois que j’ai du reprendre l’avion, j’avais peur aussi (rire). Mais c’est bon, on n’a pas eu de problèmes (rire) !

Et cet été, ce petit tour de chauffe avec Heaven And Hell s’est bien passé ?
C’était comme un rêve. On a fait la tournée canadienne avec eux en mars, puis la tournée en Australie et en Nouvelle-Zélande en août. Les shows se sont bien passés, les musiciens de Heaven And Hell sont incroyables. On était tous fans de toute façon depuis longtemps.

Quand a vraiment commencé la composition de ce nouveau disque ?
On avait tous des riffs en tête bien avant d’aller en Europe. Mais nous nous y sommes mis sérieusement en août 2006.

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Et c’est un véritable travail collectif, tout le monde participe à la composition…
Oui, la plupart du temps, Phil et Peeper viennent avec la majorité des riffs. Et puis chacun y pose sa touche. Chaque riff a été retravaillé par tout le monde, et c’est en cela que c’est un travail collectif.

Penses-tu avoir accompli ce que tu recherchais le plus avec ce disque ?
Oui, je le pense. On en est vraiment tous très heureux. Cela a été un disque difficile à faire, qui nous a demandés beaucoup d’effort. Tout le monde a vraiment travaillé dur. Mais nous sommes si contents du résultat, jusque là, les réponses sont fantastiques. Nous sommes très fiers.

Pour moi, le disque est un peu moins crade qu’avant, beaucoup plus rock et basé sur le feeling pur…
Oui. Cela dépend de points de vue. Pour certains, le disque est plus rock. Et à un certain degré, je suis d’accord avec cela. Mais on fait juste du Down, on n’essaye jamais de ressembler à quoique ce soit. On ne s’assoit jamais en se disant « ok, on a besoin décrire une chanson longue, ou une chanson lente, ou une rapide. On fait juste ce qui nous semble juste et on voit ce qui arrive. Mais pour moi, la façon dont le disque coule, il y a un feeling plus rock, beaucoup plus dynamique. Sur certains aspects, c’est un album de rock classique.

L’album se termine sur un morceau assez différent, où se croisent des parties lentes et d’autres plus rapides… Penses-tu que c’est une bonne piste pour le futur de Down ?
Je ne sais pas. On a toujours aimé inclure des guitares sèches, des claviers un peu partout. On aime ça. Je ne sais pas si c’est le futur de Down, en tout cas c’est mon morceau préféré du disque. Quelque chose dans ce morceau me rappelle les grands classiques du rock des seventies…

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Comme les vieux Black Sabbath…
Exactement.

Beaucoup de personnes voient Down comme un allstar band, mais cela signifie-t-il quelque chose pour toi ? Allstar band hein, pas Old star band (rire) !
(rire). On voulait surtout au début du groupe réunir toutes nos influences pour former un vrai groupe. On arrive tous à nos quarante ans, et on a tous grandi avec des influences rock seventies.  C’était notre but au départ, proposer une vision moderne de ce que nous aimons.

Vous êtes quand même tous de grosses stars, des idoles du metal, avec de fortes personnalités. Et du coup, on attend toujours quelque chose de très fort quand vous sortez un album. Y a-t-il une certaine pression avant de composer, d’enregistrer ou de sortir un album ?
Oh… Tu sais, il y a surtout une grosse excitation. On s’est surtout dit au début de la composition qu’il y avait vraiment de la place aujourd’hui pour un groupe comme Down. On a surtout réalisé que ce groupe était notre priorité, et non plus un side-project. On s’est surtout mis la pression pour composer les meilleurs morceaux possibles. Cette pression se transforme en excitation maintenant que le disque va sortir, que nous allons repartir en tournée…

Tu vis encore à la Nouvelle-Orléans ?
Pas très loin, près de l’aéroport. Cela fait quelques années que nous y sommes avec ma femme et ma fille. Je remercie Dieu que nous n’ayons rien eu avec l’ouragan, et pourtant tout mon voisinage a été détruit. Donc je me sens chanceux quand même d’avoir une maison bâtie dans les hauteurs (rire).

Et ce qui s’est passé avec Katrina a été une source d’inspiration pour vous ?
Pas vraiment. Personne dans le groupe n’a vraiment été touché. Mais bien sûr, la vie a changé pour toujours ici, car les choses ne seront plus jamais comme avant. Beaucoup d’endroits, de parcs, dans lesquels j’ai des souvenirs de gosse, ne sont plus là. Cela nous a peut-être inspirés dans le sens de regarder positivement le futur. On peut le sentir dans nos paroles, que dans l’épreuve, quelque chose de bon peut sortir. C’est aussi une explication du titre de l’album, Over The Under. On est au-dessus de ça, on veut passer à autre chose et atteindre nos buts.

Mais penses-tu toujours que New Orleans is a dying whore (NDLR : « La nouvelle Orléans est une prostituée à l’agonie », titre d’une chanson du précédent album) ?
(rire) Morte plutôt maintenant. Mais j’essaye d’être optimiste. La reconstruction de la ville à l’heure actuelle, même si tout se fait très lentement, améliore les choses. Tout est plus beau, plus propre surtout que ce que c’était.

Site : www.down-nola.com